HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Épitaphe de Flacille

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] ἆρ´ οὖν λυπεῖσθαι προσήκει περὶ τῆς βασιλίδος μαθόντας οἷα ἀνθ´ οἵων ἠλλάξατο; κατέλιπε βασιλείαν γηΐνην, ἀλλὰ τὴν οὐράνιον κατέλαβεν· ἀπέθετο τὸν ἐκ λίθων στέφανον, ἀλλὰ τὸν τῆς δόξης περιεθήκατο· (p. 487) ἀπεδύσατο τὴν πορφυρίδα, ἀλλὰ Χριστὸν ἐνεδύσατο. τοῦτό ἐστι τὸ βασιλικὸν ὄντως καὶ τίμιον ἔνδυμα. τὴν ὧδε πορφύραν ἀκούω αἵματι κόχλου τινὸς θαλασσίας φοινίσσεσθαι, τὴν δὲ ἄνω πορφύραν τὸ τοῦ Χριστοῦ αἷμα λάμπειν ποιεῖ· εἶδες ὅσον ἐν τῷ ἐνδύματι τὸ διάφορον. βούλει πεισθῆναι ὅτι ἐν ἐκείνοις ἐστίν; ἀνάγνωθι τὸ εὐαγγέλιον· Δεῦτε οἱ εὐλογημένοι τοῦ πατρός μου (φησὶ ταῦτα πρὸς τοὺς δεξιοὺς κριτής), κληρονομήσατε τὴν ἡτοιμασμένην ὑμῖν βασιλείαν· τὴν παρὰ τίνος ἡτοιμασμένην; ἣν ἑαυτοῖς, φησί, διὰ τῶν ἔργων προητοιμάσασθε. πῶς; ἐπείνων, ἐδίψων, ξένος ἤμην, γυμνός, ἀσθενής, ἐν φυλακῇ· Ἐφ´ ὅσον ἐποιήσατε ἑνὶ τούτων τῶν ἐλαχίστων, ἐμοὶ ἐποιήσατε. εἰ οὖν περὶ ταῦτα σπουδὴ βασιλείας πρόξενος γίνεται, ἀριθμήσατε, εἴπερ δυνατόν ἐστιν ἐξαριθμήσασθαι, πόσοι τοῖς ἐνδύμασι τοῖς παρ´ αὐτῆς ἐσκεπάσθησαν, πόσοι τῇ μεγάλῃ ἐκείνῃ δεξιᾷ διετράφησαν, πόσοι τῶν κατακλείστων οὐκ ἐπισκέψεως μόνον, ἀλλὰ καὶ παντελοῦς ἀφέσεως ἠξιώθησαν. εἰ δὲ τὸ ἐπισκέψασθαι τὸν κατάκλειστον προξενεῖ βασιλείαν, τὸ ἐλευθερῶσαι τῆς τιμωρίας δηλαδὴ πλείονος τιμῆς ἄξιον, εἴπερ τι βασιλείας ἔστιν ἀνώτερον. ἀλλ´ οὐ μέχρι τούτων ἐστὶν ἐκείνης ἔπαινος. παρέρχεται γὰρ καὶ τὰ προστεταγμένα τοῖς κατορθώμασιν. πόσοι δι´ ἐκείνην τὴν τῆς ἀναστάσεως χάριν ἐφ´ ἑαυτῶν ἐγνώρισαν, οἳ τοῖς νόμοις ἀποθανόντες καὶ τὴν ἐπὶ θανάτῳ ψῆφον δεξάμενοι πάλιν δι´ αὐτῆς εἰς τὴν ζωὴν ἀνεκλήθησαν. ἐν ὀφθαλμοῖς τῶν εἰρημένων μαρτυρία. (p. 488) εἶδες παρὰ τὸ θυσιαστήριον ἀπογνὸν τὴν σωτηρίαν μειράκιον, εἶδες γύναιον ἐπὶ κατακρίσει ἀδελφοῦ ὀδυρόμενον, ἤκουσας τοῦ τὰ ἀγαθὰ τῇ ἐκκλησίᾳ κηρύσσοντος, ὅπως τῇ μνήμῃ τῆς βασιλίδος σκυθρωπὴ τοῦ θανάτου ψῆφος εἰς ζωὴν ἀναλύεται. ἆρα καὶ μόνον ταῦτα; τὴν δὲ ταπεινοφροσύνην ποῦ θήσομεν ἣν προτιμοτέραν γραφὴ ποιεῖται παντὸς τοῦ κατ´ ἀρετὴν κατορθώματος; ἥτις συνηνιοχοῦσα τῷ μεγάλῳ βασιλεῖ τὴν τοσαύτην ἀρχὴν πάσης δυναστείας ὑποκυπτούσης, τοσούτων ἐθνῶν ὑποτελούντων, γῆς τε καὶ θαλάττης ἐκ τῶν οἰκείων ἑκατέρας δωροφορούσης οὐκ ἔδωκε πάροδον καθ´ ἑαυτῆς τῷ τύφῳ ἀεὶ πρὸς ἑαυτὴν οὐκ εἰς τὰ ἔξω ἑαυτῆς ἀποβλέπουσα. διὰ τοῦτο τοῦ μακαρισμοῦ γίνεται κληρονόμος διὰ τῆς προσκαίρου ταπεινοφροσύνης τὸ ἀληθινὸν ὕψος ἐμπορευσαμένη. [12] Pouvez-vous donc pleurer cette princesse, vous qui savez contre quelle existence elle a échangé la sienne ? Elle a laissé un royaume sur la terre pour en prendre un dans le ciel ; elle a déposé une couronne ornée de pierreries pour ceindre une couronne de gloire ; elle portait une robe de pourpre, et aujourd’hui elle est revêtue du Christ. Or c’est là un vêtement royal et vraiment précieux. La pourpre terrestre vient, dit-on, du sang d’un coquillage marin ; la pourpre céleste tire sa splendeur et son éclat du sang de Jésus-Christ. Voilà pour la différence et la supériorité des vêtements ? Voulez-vous savoir maintenant quelles sont ses jouissances ? Lisez l’Evangile : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père (dit le souverain Juge à ceux qui sont à sa droite); possédez le royaume qui vous a été préparé. Ce royaume, qui vous l’a préparé ? C’est vous-mêmes, ajoute-t-il, et comment ? J’avais faim, j’avais soif, j’étais voyageur, nu, infirme, dans une prison, et toutes les fois que vous avez soulagé une de ces misères, vous l’avez fait pour moi-même. Si l’on peut par ces moyens gagner le royaume des cieux, comptez, si vous pouvez, que d’hommes elle a couverts de vêtements, que de malheureux ont reçu des aliments de sa main ? que de prisonniers ont été, non seulement visités par elle, mais encore mis en liberté ? Et si visiter un prisonnier mérite le ciel, le délivrer de ses chaînes vaut bien une récompense plus grande, s’il pouvait exister quelque chose au-dessus de la royauté céleste. Et ce ne fut pas là son seul mérite dans ses oeuvres sur la terre ; elle a dépassé les prescriptions de la loi. Que d’hommes lui sont redevables du retour à la vie ! Je veux parler de ceux qui étaient morts devant les lois, ou condamnés à la peine capitale. Je lis dans vos regards le témoignage de mes paroles. Vous avez vu aux pieds des autels ce jeune homme (qui ne comptait plus sur la vie). Vous avez vu une femme désolée se lamenter sur la condamnation d’un frère ; mais n’avez-vous pas appris de la bouche de celui qui vous annonçait les grâces de l’Eglise comment, en mémoire de cette princesse, une sentence de mort avait été révoquée ? Et ce n’est pas tout : de quelle récompense jugerons-nous digne son humilité, que l’Ecriture préfère aux actions les plus éclatantes, même dans les hommes vertueux ? Tandis que compagne d’un grand prince, et à la tête d’un si vaste empire, elle voyait toutes les puissances s’abaisser devant elle, tandis que tant de nations soumises et tributaires l’entouraient avec amour, et la protégeaient de leurs troupes sur la terre et sur mer, elle resta inaccessible à l’orgueil, toujours attentive aux soins de son salut et étrangère aux biens de ce monde ; aussi jouit-elle de la béatitude céleste, à cause de l’abaissement de son coeur et de son humilité ; vertus devenues aujourd’hui sa véritable grandeur.


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Dernière mise à jour : 29/04/2009