[7] πενθείτω ἡ παρθενία, θρηνείτω ἡ χηρεία, ὀδυρέσθω ἡ
ὀρφανία, γνώτωσαν τί εἶχον ὅτε οὐκ ἔχουσιν. μᾶλλον δὲ τί
χρή με κατὰ μέρη καὶ τάξεις διαιρεῖν τὸν θρῆνον; στεναζέτω
πᾶσα ἡ γενεὰ βύθιον ἐκ μέσης καρδίας τὸν στεναγμὸν
(p. 481) ἀναπέμπουσα. συμπενθείτω καὶ ἡ ἱερωσύνη αὐτὴ τὸν κοινὸν
κόσμον τοῦ φθόνου ἀποσυλήσαντος. ἆρα μὴ τολμηρὸν τὸ τοῦ
προφήτου εἰπεῖν; τὸ Ἵνα τί ἀπώσω, ὁ θεός, εἰς τέλος, καὶ
διωργίσθη ὁ θυμός σου ἐπὶ πρόβατα νομῆς σου; ποίων
ἁμαρτημάτων τὰς δίκας ἐκτιννύομεν; ὑπὲρ τίνος ταῖς
ἐπαλλήλοις τῶν συμφορῶν μαστιζόμεθα; ἢ τάχα διὰ τὸ
πλεονάσαι τὴν ἀσέβειαν τῶν ποικίλων αἱρέσεων αὕτη καθ´
ἡμῶν ἡ ψῆφος ἐκράτησεν; ὁρᾶτε γὰρ οἵοις κακοῖς ἐν βραχεῖ
συνηνέχθημεν χρόνῳ. οὔπω ἐπὶ τῇ προτέρᾳ πληγῇ ἀναπνεύσαντες,
οὔπω τὸ δάκρυον τῶν ὀφθαλμῶν ἀποψήσαντες πάλιν
ἐν τοσαύτῃ γεγόναμεν συμφορᾷ· τότε τὸ νεοθαλὲς ἄνθος
ἀπωδυράμεθα, νῦν αὐτὸ τὸ ἔρνος, ἀφ´ οὗ τὸ ἄνθος ἐβλάστησεν,
τότε τὴν ἐλπισθεῖσαν ὥραν, νῦν τὴν ἀκμάσασαν, τότε τὸ
προσδοκώμενον ἀγαθόν, νῦν τὸ ἐν πείρᾳ γενόμενον.
| [7] Pleurez, vierges ! veuves, lamentez-vous ; répandez des larmes, vous qui avez tout perdu, et
apprenez à connaître ce que vous avez possédé maintenant qu’elle n’est plus. Mais pourquoi
diviserais-je les regrets et assignerais-je les pleurs à telle ou telle portion du peuple ! Que tous
les âges se lamentent et fassent sortir des abîmes de leurs coeurs les gémissements les plus
profonds ! Et vous aussi, prêtres du Seigneur, répandez des larmes ! puisque la mort nous a
ravi celle dont la présence était l’ornement du sanctuaire. Y aurait-il de la témérité à rappeler
ici les paroles du Prophète : Pourquoi nous avez-vous repoussé, ô mon Dieu ? pourquoi votre
fureur s’est-elle allumée contre les brebis de votre troupeau ? De quel péché portons-nous la
peine pour recevoir ainsi désastres sur désastres ? C’est peut-être l’impiété et les nombreuses
hérésies qui nous ont valu ces calamités ; remarquez, en effet, que de malheurs ont fondu sur
nous dans un court espace de temps ? A peine échappés à une première catastrophe, nous ne
respirions pas encore, nous n’avions pas encore essuyé nos larmes qu’un nouveau revers est
venu nous atteindre ! Nous déplorions alors la perte d’une fleur, et maintenant c’est la branche
qui l’a portée qui cause nos regrets ! Nous pleurions cette fleur dont la splendeur naissante
faisait concevoir de si hautes espérances, et aujourd’hui nous pleurons celle que nous avons
vue dans tout son éclat. Alors une espérance détruite nous arrachait des larmes ; maintenant le
regret de celle qui nous a montré toutes les perfections nous rend inconsolables.
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