| 
       
   | 
    
       
       
        
| [13] XIII. <1> Ἐπεὶ δὲ ἱκανῶς εἶχε τῆς ἐνταῦθα παιδεύσεως, ἔδει δ' αὐτὸν 
μηδὲν τῶν καλῶν διαφυγεῖν, μηδὲ τῷ φιλοπόνῳ τῆς μελίσσης 
ἀπολειφθῆναι συλλεγούσης ἐκ παντὸς ἄνθους τὰ χρησιμώτατα, ἐπὶ τὴν 
Καισαρέων πόλιν ἐπείγεται, τῶν τῇδε μεθέξων παιδευτηρίων· ταύτην δὲ 
λέγω τὴν περιφανῆ τε καὶ ἡμετέραν, ἐπεὶ καὶ τῶν ἐμῶν λόγων αὕτη 
καθηγεμὼν καὶ διδάσκαλος, τὴν οὐχ ἧττον λόγων μητρόπολιν ἢ τῶν 
πόλεων ὧν ὑπέρκειται καὶ καθ' ὧν ἔχει τὴν δυναστείαν· ἣν εἴ τις τοῦ ἐν 
λόγοις κράτους ἀποστερήσειεν, ἀφῃρηκὼς ἔσται αὐτὸ τὸ κάλλιστόν τε καὶ 
ἰδικώτατον. <2> Ἄλλαι μὲν γὰρ τῶν πόλεων ἄλλοις ἀγάλλονται 
καλλωπίσμασιν ἢ παλαιοῖς ἢ νέοις, ὅπως ἂν οἶμαι τῶν διηγημά των ἔχωσιν 
ἢ τῶν ὁρωμένων· τῇδε λόγοι τὸ γνώρισμα, ὥσπερ ἐν τοῖς ὅπλοις ἢ τοῖς δράμασι 
τὰ ἐπίσημα. <3> Τὰ δὲ ἑξῆς αὐτοὶ διηγείσθωσαν, οἱ καὶ παιδεύσαντες τὸν 
ἄνδρα παρ' ἑαυτοῖς καὶ τῆς παιδεύσεως ἀπολαύσαντες· ὅσος μὲν ἦν 
διδασκάλοις, ὅσος δὲ ἥλιξι, τοῖς μὲν παρεκτεινόμενος, τοὺς δὲ ὑπεραίρων 
κατὰ πᾶν εἶδος παιδεύσεως· ὅσον κλέος ἐντὸς ὀλίγου χρόνου παρὰ πᾶσιν 
ἠνέγκατο, καὶ τοῖς ἐκ τοῦ δήμου καὶ τοῖς πρώτοις τῆς πόλεως, μείζω μὲν 
τῆς ἡλικίας τὴν παίδευσιν, μείζω δὲ τῆς παιδεύσεως τὴν τοῦ ἤθους πῆξιν 
ἐπιδεικνύμενος· ῥήτωρ ἐν ῥήτορσι καὶ πρὸ τῶν σοφιστικῶν θρόνων, 
φιλόσοφος ἐν φιλοσόφοις καὶ πρὸ τῶν ἐν φιλοσοφίᾳ δογμάτων· τὸ 
μέγιστον, ἱερεὺς Χριστιανοῖς καὶ πρὸ τῆς ἱερωσύνης· τοσοῦτον ἦν αὐτῷ τὸ 
παρὰ πάντων συγκεχωρηκὸς ἐν ἅπασιν!  <4> Τῷ δὲ λόγοι μὲν τὸ πάρεργον 
ἦσαν, τοσοῦτον ἐξ αὐτῶν δρεπομένῳ ὅσον εἰς τὴν καθ' ἡμᾶς φιλοσοφίαν 
συνεργοὺς ἔχειν, ἐπειδὴ δεῖ καὶ τῆς ἐν τούτοις δυνάμεως πρὸς τὴν τῶν 
νοουμένων δήλωσιν· κίνημα γὰρ ναρκώντων ἐστὶ νοῦς ἀνεκλάλητος. <5> 
Φιλοσοφία δὲ ἡ σπουδή, καὶ τὸ ῥαγῆναι κόσμου καὶ μετὰ Θεοῦ γενέσθαι, 
τοῖς κάτω τὰ ἄνω πραγματευόμενον καὶ τοῖς ἀστάτοις καὶ ῥέουσι τὰ ἑστῶτα 
καὶ μένοντα κατακτώμενον. 
 | [13] XIII. <1> Comme c'était assez de l'instruction qu'on trouvait là, et qu'il 
lui fallait ne négliger aucune forme de la beauté et ne pas se laisser 
dépasser en diligence par l'abeille qui butine sur chaque fleur ce qu'elle a 
de plus utile, il se hâte d'arriver à la ville de Césarée pour en fréquenter 
les écoles; je parle de cette ville illustre et aussi la nôtre, puisqu'elle fut 
aussi de mon éloquence le guide et la maîtresse, qui n'est pas moins la 
métropole de l'éloquence que celle des villes qu'elle domine et qui sont 
soumises à son pouvoir; vouloir lui enlever sa suprématie dans 
l'éloquence ce serait la dépouiller de ce qu'elle a de plus beau et de plus 
légitime. <2> Les villes se glorifient chacune de gloires différentes, 
anciennes on modernes, cela dépend, je pense, de leurs annales ou de 
leurs monuments. Celle-ci, son signe distinctif c'est l'éloquence, comme 
sur les armes ou dans les pièces de théâtre, l'épisème. <3> Pour ce qui suit, 
qu'ils racontent eux-mêmes, ceux qui tout en instruisant l'homme à leur 
côté profitèrent de son instruction ; combien il était grand aux yeux de ses 
maîtres, combien grand aux yeux de ses camarades : égalant les uns, 
surpassant les autres dans tous les genres de science ; quelle gloire il sut 
en peu de temps se ménager auprès de tout le monde, les gens du 
peuple et les premiers de la ville, montrant une science supérieure à son 
âge et une inflexibilité de mœurs supérieure à sa science ; rhéteur 
entre les rhéteurs, même avant la chaire de conférencier; philosophe 
entre les philosophes, même avant les systèmes philosophiques ; et, 
chose plus grande, prêtre aux yeux des chrétiens, même avant la prêtrise. 
Tant il y avait d'unanimité à s'effacer devant lui en toute chose ! <4> Chez 
lui l'éloquence n'était que l'accessoire ; tout l'avantage qu'il y cherchât, 
c'était d'en faire l'auxiliaire de notre philosophie, d'autant que la puissance 
qu'elle renferme est nécessaire à la manifestation des idées; car ce n'est 
qu'un mouvement de paralytique qu'une idée sans expression. <5> Mais 
c'est la philosophie qui était son but, la séparation d'avec le monde, 
l'union avec Dieu, gagner par le moyen des biens d'en-bas ceux d'en-haut, 
et par les choses instables et qui s'écoulent acquérir les biens 
solides et qui demeurent. 
 |  | [14] XIV. <1> Ἐντεῦθεν ἐπὶ τὸ Βυζάντιον, τὴν προκαθεζομένην τῆς Ἑῴας 
πόλιν· καὶ γὰρ ηὐδοκίμει σοφιστῶν τε καὶ φιλοσόφων τοῖς τελεωτάτοις, ὧν 
ἐν βραχεῖ χρόνῳ τὰ κράτιστα συνελέξατο τάχει τε καὶ μεγέθει φύσεως. 
Ἐντεῦθεν ἐπὶ τὸ τῶν λόγων ἔδαφος, τὰς Ἀθήνας, ὑπὸ τοῦ Θεοῦ πέμπεται 
καὶ τῆς καλῆς περὶ τὴν παίδευσιν ἀπληστίας, Ἀθήνας τὰς χρυσᾶς ὄντως 
ἐμοὶ καὶ τῶν καλῶν προξένους εἴπερ τινί! <2>  Ἐκεῖναι γάρ μοι τὸν ἄνδρα 
τοῦτον ἐγνώρισαν τελεώτερον οὐδὲ πρὶν ἀγνοούμενον· καὶ λόγους ἐπιζη 
τῶν εὐδαιμονίαν ἐκομισάμην· καὶ τρόπον ἕτερον ταὐτὸ πέπονθα τῷ Σαούλ, 
ὅς, τὰς ὄνους τοῦ πατρὸς ἐπιζητῶν, βασιλείαν ηὕρατο, μεῖζον τοῦ ἔργου τὸ 
πάρεργον ἐμπορευσάμενος. 
<3>  Τὸ μὲν δὴ μέχρι τούτων εὔδρομος ἡμῖν ὁ λόγος καὶ διὰ λείας τῆς 
ὁδοῦ φέρων καὶ ἄγαν εὐπόρου καὶ βασιλικῆς ὄντως τῶν τοῦ ἀνδρὸς 
ἐγκωμίων· τὸ δ' ἐντεῦθεν, οὐκ οἶδ' ὅ τι τῷ λόγῳ χρήσωμαι καὶ ποῖ 
τράπωμαι· ἔχει γάρ τι καὶ πρόσαντες ἡμῖν ὁ λόγος. <4>  Ποθῶ μὲν γάρ, 
ἐνταῦθα τοῦ λόγου γενόμενος καὶ τοῦ καιροῦ τούτου λαβόμενος, καὶ τῶν 
κατ' ἐμαυτόν τι προσθεῖναι τοῖς εἰρημένοις καὶ μικρόν τι προσδιατρίψαι τῷ 
διηγήματι, ὅθεν τε καὶ ὅπως ἡμῖν κἀκ τίνος τῆς ἀρχῆς συνέστη τὸ τῆς 
φιλίας, ἤτ' οὖν συμπνοίας καὶ συμφυΐας, εἰ χρὴ προσειπεῖν οἰκειότερον. <5> 
Φιλεῖ γὰρ οὔτε ὄψις ῥᾳδίως ἀναχωρεῖν τῶν τερπνῶν θεαμάτων, κἂν 
ἀφέλκῃ τις βίᾳ, πρὸς αὐτὰ πάλιν φέρεσθαι· οὔτε λόγος τῶν ἡδίστων 
διηγημάτων. Δέδοικα δὲ τὸ φορτικὸν τῆς ἐγχειρήσεως. Πειράσομαι μὲν 
οὖν, ὡς οἷόν τε μετρίως, τοῦτο ποιεῖν. Ἂν δ' ἄρα τι καὶ βιαζώμεθα ὑπὸ τοῦ 
πόθου, συγγνώμη τῷ πάθει, πάντων παθῶν ὄντι δικαιοτάτῳ καὶ ὃ μὴ 
παθεῖν ἡ ζημία τοῖς γε νοῦν ἔχουσιν. 
 | [14] XIV. <1> De là, à Byzance, capitale de l'Orient ; car elle était illustrée 
par des sophistes et des philosophes des plus accomplis, de qui en peu 
de temps il recueillit le plus solide, grâce à la promptitude et à l'ampleur 
de son esprit. De là, c'est vers la patrie de l'éloquence, vers Athènes qu'il 
est envoyé par Dieu et par une belle insatiabilité de savoir ; Athènes, 
vraiment dorée pour moi et dispensatrice de bienfaits, si elle le fut pour 
quelqu'un! <2> C'est elle qui m'a fait plus particulièrement connaître cet 
homme qui déjà ne m'était pas inconnu ; et en cherchant l'éloquence, je 
trouvai le bonheur. D'une manière différente, il m'arriva la même chose 
qu'à Saül (I Reg., ix, 3 suiv.) , qui cherchant les ânesses de son père 
trouva la royauté, et gagna un accessoire qui valait mieux que le principal. 
<3> Jusqu'ici notre discours a marché d'une allure aisée, et dans la 
voie unie, très facile et vraiment royale des éloges de ce héros. Mais 
désormais, je ne sais quel langage tenir ni où me tourner, car un obstacle 
s'oppose à nous dans ce discours. <4> D'une part je désire, arrivé à ce point 
du discours, profiter de l'occasion pour ajouter quelques faits qui me 
concernent à ce qui a été dit, et m'attarder un instant dans ce récit pour 
vous dire l'origine, l'occasion et le commencement de cette amitié, ou de 
cet accord de sentiments et de nature, pour parler plus exactement. <5> Car 
l'œil n'aime pas se détacher facilement des spectacles charmants, mais 
aime, si on l'en arrache par violence, s'y porter de nouveau ; ni 
l'éloquence n'aime se détacher des récits très agréables. D'autre part, j'ai 
peur de l'impertinence de mon entreprise. J'essaierai donc d'y procéder 
avec toute la réserve possible ; mais si mon amour me fait violence, on 
excusera un sentiment légitime entre tous les sentiments et qu'on n'ignore 
qu'à son détriment, du moins au jugement des gens d'esprit. 
 |    |     |