HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Traité sur la virginité

Chapitre 4, par 7

  Chapitre 4, par 7

[4,7] Ἐπειδὴ γὰρ κατὰ τὸ ῥηθὲν ἡμῖν ἐπὶ τοῦ χειμάρρου ὑπόδειγμα παντοίαις ταραχαῖς καὶ ἀνωμαλίαις πλημμυρῶν ἀνθρώπινος βίος ἀεὶ φέρεται κατὰ τοῦ πρανοῦς τῆς φύσεως προχεόμενος καὶ οὐδὲν ἕστηκε τῶν ἐν αὐτῷ σπουδαζομένων οὐδὲ ἀναμένει τὴν πλησμονὴν τῶν ἐπιθυμούντων, πάντα δὲ τὰ προσπίπτοντα ὁμοῦ τε προσήγγισε καὶ θιγόντα παρέδραμε, καὶ τὸ ἀεὶ παρὸν τῷ σφοδρῷ τῆς παρόδου διαφεύγει τὴν αἴσθησιν, ὑπὸ τῆς κατόπιν ἐπιρροῆς τῶν ὀφθαλμῶν ἁρπαζομένων· διὰ τοῦτο λυσιτελὲς ἂν εἴη πόρρω τοῦ τοιούτου ῥεύματος ἑαυτοὺς ἀνέχειν, ὡς ἂν μὴ τῶν ἀστάτων περιεχόμενοι τῶν ἀεὶ ἑστώτων ὀλιγωρήσαιμεν. Πῶς γὰρ ἔστι τὸν προσπαθοῦντά τινι τῶν ἐν τῷ βίῳ τούτῳ διὰ τέλους ἔχειν τὸ ποθούμενον; Τί τῶν μάλιστα σπουδαζομένων εἰσαεὶ παραμένει τοιοῦτον; Ποία νεότητος ἀκμή; Τίς δυνάμεως μορφῆς εὐμοιρία; Τίς πλοῦτος; Ποία δόξα; Τίς δυναστεία; Οὐ πάντα τὰ τοιαῦτα μικρὸν ἀνθήσαντα χρόνον πάλιν ἀπερρύη καὶ πρὸς τὴν ἐναντίαν ἐπωνυμίαν μετέπεσε; Τίς ἐνεβίω διὰ παντὸς τῇ νεότητι; Τίνι διήρκεσε διὰ τέλους δύναμις; Τὸ δὲ τοῦ κάλλους ἄνθος ἆρ´ οὐχὶ καὶ αὐτῶν τῶν κατὰ τὸ ἔαρ προφαινομένων ὠκυμορώτερον φύσις ἐποίησε; Τὰ μέν γε ὥρας ἐπιλαβούσης ἐβλάστησε, καὶ μικρὸν ἀπανθήσαντα χρόνον πάλιν ἀνήβησε, καὶ πάλιν ἀπερρύη, καὶ πάλιν ἐκόμησε, καὶ τὸ νῦν κάλλος καὶ εἰς νέωτα ἔδειξε. Τὸ δὲ ἀνθρώπινον ἄνθος ἅπαξ φύσις κατὰ τὸ ἔαρ τῆς νεότητος δείξασα εἶτα ἀπέσβεσε, τῷ χειμῶνι τοῦ γήρως ἐναφανίσασα. Ὡσαύτως καὶ τὰ ἄλλα πάντα πρὸς καιρόν τινα τὴν τῆς σαρκὸς αἴσθησιν ἀπατήσαντα εἶτα παρέδραμε καὶ συνεκαλύφθη τῇ λήθῃ. [4,7] Puisqu'en effet, d'après notre exemple du torrent, la vie humaine débordant de toutes sortes de troubles et de vicissitudes, est sans cesse emportée roulant ses eaux, selon sa pente naturelle, et que rien ne tient de ce qu'on cherche en elle, ni ne dure jusqu'au rassasiement de ceux qui désirent, puisque toutes les choses qui surviennent s'évanouissent au toucher dans le moment même où elles se font proches, et que l'objet présent dans l'instant échappe aux sens en raison de la rapidité de son passage, les yeux étant déjà entraînés par la vague suivante à cause de cela, il serait utile de nous maintenir loin d'un tel courant, de peur qu'en nous attachant aux choses instables, nous ne négligions la stabilité de celles qui demeurent. Comment celui qui est passionnement attaché à l'une des choses de cette vie peut-il posséder jusqu'à la fin l'objet de son désir? Parmi les biens, qui suscitent le plus d'ardeur, lequel demeure à jamais tel qu'il est? Quelle vigueur juvénile ? Quel don heureux de force et de beauté? Quelle richesse? Quelle gloire? Quelle puissance? Est-ce que toutes ces choses, après avoir fleuri un peu de temps, ne se sont pas écoulées, pour prendre dans leur ruine un surnom contraire? Qui a passé sa vie entière dans la jeunesse? À quoi la force a-t-elle été capable de résister jusqu'à la fin? La fleur de la beauté, est-ce que la nature ne l'a pas faite plus éphémère que les fleurs mêmes qui apparaissent au printemps? Celles-ci du moins ont poussé des rejetons à la saison suivante, et, après avoir perdu leurs fleurs pour un peu de temps, de nouveau ont retrouvé leur jeunesse, puis de nouveau s'en sont allées, puis de nouveau ont retrouvé leur somptuosité et montré pour une nouvelle année encore leur beauté de maintenant. Mais la fleur humaine, après l'avoir montrée une seule fois, au printemps de la jeunesse, la nature l'éteint ensuite, en la faisant disparaître dans l'hiver de la vieillesse. Ainsi en va-t-il de tout le reste qui, après avoir trompé pour un temps les sens de la chair, a couru ensuite s'ensevelir dans l'oubli.


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Dernière mise à jour : 28/05/2009