HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre III

Chapitre 15

  Chapitre 15

[3,15] τὸν δὲ Σεβῆρον γηραιὸν ὄντα ἤδη νόσος ἐπιμηκεστέρα καταλαμβάνει, ὅθεν αὐτὸς μὲν ἠναγκάζετο μένειν οἴκοι, τὸν δὲ Ἀντωνῖνον ἐπειρᾶτο ἐκπέμπειν διοικήσοντα τὰ στρατιωτικά. δὲ Ἀντωνῖνος τῶν μὲν πρὸς τοὺς βαρβάρους μετρίως ἐφρόντιζεν, ἐπειρᾶτο δὲ οἰκειοῦσθαι τὰ στρατεύματα, καὶ πάντας ἀνέπειθεν ἐς αὑτὸν βλέπειν μόνον, ἐμνᾶτό τε παντὶ τρόπῳ τὴν μοναρχίαν, διαβάλλων τὸν ἀδελφόν. δὲ πατὴρ ἐπὶ πολὺ νοσῶν καὶ πρὸς τὸν θάνατον βραδύνων ἐπαχθὴς αὐτῷ καὶ ὀχληρὸς ἐφαίνετο· ἀνέπειθέ τε ἰατροὺς καὶ ὑπηρέτας κακουργῆσαί τι περὶ τὴν θεραπείαν τοῦ γέροντος, ὡς ἂν θᾶττον αὐτοῦ ἀπαλλαγείη. πλὴν ἀλλὰ μόλις ποτὲ Σεβῆρος, λύπῃ τὸ πλεῖστον διαφθαρείς, ἀνεπαύσατο τοῦ βίου, ἐνδοξότατα βιώσας, ὅσον πρὸς τὰ πολεμικά, τῶν πώποτε βασιλέων· οὔτε γὰρ ἐμφύλια κατ´ ἐχθρῶν οὔτε ξένα κατὰ βαρβάρων τοσαῦτά τις πρὸ αὐτοῦ ἤγειρε τρόπαια. βασιλεύσας δὲ ὀκτωκαίδεκα ἔτεσιν ἐπὶ παισὶ νεανίαις διαδόχοις ἀνεπαύσατο, χρήματά τε αὐτοῖς καταλιπὼν ὅσα μηδεὶς πώποτε, καὶ δύναμιν στρατιωτῶν ἀνανταγώνιστον. δὲ Ἀντωνῖνος τοῦ πατρὸς ἀποθανόντος λαβόμενος ἐξουσίας, εὐθὺς ἀφ´ ἑστίας πάντας φονεύειν ἤρξατο, τούς τε ἰατροὺς ἀνελών, οἳ μὴ ὑπήκουσαν αὐτῷ κελεύσαντι κακουργῆσαι καὶ τὸν θάνατον ἐπεῖξαι τοῦ γέροντος, τούς τε τροφεῖς αὑτοῦ καὶ τοῦ ἀδελφοῦ, ἐπειδὴ προσέκειντο λιπαροῦντες αὐτὸν ὑπὲρ ὁμονοίας· οὐδένα δὲ εἴασε περιγενέσθαι τῶν ἐν τιμῇ γενομένων θεραπείᾳ τοῦ γέροντος. ἰδίᾳ τε δώροις καὶ μεγάλαις ὑποσχέσεσι τοὺς τῶν στρατοπέδων ἡγουμένους ἐθεράπευεν, ὅπως ἀναπείσειαν τὸν στρατὸν ἀποδεῖξαι μόνον αὐτὸν αὐτοκράτορα, καὶ πᾶσαν μηχανὴν κατὰ τοῦ ἀδελφοῦ ἐζήτει. οὐ μὲν ἔπειθε τὸ στρατιωτικόν· μεμνημένοι δὲ τοῦ Σεβήρου, καὶ ὅτι ἀμφοτέρους ἴσους ἴδοιεν ἐκείνον γεγονότας, ἴσους δὲ ἐκ παίδων παραθρέψειαν, ἴσην αὐτοῖς ὑπηρεσίαν καὶ εὔνοιαν παρείχοντο. δὲ Ἀντωνῖνος, ἐπεὶ μὴ προεχώρει αὐτῷ τὰ τῶν στρατοπέδων, σπεισάμενος πρὸς τοὺς βαρβάρους, δούς τε εἰρήνην τά τε πιστὰ λαβών, ἐξῄει τε τῆς βαρβάρου πρός τε τὸν ἀδελφὸν ἤδη καὶ τὴν μητέρα ἠπείγετο. ὡς δὲ κατὰ τὸ αὐτὸ ἐγένοντο, συνάγειν αὐτοὺς μήτηρ ἐπειρᾶτο καὶ οἱ ἐν ἀξιώσει ὄντες καὶ σύνεδροι πατρῷοι φίλοι. δὲ Ἀντωνῖνος, πάντων αὐτῷ πρὸς ἐβούλετο ἐναντιουμένων, ἀνάγκῃ μᾶλλον γνώμῃ ἐς ὁμόνοιαν καὶ φιλίαν ἐπίπλαστον μᾶλλον ἀληθῆ περιήγετο. οὕτως δὴ τὰ τῆς βασιλείας ἀμφότεροι διοικοῦντες ἐν ὁμοτίμῳ ἀρχῇ ἀπᾶραι τῆς Βρεττανίας ἠθέλησαν, ἔς τε τὴν Ῥώμην ἠπείγοντο κομίζοντες τὰ τοῦ πατρὸς λείψανα· τὸ γὰρ σωμάτιον πυρὶ παραδόντες, τήν τε κόνιν σὺν ἀρώμασιν ἐς κάλπιν ἀλαβάστρου ἐμβαλόντες, ἀπεκόμιζον ἐς τὴν Ῥώμην, ἐς τὰ βασιλέων ἀποθησόμενοι ἱερὰ μνήματα. αὐτοὶ δὲ τὸν στρατὸν παραλαβόντες νικηφόροι δὴ κατὰ Βρεττανῶν ἐς τὴν ἀντικειμένην Γαλλίαν, διαβάντες τὸν ὠκεανόν, ἀφίκοντο. ὅπως μὲν δὴ Σεβῆρος τὸν βίον μετήλλαξε καὶ οἱ παῖδες αὐτῷ τὴν ἀρχὴν διεδέξαντο, ἐν τῷ βιβλίῳ τούτῳ δεδήλωται. [3,15] XLIX. Cependant Sévère, déjà fort âgé, fut attaqué d'une maladie opiniâtre. Il fut obligé de prendre un repos nécessaire, et pressa Antonin de diriger le reste des opérations militaires. Mais celui-ci, se souciant peu de faire la guerre aux Barbares, mit tous ses soins à gagner les soldats, et chercha à les dévouer exclusivement à sa cause. Il employait tous les moyens de s'assurer l'empire à lui seul, en décriant son frère ; il voyait même avec chagrin et impatience que leur père fût longtemps malade et tardât à mourir. Il pressait ses médecins et ses officiers de recourir dans le traitement à quelque poison pour l'en délivrer plus tôt. Sévère mourut enfin, de chagrin plutôt que de maladie, après avoir acquis comme guerrier plus de gloire qu'aucun des empereurs. Jamais prince, en effet, ne remporta plus de victoires, soit dans des guerres civiles, soit dans des guerres extérieures. Après un règne de dix-huit ans, il mourut laissant à ses jeunes fils un trône assuré, d'immenses richesses, et une armée invincible. L. Antonin, après la mort de son père, usa d'abord du pouvoir qui lui était transmis, pour faire périr la plupart des personnes attachées à la maison de l'empereur. Il commença par les médecins qui avaient refusé de hâter par le poison la fin de Sévère ; il n'épargna point ses gouverneurs, ni ceux de son frère, qui ne cessaient de lui recommander la concorde; en un mot, il ne laissa vivre aucun de ceux qui avaient été en faveur auprès de Sévère ou qui avaient eu de l'attachement pour ce prince. Il cherchait à engager les généraux par de riches présents et par des promesses à le faire déclarer seul empereur par l'armée. Il n'était point de sourdes menées qu'il ne pratiquât contre son frère. Mais il n'obtint rien des soldats. L'armée n'avait point oublié Sévère ; elle avait vu ces jeunes princes élevés, depuis leur enfance, sur le pied d'une égalité parfaite ; elle avait pour tous deux la même obéissance et le même amour. LI. Voyant l'inutilité de ses tentatives auprès des troupes, Antonin traita avec les Barbares; il leur donna la paix, reçut leurs serments de fidélité, et quitta le sol ennemi pour aller rejoindre son frère et sa mère. Quand ils se trouvèrent réunis, l'impératrice, secondée des Romains les plus distingués par leur rang et des anciens amis de l'empereur, fit de nouveaux efforts pour rétablir la concorde entre ses enfants. Antonin, ne trouvant plus personne qui entrât dans les intérêts de sa passion, céda à la nécessité plutôt qu'à son penchant, et se laissa aller à une réconciliation simulée. Les deux frères convinrent donc de partager également les honneurs du rang suprême; ils voulurent quitter la Bretagne et partirent pour Rome, emportant les restes de leur père. Le corps du prince avait été livré aux flammes, et ses cendres avaient été renfermées avec des parfums dans une urne d'albâtre, que ses fils devaient placer à Rome dans le tombeau des empereurs. Ils se mirent à la tête de l'armée, passèrent l'Océan, et débarquèrent en triomphateurs dans les Gaules. Nous terminons ce livre à la mort de Sévère et à l'avènement de ses deux fils.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007