[5] εἰ φιλανθρωπίας ἦν ὁ καιρός,
ἢ συνέτρεχεν αὐτῷ πρὸς τὸ ἀγαθὸν τοῦτο ἢ καὶ
προέτρεχεν· ἴσος ἦν ὁ ζυγὸς ἑκατέρωθεν τῇ τῆς φιλανθρωπίας
ῥοπῇ. μαρτυρεῖ δὲ τῷ λόγῳ τά τε πρότερα ἀριθμὸν
νικῶντα καὶ τὰ ἐπὶ τοῦ παρόντος κηρύγματα, ἃ νῦν παρὰ τοῦ
κήρυκος τῆς ἀληθείας ἠκούσαμεν. εἰ τὸ εὐσεβὲς ἐπιζητεῖς,
κοινὸς ἦν ἀμφοτέρων ὁ πρὸς εὐσέβειαν δρόμος, εἰ τὸ προνοητικόν,
εἰ τὸ δίκαιον, εἰ ἄλλο τι τῶν πρὸς τὸ κρεῖττον σπουδαζομένων,
πάντα ἐν ἁμίλλῃ ἦν ἀλλήλους νικᾶν ἐν ταῖς εὐποιΐαις
φιλονικούντων καὶ οὐκ ἦν ὁ ἡττώμενος. ἴση τις ἦν ἀμφοτέρων
ἡ ἐπ´ ἀλλήλοις χάρις· ἡ μὲν ἀρετῆς ἆθλον εἶχε τὸν τῆς
οἰκουμένης προτεταγμένον, ὁ δὲ μικρὰν ἡγεῖτο γῆς τε καὶ
θαλάττης τὴν ἐξουσίαν συγκρίσει τοῦ κατ´ αὐτὴν εὐτυχήματος.
ἴσας ἀλλήλοις ἀντιπαρεῖχον τὰς εὐφροσύνας ἀλλήλους τε
βλέποντες καὶ ὑπ´ ἀλλήλων ὁρώμενοι· ὁ μὲν τοιοῦτος ὢν
οἷός ἐστι (ποῖον γὰρ ἄν τις κάλλος ὑπὲρ τὸ φαινόμενον
δείξειεν; καὶ εἴη γε διαρκέσαι καὶ εἰς ἐκγόνων ζωὴν τὸ
ὁρώμενον), τὴν δέ, οἵα τις ἦν, οὐκ ἔστιν ὑποδεῖξαι τῷ λόγῳ·
οὐ γὰρ περιλέλειπταί τι αὐτῆς δι´ ἀκριβείας παρὰ τῆς τέχνης
ὁμοίωμα, ἀλλ´ εἰ καί τι γέγονεν ἐν γραφαῖς ἢ ἐν πλάσμασιν,
πάντα τῆς ἀληθείας ἐστὶν ἐνδεέστερα.
| [5] S’agissait-il d’humanité, elle rivalisait avec lui, ou même le dépassait dans son
empressement. C’était un penchant naturel qui les portait à faire le bonheur des hommes. Je
puis citer à l’appui de mes paroles une foule d’actions que je prendrais toutes parmi celles
qu’on racontait, et que répètent aujourd’hui les organes de la vérité. Voulez-vous que ce soit
la piété ? l’un et l’autre la recherchaient avec la même ardeur. La prudence, la justice, ou
quelque autre de ces vertus qui sont l’apanage des gens de bien ? Ah ! mes frères, toutes
étaient l’objet de leur rivalité ! Chacun des deux l’emportait sur l’autre en bienfaits et en
bonnes oeuvres, et cependant jamais l’un n’était inférieur à l’autre. Un amour mutuel, une
aimable sympathie étaient le gage de leur union. En récompense de ses vertus, elle possédait
un héros qui commande l’univers, et à son tour le prince estimait bien moins l’Empire de la
terre et de la mer, et le souverain pouvoir, que le bonheur d’avoir trouvé une telle compagne ;
le bonheur réciproque qu’ils se donnaient éclatait dans leurs regards toutes les fois qu’ils se
rencontraient. L’un était tel qu’il nous paraît ; et qui pourrait nous montrer une beauté plus
parfaite, beauté qui se serait perpétuée aussi brillante dans tous ses neveux ; celle de l’autre,
on ne saurait la peindre avec des paroles, car il n’existe pas de portraits, il n’y a pas de
tableaux, quel que soit l’art avec lequel ils aient été faits, qui ne soient au-dessous de ce
modèle.
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