HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodien, Histoire romaine, livre I

Chapitre 3

  Chapitre 3

[1,3] γηραιὸν ὄντα Μᾶρκον, καὶ μὴ μόνον ὑφ´ ἡλικίας, ἀλλὰ καὶ καμάτοις τε καὶ φροντίσι τετρυχωμένον διατρίβοντά τε ἐν Παίοσι νόσος χαλεπὴ καταλαμβάνει. ἐπεὶ δὲ αὑτῷ τὰς πρὸς σωτηρίαν ἐλπίδας φαύλως ἔχειν ὑπώπτευεν, ἑώρα τε τὸν παῖδα τῆς μειρακίων ἡλικίας ἀρχόμενον ἐπιβαίνειν, δεδιὼς μὴ νεότης ἀκμάζουσα καὶ ἐν ὀρφανίᾳ ἐξουσίαν αὐτοκράτορα καὶ ἀκώλυτον προσλαβοῦσα μαθημάτων μὲν καλῶν καὶ ἐπιτηδευμάτων ἀφηνιάσῃ, μέθαις δὲ καὶ κραιπάλαις ἐπιδῷ ἑαυτήν (ῥᾷστα γὰρ αἱ τῶν νέων ψυχαὶ ἐς ἡδονὰς ἐξολισθαίνουσαι ἀπὸ τῶν παιδείας καλῶν μετοχετεύονται), οἷα δὴ ἄνδρα πολυίστορα μάλιστα ἐτάραττε μνήμη τῶν ἐν νεότητι βασιλείαν παραλαβόντων, τοῦτο μὲν Διονυσίου τοῦ Σικελιώτου τυράννου, ὃς ὑπὸ τῆς ἄγαν ἀκρασίας καινὰς ἡδονὰς ἐπὶ μεγίστοις μισθοῖς ἐθηρᾶτο, τοῦτο δὲ αἱ τῶν Ἀλεξάνδρου διαδόχων ἐς τοὺς ὑπηκόους ὕβρεις τε καὶ βίαι, δι´ ὧν τὴν ἐκείνου ἀρχὴν κατῄσχυναν, Πτολεμαῖος μὲν καὶ μέχρις ἀδελφῆς γνησίας ἔρωτος προχωρήσας παρὰ {τε} τοὺς Μακεδόνων καὶ Ἑλλήνων νόμους, Ἀντίγονος δὲ Διόνυσον πάντα μιμούμενος καὶ κισσὸν μὲν περιτιθεὶς τῇ κεφαλῇ ἀντὶ καυσίας καὶ διαδήματος Μακεδονικοῦ, θύρσον δὲ ἀντὶ σκήπτρου φέρων· ἔτι δὲ καὶ μᾶλλον αὐτὸν ἐλύπει τὰ μὴ πρὸ πολλοῦ γενόμενα ἀλλ´ ὑπόγυον ἔχοντα τὴν μνήμην, τά τε Νέρωνι πεπραγμένα ὃς ἐχώρησε μέχρι μητρῴου φόνου παρεῖχέ τε τοῖς δήμοις ἑαυτὸν καταγέλαστον θέαμα, τά τε Δομετιανῷ τετολμημένα, τῆς ἐσχάτης ὠμότητος οὐδὲν ἀπολείποντα. τοιαύτας δὴ τυραννίδος εἰκόνας ὑποτυπούμενος ἐδεδίει τε καὶ ἤλπιζεν - - - οὐ μετρίως δ´ αὐτὸν ἐταράττον καὶ οἱ Γερμανοὶ γειτνιῶντες, οὓς οὐδέπω πάντας ἐκεχείρωτο, ἀλλὰ τοὺς μὲν πειθοῖ ἐς συμμαχίαν προσηγάγετο, τῶν δὲ καὶ κρατήσας ἦν τοῖς ὅπλοις, ἦσαν δέ τινες οἳ διαδράντες πρὸς τὸ παρὸν ἀνακεχωρήκεσαν δέει τῆς παρουσίας τοιούτου βασιλέως. ὑπώπτευεν οὖν, μὴ τῆς ἡλικίας τοῦ μειρακίου καταφρονήσαντες ἐπιθῶνται αὐτῷ. ἐρᾷ δὲ τὸ βάρβαρον καὶ ἐπὶ ταῖς τυχούσαις ἀφορμαῖς ῥᾷστα κινεῖσθαι. [1,3] V. Marc-Aurèle déjà vieux, accablé sous le fardeau de l'âge, du travail et des soucis, fut attaqué soudain, en Pannonie, d'une maladie grave. Désespérant lui-même de son salut, et voyant son fils à peine entré dans l'adolescence, il craignit qu'entraîné par le feu de la jeunesse, perverti par l'usage funeste de cette liberté sans bornes à laquelle le livrerait la mort d'un père, il ne renonçât à la sagesse et à l'étude pour se livrer aux passions les plus déréglées. Il savait avec quelle facilité l'esprit des jeunes gens abandonne les goûts vertueux et honnêtes pour se plonger dans les plaisirs. VI. Ce prince éclairé voyait avec effroi dans l'histoire tous ces monarques élevés à l'empire dans leur jeunesse : il se rappelait Denys, ce tyran de la Sicile, qui, dans son intempérance, avait besoin de nouveaux plaisirs dont il récompensait magnifiquement les inventeurs ; il se rappelait l'autorité violente et despotique de ces successeurs d'Alexandre, qui flétrirent à jamais la puissance que leur avait léguée ce prince; il voyait un Ptolémée foulant aux pieds, dans son déshonneur, les lois de la Macédoine et celles de la Grèce entière, ne pas rougir d'un commerce incestueux avec sa soeur; un Antigone, voulant imiter en tout Bacchus, entourer sa tête de lierre, au lieu du diadème macédonien, et porter un thyrse au lieu de sceptre. VII. Des exemples récents redoublaient encore ses paternelles angoisses : c'était Néron portant la fureur jusqu'à égorger sa mère, et la folie jusqu'à se livrer en spectacle aux risées du peuple. C'était Domitien, n'oubliant aucun des excès que peut imaginer la plus ingénieuse barbarie. Il se retraçait l'image de ces odieuses tyrannies ; il ne savait s'il devait craindre ou espérer. Il trouvait un nouveau sujet d'inquiétude dans le dangereux voisinage des Germains, qu'il n'avait pas encore entièrement soumis. Une partie de ce peuple avoir fait volontairement alliance avec lui ; l'autre n'avait cédé qu'aux armes et à la victoire : quelques-uns même s'étaient soustraits au joug, contenus, pour le présent, par l'effroi que leur inspirait l'empereur. Aussi craignait-il que, dans leur mépris pour rage tendre de son fils, ils ne saisissent de nouveau les armes. Il connaissait bien ces barbares, toujours prêts à s'agiter à la moindre occasion.


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Dernière mise à jour : 19/04/2007