HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 12, par 2

  Chapitre 12, par 2

[12,2] Τὸ λογικὸν τοῦτο καὶ διανοητικὸν ζῷον ἄνθρωπος, τῆς θείας τε καὶ ἀκηράτου φύσεως ἔργον καὶ μίμημα γεγονώςοὕτω γὰρ ἐν τῇ κοσμογενείᾳ περὶ αὐτοῦ ἀναγέγραπται, ὅτι «Κατ´ εἰκόνα θεοῦ ἐποίησεν αὐτόν»—, τοῦτο οὖν τὸ ζῷον, ἄνθρωπος, οὐ κατὰ φύσιν οὐδὲ συνουσιωμένον ἔσχεν ἐν ἑαυτῷ παρὰ τὴν πρώτην γένεσιν τὸ παθητικόν τε καὶ ἐπίκηρονοὐδὲ γὰρ ἦν δυνατὸν τὸν τῆς εἰκόνος διασωθῆναι λόγον, εἰ ὑπεναντίως εἶχε τὸ ἀπεικονισμένον κάλλος πρὸς τὸ ἀρχέτυπον—, ἀλλ´ ὕστερον ἐπεισήχθη τὸ πάθος αὐτῷ μετὰ τὴν πρώτην κατασκευήν. Ἐπεισήχθη δὲ οὕτως· εἰκὼν ἦν καὶ ὁμοίωμα, καθὼς εἴρηται, τῆς πάντων τῶν ὄντων βασιλευούσης δυνάμεως καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἐν τῷ αὐτεξουσίῳ τῆς προαιρέσεως πρὸς τὸν ἐξουσιάζοντα πάντων εἶχε τὴν ὁμοιότητα, οὐδεμιᾷ τινι τῶν ἔξωθεν ἀνάγκῃ δεδουλωμένος, ἀλλὰ τῇ γνώμῃ τῇ ἰδίᾳ πρὸς τὸ δοκοῦν διοικούμενος καὶ τὸ ἀρέσκον αὐτῷ κατ´ ἐξουσίαν αἱρούμενος. Τὴν δὲ συμφορὰν ταύτην, νῦν κεκράτηται τὸ ἀνθρώπινον, αὐτὸς ἐθελοντὴς ἀπάτῃ παρενεχθεὶς ἐπεσπάσατο, αὐτὸς τῆς κακίας εὑρετὴς γενόμενος, οὐχὶ παρὰ θεοῦ γενομένην εὑρών· «θεὸς γὰρ θάνατον οὐκ ἐποίησεν», ἀλλὰ τρόπον τινὰ κτίστης καὶ δημιουργὸς τοῦ κακοῦ κατέστη ἄνθρωπος. Καθάπερ γὰρ τοῦ ἡλιακοῦ φωτὸς κοινὴ μὲν πρόκειται πᾶσιν μετουσία οἷς τοῦ ὁρᾶν δύναμις πάρεστι, δύναται δέ τις, εἰ βουληθείη, μύσας τὸν ὀφθαλμὸν ἔξω γενέσθαι τῆς τοῦ φωτὸς ἀντιλήψεως, οὐ τοῦ ἡλίου ἀποχωροῦντος ἑτέρωθι καὶ οὕτως ἐκείνῳ τὸ σκότος ἐπάγοντος, ἀλλὰ τοῦ ἀνθρώπου διὰ τῆς ἐπιμύσεως τῶν βλεφάρων τὸν ὀφθαλμὸν τῆς ἀκτῖνος διατειχίσαντοςτῆς γὰρ ὁρατικῆς δυνάμεως ἐν τῇ ἐπιμύσει τῶν ὀμμάτων ἐνεργεῖν ἀδυνατούσης, ἀνάγκη πᾶσα τὴν ἀργίαν τῆς ὁράσεως σκότους ἐνέργειαν γίνεσθαι ἑκουσίως ἐν τῷ ἀνθρώπῳ διὰ τῆς ἀορασίας συνισταμένην—· ὥσπερ εἴ τις οἰκίαν ἑαυτῷ κατασκευάζων μηδεμίαν ἐντέμοι τῷ φωτὶ τὴν ἐπὶ τὰ ἔσω πάροδον, ἀναγκαίως ἐν σκότῳ βιώσεται ἑκὼν ἀποκλείσας ταῖς ἀκτῖσι τὴν εἴσοδον· οὕτω καὶ « πρῶτος ἐκ γῆς ἄνθρωπος», μᾶλλον δὲ τὴν κακίαν ἐν τῷ ἀνθρώπῳ γεννήσας, ἐν μὲν τῇ φύσει τὸ καλὸν καὶ ἀγαθὸν κατ´ ἐξουσίαν ἔσχεν ἁπανταχόθεν προκείμενον, ἐθελοντὴς δὲ καθ´ ἑαυτοῦ τὰ παρὰ φύσιν ἐκαινοτόμησε, τὴν τοῦ κακοῦ πεῖραν ἐν τῇ ἀποστροφῇ τῆς ἀρετῆς τῇ ἰδίᾳ προαιρέσει δημιουργήσας. Κακὸν γὰρ ἔξω προαιρέσεως κείμενον καὶ κατ´ ἰδίαν ὑπόστασιν θεωρούμενον ἐν τῇ φύσει τῶν ὄντων ἐστὶν οὐδέν. «Πᾶν γὰρ κτίσμα θεοῦ καλὸν καὶ οὐδὲν ἀπόβλητον», καὶ «πάντα ὅσα ἐποίησεν θεὸς καλὰ λίαν». Ἀλλ´ ἐπειδὴ κατὰ τὸν ῥηθέντα τρόπον εἰσεφθάρη τῇ ζωῇ τῶν ἀνθρώπων τοῦ ἁμαρτάνειν ἀκολουθία, καὶ ἐκ μικρᾶς ἀφορμῆς εἰς ἄπειρον τῆς κακίας ἐν τῷ ἀνθρώπῳ χυθείσης καὶ τὸ θεοειδὲς ἐκεῖνο τῆς ψυχῆς κάλλος τὸ κατὰ μίμησιν τοῦ πρωτοτύπου γενόμενον οἷόν τις σίδηρος κατεμελάνθη τῷ τῆς κακίας ἰῷ, οὐκέτι τηνικαῦτα τῆς οἰκείας αὐτῷ καὶ κατὰ φύσιν εἰκόνος τὴν χάριν διέσωζεν, ἀλλὰ πρὸς τὸ αἶσχος τῆς ἁμαρτίας μετεμορφώθη. Ὅθεν «τὸ μέγα καὶ τίμιον τοῦτο» ἄνθρωπος, ὡς ὑπὸ τῆς γραφῆς ὠνομάσθη, ἐκπεσὼν τῆς οἰκείας ἀξίας, οἷον πάσχουσιν οἱ ἐξ ὀλισθήματος ἐγκατενεχθέντες βορβόρῳ καὶ τῷ πηλῷ τὴν μορφὴν ἑαυτῶν ἐξαλείψαντες ἀνεπίγνωστοι καὶ τοῖς συνήθεσι γίνονται, οὕτω κἀκεῖνος ἐμπεσὼν τῷ βορβόρῳ τῆς ἁμαρτίας ἀπώλεσε μὲν τὸ εἰκὼν εἶναι τοῦ ἀφθάρτου θεοῦ, τὴν δὲ φθαρτὴν καὶ πηλίνην εἰκόνα διὰ τῆς ἁμαρτίας μετημφιάσατο, ἣν ἀποθέσθαι συμβουλεύει λόγος, οἷόν τινι ὕδατι τῷ καθαρῷ τῆς πολιτείας ἀποκλυσάμενον, ὡς ἂν περιαιρεθέντος τοῦ γηΐνου καλύμματος πάλιν τῆς ψυχῆς φανερωθῇ τὸ κάλλος. Ἀπόθεσις δὲ τοῦ ἀλλοτρίου ἐστὶν εἰς τὸ οἰκεῖον ἑαυτῷ κατὰ φύσιν ἐπάνοδος, οὗ τυχεῖν ἄλλως οὐκ ἔστι, μὴ οἷος ἐξ ἀρχῆς ἐκτίσθη, τοιοῦτον πάλιν γενόμενον· οὐ γὰρ ἡμέτερον ἔργον οὐδὲ δυνάμεως ἀνθρωπίνης ἐστὶ κατόρθωμα πρὸς τὸ θεῖον ὁμοίωσις, ἀλλὰ τοῦτο μὲν τῆς τοῦ θεοῦ μεγαλοδωρεᾶς ἐστιν, εὐθὺς ἅμα τῇ πρώτῃ γενέσει χαρισαμένου τῇ φύσει τὴν πρὸς αὐτὸν ὁμοιότητα. [12,2] Cet animal intelligent et raisonnable, l'homme, oeuvre et imitation de la nature divine et sans mélange - car c'est ainsi que dans le récit de la création, il est écrit de lui: "Il le fit à l'image de Dieu" - cet animal donc, l'homme, n'avait pas en lui-même par nature, ni comme propriété essentielle jointe à sa nature, la capacité de pâtir et de mourir, lors de sa toute première origine - car il n'aurait pas été possible de sauvegarder la notion d'image si la beauté reproduite avait été contraire à l'archétype -, mais c'est plus tard que s'insinua en lui la nature passible, après cette première organisation. Voici comment elle s'insinua: il était, comme on vient de dire, image et similitude de la puissance qui règne sur tous les êtres, et pour cette raison possédait aussi, dans sa souveraine liberté de choix, la ressemblance avec le maître universel, n'étant assujetti à aucune nécessité du dehors, mais se gouvernant à son gré selon ce qui lui semblait bon, avec pouvoir de choisir ce qui lui plaisait. Or ce malheur qui domine maintenant sur l'humanité, c'est l'homme qui, égaré par une tromperie, l'a volontairement attiré, devenu lui-même inventeur de la malice et non point découvreur d'une malice créée par Dieu, car "Dieu n'a pas fait la mort", mais c'est l'homme qui d'une certaine manière est devenu créateur et artisan du mal. De même en effet que participer à la lumière solaire est également accessible à tous ceux qui jouissent de la faculté de voir, et qu'il est possible à celui qui le veut de fermer l'oeil et de s'interdire la perception de la lumière, non que le soleil se retire ailleurs et lui amène ainsi les ténèbres, mais parce que l'homme en fermant les paupières, sépare son oeil du rayon comme par un mur car, lorsqu'en fermant les yeux, on met la faculté visuelle dans l'impossibilité d'agir, de toute nécessité l'inaction de la vue, produite en l'homme par cette cécité volontaire, devient principe actif de ténèbres -; ou de même qu'un homme, se construisant une maison et ne ménageant à la lumière aucun accès vers l'intérieur, vivra nécessairement dans les ténèbres pour avoir fermé volontairement l'entrée aux rayons; ainsi le premier homme né de la terre" ou pour mieux dire celui qui a engendré la malice dans l'homme avait de par sa nature le beau et le bien en son pouvoir, qui lui étaient proposés de toutes parts; mais c'est volontairement, contre son intérêt, qu'il a ouvert la voie aux choses contraires à sa nature lorsqu'il s'est donné l'expérience du mal, en se détournant de la vertu par son propre choix. En effet il n'existe pas de mal situé en dehors d'un choix, que l'on verrait avec sa subsistance propre dans la nature des êtres: "Toute créature de Dieu est belle, aucune n'est à rejeter" et "tout ce que Dieu a fait était très beau". Mais lorsque, de la manière qu'on a dite, l'engrenage corrupteur du péché eut saisi la vie des hommes, qu'à partir d'une origine de peu d'importance la malice se fut répandue à l'infini dans l'homme, et que cette beauté déiforme de l'âme, faite à l'imitation du prototype, eut été obscurcie comme un morceau de fer par la rouille de la malice, l'âme ne conserva plus désormais cette grâce d'image qui lui était propre et selon sa nature, mais elIe se transforma en la laideur du péché. C'est pourquoi l'homme, "cet être grand et précieux" comme l'a nommé l'Écriture, déchu de sa dignité propre, subit ce qui arrive à ceux qui, précipités dans un bourbier par un faux pas, voient Ieur beauté enduite de fange et deviennent méconnaissables même pour leurs amis. Ainsi I'homme, tombant dans le bourbier du péché, a perdu ce privilège d'être image du Dieu incorruptible et a revêtu en échange par le péché l'image corruptible et fangeuse que l'Écriture conseille de dépouiller, en Ia lavant pour ainsi dire à l'eau de cette conduite pure, afin qu'une fois le revêtement terreux enlevé la beauté de l'âme se manifeste à nouveau. C'est un dépouillement de tout élément étranger que ce retour de l'âme à l'état qui lui est propre et naturel: or cela ne lui est possible qu'en devenant à nouveau telle qu'elle a été créée dès l'origine. Ce n'est pas en effet notre oeuvre ni la réussite d'une puissance humaine que de devenir semblable à la divinité, mais c'est du ressort de la munificence de Dieu qui, toute première origine, a gratifié notre nature de la ressemblance avec lui.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009