[13] εἴπω τι καὶ τῆς φιλανδρίας τεκμήριον;
ἔδει πάντως διαλυομένης τῆς σωματικῆς συζυγίας
καὶ τὰ τίμια τῶν προσόντων αὐτοῖς ἀγαθῶν ἐλθεῖν εἰς
διαίρεσιν. πῶς οὖν ἐποιήσατο τὴν διανομήν; τριῶν ὄντων
τέκνων (ταῦτα γὰρ τῶν ἀγαθῶν τὰ κεφάλαια) τοὺς ἄρρενας
τῷ πατρὶ προσκατέλιπεν, ὥστε εἶναι αὐτοὺς τῆς βασιλείας
(p. 489) ἐρείσματα, τῆς δὲ ἰδίας μερίδος μόνην τὴν θυγατέρα
πεποίηται. ὁρᾷς πῶς εὐγνώμων τε καὶ φιλόστοργος ἐν τοῖς τιμίοις
τὸ πλέον τῷ ἀνδρὶ συγχωρήσασα.
Ἀλλ´ ὃ μάλιστα παρ´ ἡμῶν λέγεσθαι χρὴ τοῦτο προσθεὶς
καταπαύσω τὸν λόγον. τὸ τῶν εἰδώλων μῖσος κοινὸν πάντων
ἐστὶ τῶν μετεχόντων τῆς πίστεως, ἀλλ´ ἐκείνης ἐξαίρετον
τὸ τὴν Ἀρειανὴν ἀπιστίαν ὁμοίως τῇ εἰδωλολατρίᾳ βδελύττεσθαι.
τοὺς γὰρ ἐν τῇ κτίσει τὸ θεῖον εἶναι νομίζοντας
οὐδὲν ἔλαττον ἀσεβεῖν ᾤετο τῶν εἰδωλοποιούντων τὰς ὕλας,
καλῶς καὶ εὐσεβῶς τοῦτο κρίνουσα· ὁ γὰρ τὸ κτίσμα προσκυνῶν, κἂν ἐπ´
ὀνόματι τοῦ Χριστοῦ τοῦτο ποιῇ, εἰδωλολάτρης ἐστὶ Χριστὸν
ὄνομα τῷ εἰδώλῳ τιθέμενος. διὰ τοῦτο
μαθοῦσα ὅτι οὐκ ἔστι θεὸς πρόσφατος, μίαν προσεκύνει
θεότητα τὴν ἐν πατρὶ καὶ υἱῷ καὶ πνεύματι ἁγίῳ δοξαζομένην.
ταύτῃ ἐνηυξήθη τῇ πίστει, ταύτῃ ἐνήκμασεν, ταύτῃ τὸ πνεῦμα
παρακατέθετο, ὑπὸ ταύτης προσήχθη τῷ κόλπῳ τοῦ πατρὸς
τῆς πίστεως Ἀβραὰμ παρὰ τὴν τοῦ παραδείσου πηγὴν
(ἧς ἡ ῥανὶς ἐπὶ τοὺς ἀπίστους οὐκ ἔρχεται), ὑπὸ τὴν σκιὰν
τοῦ ξύλου τῆς ζωῆς τοῦ πεφυτευμένου παρὰ τὰς διεξόδους τῶν
(p. 490) ὑδάτων ὧν καὶ ἡμεῖς ἀξιωθείημεν ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ
κυρίῳ ἡμῶν· ᾧ ἡ δόξα εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. ἀμήν.
| [13] Je ne veux pas vous laisser ignorer les preuves qu’elle a données de son amour conjugal. Il
lui fallait, quand les liens conjugaux furent rompus pour elle, partager les richesses immenses
qu’elle possédait; Comment fit-elle le partage ? Il y avait trois enfants mâles (les enfants sont
les principaux biens), elle les laissa auprès de leur père, pour que, sous sa tutelle, ils fussent
conservés à l’Empire. Pour sa part, elle ne crut devoir garder qu’une fille. Voyez-vous de
quelle candeur, de quelle équité, de quelle indulgence elle usa ? comment, dans le partage de
choses si précieuses, elle accorda à son mari la plus forte portion ?
Je termine, je n’ai plus qu’un seul fait, le plus important de tous, à vous faire connaître. La
haine pour les idoles est commune à tous les partisans de la foi ; mais un mérite qui lui était
propre, c’est qu’elle ne détestait pas moins l’hérésie arienne que le culte des idoles ; dans son
jugement sain, dans sa piété bien entendue, elle pensait que placer la nature divine dans une
créature, c’est abaisser son culte au niveau du culte de ceux qui adorent des idoles faites avec
la matière. Car celui qui adore une créature, bien qu’au nom du Christ, est un idolâtre donnant
le nom de Christ à une idole. Sachant que Dieu n’est point d’hier ni d’aujourd’hui, elle adorait
une seule divinité représentée par le Père, le Fils et le Saint Esprit. Elle a vécu dans cette
croyance, elle s’est fortifiée en elle, et c’est ainsi qu’elle l’a conservée jusqu’à son dernier
soupir ; et c’est ainsi qu’elle a été présentée au sein d’Abraham, père de la foi, près des
sources célestes dont les ondes ne coulent pas pour les infidèles, et à l’ombre de l’arbre de vie
qui borde leurs rives. Nous aussi, mes frères, rendons-nous dignes de ces félicités par Jésus-
Christ notre Seigneur. Et gloire à lui dans les siècles. Amen.
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