HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre III

Chapitre 14

  Chapitre 14

[3,14] ἀσχάλλοντι δὲ αὐτῷ ἐπὶ τῷ τοιούτῳ βίῳ τῶν παίδων καὶ τῇ περὶ τὰ θεάματα ἀπρεπεῖ σπουδῇ ἐπιστέλλει τῆς Βρεττανίας ἡγούμενος, στασιάζειν τοὺς ἐκεῖ βαρβάρους φάσκων, καὶ κατατρέχοντας τὴν χώραν λείαν τε ἀπάγειν καὶ πορθεῖν τὰ πλεῖστα· δεῖσθαι τοίνυν χειρὸς πλείονος πρὸς βοήθειαν τοῦ τόπου βασιλικῆς ἐπιδημίας. δὲ Σεβῆρος ἀσμένως ταῦτα ἀκούσας, φύσει μὲν καὶ ἄλλως φιλόδοξος ὑπάρχων, καὶ μετὰ τὰς ὑπὸ ἀνατολαῖς καὶ ἄρκτῳ νίκας καὶ προσηγορίας βουλόμενος καὶ κατὰ Βρεττανῶν ἐγεῖραι τρόπαια, ἔτι δὲ καὶ τοὺς υἱεῖς ἀπαγαγεῖν τῆς Ῥώμης θέλων, ὡς ἂν ἀνανήψειεν ἐν στρατιωτικῷ βίῳ καὶ σώφρονι ἀπαχθέντες τῆς ἐν Ῥώμῃ τρυφῆς καὶ διαίτης, ἐπαγγέλλει τὴν ἐς τὴν Βρεττανίαν ἔξοδον, πρεσβύτης τε ἤδη ὢν καὶ ὑπὸ τῆς ἀρθρίτιδος νόσου κάμνων· ἀλλὰ τὰ τῆς ψυχῆς αὐτοῦ ἔρρωτο ὑπὲρ πάντα νεανίαν. τὰ πλεῖστα γοῦν καὶ φοράδην φερόμενος τῆς ὁδοιπορίας εἴχετο, οὐδὲ πώποτε ἐπὶ πολὺ μένων ἀνεπαύετο. ἀνύσας δὲ τὴν ὁδὸν ἅμα τοῖς παισὶ παντὸς λόγου καὶ ἐλπίδος θᾶττον, τὸν ὠκεανὸν διαπλεύσας Βρεττανοῖς ἐπέστη, τούς τε πανταχόθεν στρατιώτας ἀθροίσας καὶ δύναμιν πολλὴν ἀγείρας τὰ πρὸς τὸν πόλεμον παρεσκευάζετο. οἱ δὲ Βρεττανοὶ τῇ τοῦ βασιλέως ἐκπλαγέντες αἰφνιδίῳ ἐπιδημίᾳ, δύναμίν τε ἀκούσαντες παμπλείστην ἐπ´ αὐτοὺς ἀθροισθεῖσαν, πρεσβείας ἔπεμπον περί τε εἰρήνης διελέγοντο, ἀπολογεῖσθαί τε ἐβούλοντο πρὸς τὰ προημαρτημένα. δὲ Σεβῆρος διατριβάς τε χρόνου ζητῶν, ὡς ἂν μὴ πάλιν ἐς τὴν Ῥώμην ἐπείγοιτο, ἔτι δὲ καὶ βουλόμενος προσκτήσασθαι τὴν κατὰ Βρεττανῶν νίκην τε καὶ προσηγορίαν, τοὺς μὲν πρέσβεις αὐτῶν ἀπράκτους ἀπέπεμψεν, εὐτρέπιζε δὲ τὰ πρὸς τὴν μάχην. μάλιστα δὲ γεφύραις ἐπειρᾶτο διαλαμβάνειν τὰ ἑλώδη χωρία, ὡς ἂν ἐπ´ ἀσφαλοῦς βαίνοντες οἱ στρατιῶται ῥᾳδίως τε αὐτὰ διατρέχοιεν καὶ ἐπ´ ὀχυροῦ βήματος ἑδραίως ἑστῶτες μάχοιντο. τὰ γὰρ πλεῖστα τῆς Βρεττανῶν χώρας ἐπικλυζόμενα ταῖς τοῦ ὠκεανοῦ συνεχῶς ἀμπώτισιν ἑλώδη γίνεται· οἷς ἔθος τοῖς μὲν βαρβάροις ἐννήχεσθαί τε καὶ διαθεῖν βρεχομένοις μέχρις ἰξύος· γυμνοὶ γὰρ ὄντες τὰ πλεῖστα τοῦ σώματος τῆς ἰλύος καταφρονοῦσιν. οὐδὲ γὰρ ἐσθῆτος ἴσασι χρῆσιν, ἀλλὰ τὰς μὲν λαπάρας καὶ τοὺς τραχήλους κοσμοῦσι σιδήρῳ, καλλώπισμα τοῦτο καὶ πλούτου σύμβολον νομίζοντες ὥσπερ τὸν χρυσὸν οἱ λοιποὶ βάρβαροι, τὰ δὲ σώματα στίζονται γραφαῖς ποικίλαις καὶ ζῴων παντοδαπῶν εἰκόσιν· ὅθεν οὐδὲ ἀμφιέννυνται, ἵνα μὴ σκέπωσι τοῦ σώματος τὰς γραφάς. εἰσὶ δὲ μαχιμώτατοί τε καὶ φονικώτατοι, ἀσπίδα μόνην στενὴν προβεβλημένοι καὶ δόρυ, ξίφος δὲ παρηρτημένοι ἐκ γυμνοῦ σώματος. θώρακος δὲ κράνους οὐκ ἴσασι χρῆσιν, ἐμπόδια νομίζοντες πρὸς τὴν δίοδον τῶν ἑλῶν, ἐξ ὧν τῆς ἀναθυμιάσεως καὶ παχύτητος κατ´ ἐκείνην τὴν χώραν ἀὴρ ζοφώδης ἀεὶ φαίνεται. πρὸς δὴ ταῦτα Σεβῆρος ἐξήρτυεν ὅσα συνοίσειν ἔμελλε τῷ Ῥωμαίων στρατῷ, λυπήσειν δὲ καὶ ἐμποδιεῖν τὴν τῶν βαρβάρων ὁρμήν. ὡς δὲ αὐτάρκως ὤφθη αὐτῷ τὰ πρὸς τὸν πόλεμον εὐτρεπίσθαι, τὸν μὲν νεώτερον τῶν υἱῶν, τὸν Γέταν καλούμενον, κατέλιπεν ἐν τῷ ὑπὸ Ῥωμαίους ἔθνει δικάσοντά τε καὶ τὰ πολιτικὰ τῆς ἀρχῆς διοικήσοντα, δοὺς αὐτῷ συνέδρους τῶν φίλων τοὺς πρεσβυτέρους, τὸν δὲ Ἀντωνῖνον παραλαβὼν ἐπὶ τοὺς βαρβάρους ἠπείγετο. ὑπερβάντος δὲ τοῦ στρατοῦ τὰ προβεβλημένα ῥεύματά τε καὶ χώματα τῆς Ῥωμαίων ἀρχῆς συμβολαὶ καὶ ἀκροβολισμοὶ πολλάκις ἐγίνοντο τροπαί τε τῶν βαρβάρων. ἀλλὰ τοῖς μὲν ῥᾳδία ἦν φυγή, καὶ διελάνθανον ἔν τε δρυμοῖς καὶ ἕλεσι καὶ τῇ τῶν χωρίων γνώσει, ἅπερ πάντα Ῥωμαίοις ὄντα ἐναντία πλείονα παρέσχε τῷ πολέμῳ τὴν διατριβήν· [3,14] XLVI. Pendant que Sévère voyait avec indignation la conduite de ses fils et leurs goûts pour de frivoles plaisirs, il reçut une dépêche du gouvernement de la Bretagne, qui lui annonçait que les Barbares s'étaient soulevés, et que dans leurs incursions ils pillaient et dévastaient tout le pays. Le gouverneur demandait un secours de troupes, ou même la présence de l'empereur. Sévère reçut cette nouvelle avec plaisir : il aimait avec passion la gloire; après avoir obtenu dans l'Orient et dans le Nord des victoires éclatantes et de glorieux surnoms, il désirait pouvoir élever de nouveaux trophées jusque chez les Bretons. Il voulait en outre éloigner de Rome ses fils, pour les habituer, loin du luxe et des plaisirs de la capitale, à la vie sobre et pénible des camps. Il décréta donc une expédition contre la Bretagne, et voulut la diriger, malgré son grand âge et la goutte qui le tourmentait. Mais il avait encore plus de fermeté d'âme qu'aucun des plus jeunes Romains. Il se mit en route, se faisant presque toujours porter en litière, pressant sa marche et s'arrêtant le moins possible. Ses fils l'accompagnaient : il traversa l'Océan et débarqua en Bretagne, avant qu'on y sût son départ, ou qu'à Rome on pût espérer son arrivée. Il rassembla de toutes parts des troupes, forma une armée nombreuse et se prépara vigoureusement à la guerre. XLVII. Mais les Bretons furent effrayés de l'arrivée soudaine de l'empereur ; et dès qu'ils apprirent qu'il réunissait contre eux des forces considérables, ils lui envoyèrent des députés pour traiter de la paix, et offrirent des dédommagements pour les hostilités qu'ils avaient commises. Mais Sévère gagna du temps : il ne voulait point retourner à Rome sans avoir combattu, et désirait plus que jamais gagner en Bretagne un nouveau triomphe et un nouveau nom ; il renvoya donc les députés sans rien conclure, et acheva ses préparatifs. Il eut soin surtout de faire construire des ponts sur les marais, pour que ses soldats pussent les traverser facilement et avec sûreté, et combattre de pied ferme sur un terrain solide. La plus grande partie de la Bretagne est en effet couverte de marais formés par les inondations périodiques de l'Océan. Les Barbares les traversent à la nage, ou ils marchent ayant de l'eau jusqu'à la ceinture. Presque entièrement nus, ils s'inquiètent peu de l'eau et de la fange. Ils n'ont point de vêtements, mais des colliers de fer et des ceintures de même métal autour des reins. Le fer est pour eux une parure et un signe de richesse, comme l'or chez tous les autres Barbares. Ils se dessinent sur le corps différentes figures d'animaux, et c'est pour les faire voir qu'ils restent nus. Ils sont belliqueux et sanguinaires; ils ont pour armes un petit bouclier, une lance et une épée suspendue à leur ceinture. Ils ne se servent ni de cuirasse ni de casque, persuadés que cet équipement les gênerait dans le passage de leurs marais. Le ciel de ces contrées est toujours sombre, à cause des épaisses vapeurs qu'exhalent les eaux marécageuses. XLVIII. Instruit de tous ces détails, Sévère prit toutes les mesures capables de favoriser les opérations de son armée et d'entraver l'impétueux élan des Barbares. Quand il crut ses préparatifs suffisants, il laissa son plus jeune fils, nommé Géta, dans la partie de la province soumise aux Romains , pour y rendre la justice et administrer les affaires publiques, avec l'aide de ses plus anciens amis, qu'il lui laissa pour conseillers. Il prit avec lui Antonin, et s'avança contre les Bretons. L'armée romaine passa les fleuves et les retranchements qui servaient de limite aux possessions de l'empire : il y eut aussitôt un grand nombre de combats et d'escarmouches, dans lesquels les Barbares furent toujours mis en déroute; mais ils avaient une retraite facile, ils se cachaient au fond des bois et des marais. La connaissance qu'ils avaient des lieux rendait la guerre pénible aux Romains et la faisait traîner en longueur.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007