HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 17-18

  Chapitre 17-18

[17] XVII. <1> Τοῦτο ἡμῖν τῆς φιλίας προοίμιον· ἐντεῦθεν τῆς συναφείας σπινθήρ· οὕτως ἐπ' ἀλλήλοις ἐτρώθημεν. Ἔπειτα συνηνέχθη τι καὶ τοιοῦτον· οὐδὲ γὰρ τοῦτο παραλιπεῖν ἄξιον. <2> Οὐχ ἁπλοῦν γένος εὑρίσκω τοὺς Ἀρμενίους, ἀλλὰ καὶ λίαν κρυπτόν τι καὶ ὕφαλον. Τότε τοίνυν τῶν ἐκ πλείονος αὐτῷ συνήθων καὶ φίλων τινές, ἔτ' ἐκ τοῦ πατρὸς καὶ τῆς ἄνωθεν ἑταιρίας, καὶ γὰρ ἐκείνης τῆς διατριβῆς ὄντες ἐτύγχανον, προσιόντες αὐτῷ μετὰ φιλικοῦ πλάσματος, φθόνος δὲ ἦν, οὐκ εὔνοια τὸ προσάγον, ἐπηρώτων τε αὐτὸν φιλονείκως μᾶλλον λογικῶς, καὶ ὑποκλίνειν ἑαυτοῖς ἐπειρῶντο διὰ τῆς πρώτης ἐπιχειρήσεως, τήν τε ἄνωθεν τοῦ ἀνδρὸς εὐφυΐαν εἰδότες καὶ τὴν τότε τιμὴν οὐ φέροντες· δεινὸν γὰρ εἶναι, εἰ προειληφότες τοὺς τρίβωνας καὶ λαρυγγίζειν προμελετήσαντες μὴ πλέον ἔχοιεν τοῦ ξένου τε καὶ νεήλυδος. <3> Ἐγὼ δὲ φιλαθήναιος καὶ μάταιος, οὐ γὰρ ᾐσθόμην τοῦ φθόνου, πιστεύων τῷ πλάσματι, ἤδη κλινομένων αὐτῶν καὶ τὰ νῶτα μεταβαλλόντων, καὶ γὰρ ἐζηλοτύπουν τὸ τῶν Ἀθηνῶν κλέος ἐν ἐκείνοις καταλυθῆναι καὶ τάχιστα περιφρονηθῆναι, ὑπήρειδόν τε τοὺς νεανίας ἐπανάγων τὸν λόγον· καὶ τὴν παρ' ἐμαυτοῦ ῥοπὴν χαριζόμενος, δύναται δὲ καὶ μικρὰ προσθήκη τὸ πᾶν ἐν τοιούτοις, ἴσας ὑσμίνῃ τὰς κεφαλάς, τὸ τοῦ λόγου, κατέστησα. <4> Ὡς δὲ τὸ τῆς διαλέξεως ἔγνων ἀπόρρητον, οὐδὲ καθεκτὸν ἔτι τύγχανον, ἀλλὰ σαφῶς ἤδη παραγυμνούμενον, ἐξαίφνης μεταβαλών, πρύμναντε ἐκρουσάμην ἐκείνῳ θέμενος καὶ ἑτεραλκέα τὴν νίκην ἐποίησα. <5> δὲ ἥσθη τε αὐτίκα τῷ γενομένῳ· καὶ γὰρ ἦν ἀγχίνους, εἰ καί τις ἄλλος· καὶ προθυμίας πλησθείς, ἵνα παίων συλλογισμοῖς, οὐ πρὶν ἀνῆκεν τελέως τρέψασθαι καὶ τὸ κράτος καθαρῶς ἀναδήσασθαι. Οὗτος δεύτερος ἡμῖν τῆς φιλίας οὐκ ἔτι σπινθήρ, ἀλλ' ἤδη πυρσὸς ἀνάπτεται περιφανὴς καὶ ἀέριος. [17] XVII. <1> Voilà le début de notre amitié; c'est de là que jaillit l'étincelle de notre union ; c'est ainsi que nous fûmes blessés l'un par l'autre. Dans la suite, il se présenta une circonstance analogue ; elle mérite aussi de ne pas être passée sous silence. <2> Je trouve que les Arméniens sont une race qui manque de franchise, et qui est pleine de dissimulation et de perfidie. A ce moment donc quelques-uns, ses familiers et ses amis depuis longtemps, cela datait de son père et d'une vieille camaraderie — car ils appartenaient à cette école, — l'abordant avec les apparences de l'amitié, mais en se laissant guider par l'envie, non par la bienveillance, lui posèrent des questions où la jalousie avait plus de part que la raison, et tâchèrent de le mettre sous leur dépendance par cette première tentative ; car le talent de Basile, déjà ancien, leur était connu, et l'honneur qu'on lui faisait à ce moment leur était insupportable. Il était dur de s'être les premiers revêtus du manteau et rompus aux exercices du gosier, et de n'avoir pas l'avantage sur lui, un étranger et un nouveau-venu. <3> Et moi, le philathénien, le vain — ne soupçonnant point l'envie et me fiant aux apparences —, au moment où je les vis fléchir et tourner le dos, je me sentis piqué de voir la gloire d'Athènes détruite en leur personne et du même coup enveloppée dans le mépris, je vins au secours de ces jeunes gens et je rétablis la discussion ; je leur apportai gracieusement le poids de mon autorité et, comme le moindre appoint est tout-puissant dans des conjonctures semblables, je rétablis, comme dit le proverbe, l'égalité des fronts dans la bataille. <4> Mais quand le côté secret de la discussion me fut connu, et qu'impossible à garder désormais il finit par se montrer à nu, immédiatement je virai, tournai la poupe et me décidant pour lui je mis la victoire de l'autre côté. <5> Lui se sentit sur le champ heureux de l'incident, car il était d'esprit prompt s'il en fut. Et plein d'ardeur, pour achever de lui appliquer les vers d'Homère, il poussa vivement de sa parole ces fiers personnages, les frappa à coups d'arguments, et ne se donna point de relâche avant de les avoir mis en pleine déroute et de s'être nettement attaché la victoire. Ce fut le second degré de notre amitié, non plus une étincelle, mais désormais une flamme qui brûle éclatante et aérienne.
[18] XVIII <1> Οἱ μὲν οὖν οὕτως ἀπῆλθον ἄπρακτοι, πολλὰ μὲν τῆς προπετείας ἑαυτοῖς καταμεμψάμενοι, πολλὰ δὲ τῆς ἐπιβουλῆς ἐμοὶ δυσχεράναντες, ὡς καὶ φανερὰν ἔχθραν ὁμολογῆσαι καὶ προδοσίαν ἐπικαλεῖν, οὐκ ἐκείνων μόνον, ἀλλὰ καὶ αὐτῶν Ἀθηνῶν, ὡς διὰ τῆς πρώτης πείρας ἐληλεγμένων καὶ ᾐσχυμμένων ὑφ' ἑνὸς ἀνδρός, καὶ ταῦτα μηδὲ τοῦ θαρρεῖν καιρὸν ἔχοντος. <2> δέ, καὶ γὰρ ἀνθρώπινον τὸ πάθος, ὅταν μεγάλα ἐλπίσαντες ἀθρόως τοῖς ἐλπισθεῖσιν ἐντύχωμεν, ἐλάττω τῆς δόξης ὁρᾶν τὰ φαινόμενα, τοῦτο καὶ αὐτὸς πάσχων ἐσκυθρώπαζεν, ἐδυσφόρει, τῆς ἐπιδημίας ἑαυτὸν ἐπαινεῖν οὐκ εἶχεν, ἐζήτει τὸ ἐλπισθέν, κενὴν μακαρίαν τὰς Ἀθήνας ὠνόμαζεν. <3> μὲν δὴ ταῦτα· ἐγὼ δὲ τῆς λύπης ἀφῄρουν τὸ πλεῖστον, καὶ λογικῶς συγγινόμενος καὶ κατεπᾴδων τοῖς λογισμοῖς καί, ὅπερ ἦν ἀληθές, οὔτε ἦθος ἀνδρὸς εὐθὺς ἁλωτὸν εἶναι λέγων, ὅτι μὴ χρόνῳ πολλῷ καὶ συνουσίᾳ τελεωτέρᾳ, οὔτε παίδευσιν τοῖς πειρωμένοις ἐξ ὀλίγων τε καὶ ἐν ὀλίγῳ γνωρίζεσθαι. Ὅθεν ἐπανῆγον αὐτὸν εἰς τὸ εὔθυμον, καὶ πεῖραν διδοὺς καὶ λαμβάνων πλέον ἐμαυτῷ συνέδησα. [18] XVIII. <1> Eux donc se retirèrent ainsi sans résultat, en se faisant à eux-mêmes de vifs reproches pour leur précipitation, et vivement irrités contre moi à cause de ce piège, si bien qu'ils me déclarèrent une haine ouverte et m'accusèrent de trahison, non seulement envers eux, mais même envers Athènes vaincue, pensaient-ils, dès la première épreuve, et déshonorée par un seul homme, et cela sans même qu' il fût en situation de payer d'audace. <2> Mais lui, — car c'est un sentiment humain, quand on a espéré beaucoup et qu'on voit ses espérances se réaliser en masse, de trouver que les apparences sont inférieures à notre attente —, il avait lui aussi cette impression, il était triste, à charge à lui-même, il ne pouvait se féliciter de son arrivée, il en était à chercher ce qu'il avait espéré : il nommait Athènes une félicité vide. <3> Voilà pour lui. Quant à moi, je tâchais de dissiper le plus possible de son chagrin, discutant dans sa compagnie, le gagnant par mes réflexions et, ce qui était vrai, disant que si on ne peut pas saisir le caractère d'un homme tout de suite, mais seulement à force de temps et par une intimité plus complète, on ne juge pas non plus la science sur des épreuves peu nombreuses el de peu de temps. Par là, je le ramenais au calme, et par les preuves que je lui donnai et que j'en reçus, je me l'attachai davantage.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009