HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre II

Chapitre 10

  Chapitre 10

[2,10] θεραπεύσας οὖν διὰ γραμμάτων πάντας τοὺς κατὰ τὸ Ἰλλυρικὸν - - - ἅμα καὶ ἄρχοντας, προσηγάγετο αὐτούς. ἀθροίσας δὲ τοὺς πανταχόθεν στρατιώτας, Σεβῆρόν τε Περτίνακα ἑαυτὸν ὀνομάσας, ὅπερ οὐ μόνον ἤλπιζε τοῖς Ἰλλυρικοῖς εἶναι κεχαρισμένον, ἀλλὰ καὶ τῷ δήμῳ τῶν Ῥωμαίων διὰ τὴν ἐκείνου μνήμην, συγκαλέσας τε αὐτοὺς ἐς τὸ πεδίον, καὶ βήματος αὐτῷ ἀρθέντος ἀνελθὼν ἔλεξε τοιάδε· „τὸ πιστὸν ὑμῶν καὶ πρός τε θεοὺς σεβάσμιον, οὓς ὄμνυτε, πρός τε βασιλέας τίμιον, οὓς αἰδεῖσθε, δεδηλώκατε δι´ ὧν ἀγανακτεῖτε ἐφ´ οἷς οἱ κατὰ τὴν Ῥώμην στρατιῶται, πομπῆς μᾶλλον ἀνδρείας ὑπηρέται, ἐτόλμησαν. κἀμοὶ δὲ δι´ εὐχῆς ἐστί, πρότερον μὲν οὐδέποτε ἀντιποιησαμένῳ τοιαύτης ἐλπίδος (ἴστε γάρ μου τὸ πρὸς τοὺς βασιλεύσαντας πειθήνιον), νῦν δὲ ἐπὶ τέλος τε ἀγαγεῖν καὶ ἀνύσαι ταῦτα ἅπερ ὑμῖν ἐστὶ κεχαρισμένα, τήν τε Ῥωμαίων ἀρχὴν μὴ περιιδεῖν ἐρριμμένην, πρότερον μὲν μέχρι Μάρκου σεμνοπρεπῶς διοικουμένη σεβάσμιος ἐφαίνετο, ἐς Κόμμοδον δὲ μεταπεσοῦσα, εἰ καί τινα ὑπ´ ἐκείνου διὰ νεότητα ἐπλημμελεῖτο, ἀλλ´ οὖν τῇ εὐγενείᾳ καὶ τῇ τοῦ πατρὸς μνήμῃ ἐπεσκιάζετο· καὶ πλέον ἦν ἐν αὐτῷ τὸ ἐλεούμενον ἐφ´ οἷς ἐσφάλλετο τὸ μισούμενον, ἐπεὶ τὰ πλεῖστα τῶν γινομένων οὐκ ἐς ἐκεῖνον ἀνεφέρομεν, ἀλλ´ ἐς τοὺς περὶ αὐτὸν κόλακάς τε καὶ οὐ πρεπόντων ἔργων ὁμοῦ συμβούλους τε καὶ ὑπηρέτας. ἐπεὶ δὲ ἐς σεμνὸν πρεσβύτην, οὗ τῆς ἀνδρείας τε καὶ χρηστότητος ἔτι ταῖς ψυχαῖς ἡμῶν μνήμη ἐνέστακται, περιῆλθεν ἀρχή, οἳ δὲ οὐκ ἠνέσχοντο, ἀλλὰ τοιοῦτον ἄνδρα φόνῳ ἀπεσκευάσαντο. τὴν δὲ γῆς καὶ θαλάττης τοσαύτην ἀρχὴν ὠνησάμενός τις αἰσχρῶς πρός τε τοῦ δήμου, ὡς ἀκούετε, μεμίσηται, πρός τε τῶν ἐκεῖ στρατιωτῶν, οὓς ἐψεύσατο, οὐκέτι πιστεύεται. ὧν, εἰ καὶ ἔμελλον ὑπὲρ αὐτοῦ παρατάξασθαι μετ´ εὐνοίας, καὶ πλήθει σύμπαντες καὶ καθ´ ἕνα εὐανδρίᾳ προύχετε, ἀσκήσει τε πολεμικῶν ἔργων ἐγγεγύμνασθε ὑμεῖς μὲν ἀεὶ βαρβάροις ἀντιταττόμενοι, καὶ φέρειν πόνους πάντας, κρύους τε καὶ θάλπους καταφρονεῖν, ποταμούς τε πηγνυμένους πατεῖν, καὶ πίνειν ὀρυττόμενον ἀλλ´ οὐκ ἀνιμώμενον ὕδωρ εἰθισμένοι. θήραις τε ἐγγεγύμνασθε, καὶ πάντως ὑμῖν ἐς ἀνδρείαν ὑπάρχει γενναῖα ἐφόδια, ὡς μηδὲ εἰ βουληθείη τις, δύνασθαι ὑμῖν ἀντιστῆναι. δοκίμιον δὲ στρατιωτῶν κάματος, ἀλλ´ οὐ τρυφή, ᾗπερ ἐκεῖνοι ἐγκραιπαλῶντές τε καὶ ἐναυξηθέντες οὐδ´ ἂν τῆς βοῆς ὑμῶν ἀνάσχοιντο, οὔτι γε τῆς μάχης. εἰ δέ τινες τὰ κατὰ Συρίαν ὑποπτεύουσι πράγματα, ἐντεῦθεν ἂν τεκμήραιντο ἀσθενῆ τε ὄντα καὶ φαύλας ἔχοντα τὰς ἐλπίδας, ὅπου μηδὲ προελθεῖν τῆς αὑτῶν χώρας ἐτόλμησαν, μηδέ τι περὶ τῆς ἐς Ῥώμην ἀφόδου βουλεύσασθαι ἐθάρρησαν, ἀγαπητῶς ἐκεῖ μένοντες, καὶ τὴν ἐφήμερον τρυφὴν κέρδος τῆς οὔπω βεβαίας ἀρχῆς νομίζουσιν. ἐπὶ μὲν γὰρ τὸ χαριέντως καὶ μετὰ παιδιᾶς ἀποσκῶψαι ἐπιτήδειοι Σύροι, καὶ μάλιστα οἱ τὴν Ἀντιόχειαν οἰκοῦντες, οὕς φασι περὶ τὸν Νίγρον ἐσπουδακέναι· τὰ δ´ ἄλλα ἔθνη καὶ αἱ ἄλλαι πόλεις μέχρι νῦν τῷ μηδένα εὑρίσκεσθαι τὸν ἄξιον τῆς ἀρχῆς ἐσόμενον, σπάνει τοῦ μετὰ ἀνδρείας καὶ σώφρονος διοικήσεως ἄρξοντος ἐκείνῳ δῆλον ὅτι προσποιοῦνται ὑπακούειν. εἰ δὲ τήν τε Ἰλλυρικὴν δύναμιν ἅμα χειροτονήσασαν μάθοιεν, τό τε ἡμέτερον ὄνομα πύθοιντο οὐκ ἄγνωστον οὐδ´ ἄσημον παρ´ αὐτοῖς ὑπάρχον ἐξ ὧν ἡγεμονεύσαντες ἐκεῖσε διῳκήσαμεν, εὖ ἴστε, οὔτε ἐμοῦ ῥᾳθυμίαν ἀδρανίαν καταγνώσονται, οὔτε τὸ ὑμέτερον γενναῖον καὶ πρὸς τὰς μάχας ἐμβριθὲς ὑποστῆναι αἱρήσονται, καὶ σωμάτων μεγέθεσι καὶ πόνων ἀσκήσεσιν {καὶ} ἐν τῇ συστάδην μάχῃ πολὺ ὑμῶν ἀπολείποντες. φθάσωμεν οὖν τὴν Ῥώμην προκαταλαβόντες, ἔνθα βασίλειος ἔστιν ἑστία· κἀκεῖθεν ὁρμώμενοι τὰ λοιπὰ εὐμαρῶς διοικήσομεν, θείαις τε προρρήσεσι πιστεύοντες καὶ τῇ τῶν ὑμετέρων ἀνδρείᾳ ὅπλων τε καὶ σωμάτων.“ τοιαῦτα εἰπόντα τὸν Σεβῆρον εὐφημήσαντες οἱ στρατιῶται, καλοῦντες Σεβαστὸν καὶ Περτίνακα, πᾶσαν ἐνεδείκνυντο προθυμίαν καὶ σπουδήν. [2,10] Par des lettres artificieuses, il sut gagner tous les gouverneurs des provinces illyriennes. Il rassembla les troupes de toute part, après avoir pris le surnom de Pertinax, qu'il savait devoir plaire à la fois à l'armée d'Illyrie et au peuple de Rome. Il convoqua les soldats dans une plaine, et du haut d'un tribunal, parla en ces termes : XXXVI. « Soldats, vous donnez un grand exemple de fidélité, de piété envers ces dieux dont le nom a présidé à vos serments, de respect et d'amour pour vos empereurs. L'horrible attentat commis par les cohortes prétoriennes, par ces troupes d'apparat qui ne savent point combattre, vous pénètre d'une vertueuse indignation. Mon premier désir est de la satisfaire ; et maintenant que vous me permettez une espérance que je n'osai jamais concevoir, mon unique pensée sera d'accomplir le voeu de vos coeurs. Non, nous ne laisserons point tomber dans une honteuse abjection cet empire qui, gouverné jusqu'ici avec dignité, s'était transmis à nous vénérable et glorieux. Sans doute, lorsqu'il échut aux mains de Commode, il eut à souffrir de la jeunesse de ce prince; mais les fautes de cet empereur avaient pour voile sa haute naissance et la mémoire de son père; elles excitaient plutôt notre pitié que notre haine, et nous les imputions moins à lui-même qu'aux flatteurs dont il était entouré, qu'à ces vils courtisans, conseillers et ministres de tous ses excès. Mais l'empire enfin passa entre les mains de cet auguste vieillard, dont le courage et la bonté vivent encore au fond de vos coeurs. Les lâches prétoriens n'ont pu supporter tant de vertu : ils ont égorgé ce bon prince. Après lui, je ne sais quel infâme a acheté cet empire de la terre et des mers; mais vous savez que le peuple l'abhorre, et que les soldats qu'il n'a pas assez payés l'abandonnent. Quand même ils voudraient le défendre, ne vous sont-ils pas inférieurs en nombre comme en courage? Les combats vous ont aguerris ; toujours opposés aux barbares, vous vous êtes accoutumés à braver les fatigues, les longues marches, les ardeurs de l'été, les rigueurs du froid; à traverser des fleuves couverts de glace, à boire, non point l'eau des fontaines, mais une eau puisée dans les entrailles de la terre. La chasse exerce vos forces chaque jour ; enfin vous réunissez tout ce qui peut former les vaillants soldats, et si même l'on voulait vous résister, je demande qui pourrait le faire avec succès? L'école du guerrier, c'est la fatigue, et non la mollesse. Énervés par les plaisirs et les débauches, les prétoriens, bien loin d'oser vous combattre, ne pourront même soutenir le son de votre voix. Si quelqu'un d'entre vous croyait voir un sujet de crainte dans les événements de Syrie, qu'il songe, pour se convaincre de la faiblesse de Niger et de la frivolité de ses espérances, que ses troupes n'ont pas encore osé faire le moindre mouvement, et craignent de marcher sur Rome. Ces faibles rivaux ne veulent point quitter leur voluptueux séjour ; ils y jouissent par avance des plaisirs éphémères qu'ils regardent comme le profit de leur pouvoir mal assuré. Vous connaissez le goût des Syriens pour les jeux et tous les plaisirs frivoles. Les habitants d'Antioche sont d'ailleurs les seuls qui se soient vivement prononcés pour Niger. Quant aux autres villes et aux autres peuples de cette contrée, ne voyant encore se montrer personne qui soit digne de l'empire, et capable de le gouverner d'une manière à la fois ferme et modérée, ils ont reconnu Niger; mais cette soumission n'est point sincère, et dès qu'ils apprendront que l'armée d'Illyrie a choisi un empereur, dès qu'ils m'entendront nommer (je ne leur suis pas inconnu, car moi aussi j'ai commandé en Syrie), sans doute ils ne pourront me reprocher ni lâcheté, ni indolence; et, reconnaissant votre force corporelle, votre courage éprouvé par les fatigues, votre expérience dans les combats et leur propre infériorité, ils n'oseront soutenir votre choc ni résister à votre valeur. Hâtons-nous d'occuper Rome, le centre et le siége de l'empire. Là, nous ferons facilement le reste; j'en ai pour garants les oracles des dieux, la trempe de vos épées et la vigueur de vos bras. » XXXVII. Ce discours de Sévère est accueilli par les vives acclamations des soldats. Ils l'appellent Auguste et Pertinax, et lui donnent mille témoignages de dévouement et de zèle.


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Dernière mise à jour : 26/04/2007