HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 69-70

  Chapitre 69-70

[69] LXIX. <1> Ἐπεὶ ὅτι γε παντὸς μᾶλλον ᾔδει τὸ Πνεῦμα Θεόν, δῆλον μὲν ἐξ ὧν καὶ δημοσίᾳ τοῦτο πολλάκις ἐκήρυξεν, εἴ ποτε καιρὸς ἦν καὶ ἰδίᾳ τοῖς ἐρωτῶσι προθύμως ἀνωμολόγησε· σαφέστερον δὲ πεποίηκεν ἐν τοῖς πρὸς ἐμὲ λόγοις, πρὸς ὃν οὐδὲν ἀπόρρητον ἦν αὐτῷ περὶ τούτων κοινολογουμένῳ· μηδὲ ἁπλῶς τοῦτο ἀποφηνάμενος, ἀλλ' μηδέπω πρότερον πολλάκις πεποίηκεν, ἐπαρασάμενος ἑαυτῷ τὸ φρικωδέστατον, αὐτοῦ τοῦ Πνεύματος ἐκπεσεῖν, εἰ μὴ σέβοι τὸ Πνεῦμα μετὰ Πατρὸς καὶ Υἱοῦ, ὡς ὁμοούσιον καὶ ὁμότιμον. <2> Εἰ δέ μέ τις δέξαιτο κοινωνὸν ἐκείνου κἀν τοῖς τοιούτοις, ἐξαγορεύσω τι καὶ τῶν τοῖς πολλοῖς τέως ἀγνοουμένων· ὅτι τοῦ καιροῦ στενοχωροῦντος ἡμᾶς, ἑαυτῷ μὲν τὴν οἰκονομίαν ἐπέτρεψεν, ἡμῖν δὲ τὴν παρρησίαν, οὓς οὐδεὶς ἔμελλε κρίνειν οὐδὲ ἀποβάλλειν τῆς πατρίδος, ἀφανείᾳ τετιμημένους, ὡς ἐξ ἀμφοτέρων ἰσχυρὸν εἶναι τὸ καθ' ἡμᾶς εὐαγγέλιον. <3> Καὶ ταῦτα διῆλθον, οὐχ ἵνα τῆς ἐκείνου δόξης ὑπερ απολογήσωμαι· κρείττων γὰρ τῶν ἐγκαλούντων, εἴπερ τινές εἰσιν, ἀνήρ· ἀλλ' ἵνα μὴ τοῦτον ὅρον τῆς εὐσεβείας νομίζοντες τὰς ἐν τοῖς γράμμασι μόνας τοῦ ἀνδρὸς εὑρισκομένας φωνάς, ἀσθενεστέραν τὴν πίστιν ἔχωσι, καὶ ἀπό δειξιν τῆς ἑαυτῶν κακουργίας τὴν ἐκείνου θεολογίαν, ἣν καιρὸς ἐποίει μετὰ τοῦ Πνεύματος· ἀλλὰ τὸν τῶν γεγραμμένων νοῦν δοκιμάζοντες καὶ τὸν σκοπὸν ἀφ' οὗ ταῦτα ἐγράφετο, μᾶλλον τῇ τε ἀληθείᾳ προσάγωνται καὶ τοὺς ἀσεβοῦντας ἐπιστομίζωσιν. <4> Ἔμοι γοῦν εἴη καὶ ὅς τις ἐμοὶ φίλος, ἐκείνου θεολογία! Καὶ τοσοῦτον θαρρῶ τῇ περὶ τὸ πρᾶγμα τοῦ ἀνδρὸς καθαρότητι, ὥστε καὶ τοῦτο κοινοποιοῦμαι πρὸς ἅπασι· κἀκείνῳ μὲν τὰ ἐμά, ἐμοὶ δὲ τὰ ἐκείνου λογίζοιτο παρά τε Θεῷ καὶ τῶν ἀνθρώπων τοῖς εὐγνωμονεστέροις! <5> Οὐδὲ γὰρ τοὺς εὐαγγελιστὰς φαίη μεν ἂν ὑπεναντία ποιεῖν ἀλλήλοις, ὅτι οἱ μὲν τῷ σαρκικῷ τοῦ Χριστοῦ πλέον ἐνησχολήθησαν, οἱ δὲ τῇ θεολογίᾳ προσέβησαν· καὶ οἱ μὲν ἐκ τῶν καθ' ἡμᾶς, οἱ δὲ ἐκ τῶν ὑπὲρ ἡμᾶς ἐποιήσαντο τὴν ἀρχήν· οὕτω τὸ κήρυγμα διελόμενοι πρὸς τὸ χρήσιμον οἶμαι τοῖς δεχομένοις, καὶ οὕτω παρὰ τοῦ ἐν αὐτοῖς τυπούμενοι Πνεύματος. [69] LXIX. <1> Et en effet, qu'il ait mieux que quiconque connu la divinité de l'Esprit, c'est ce qui ressort clairement de ce fait qu'il l'a souvent proclamée en public, si jamais l'occasion s'en présentait, et que dans l'intimité, à ceux qui l'interrogeaient il mettait de l'empressement à la confesser; mais il l'a fait en termes plus clairs dans ses conversations avec moi, pour qui il n'avait rien de caché quand il m'entretenait de cette question : non content de simples déclarations sur ce point, mais — chose qu'il n'avait encore faite auparavant que rarement,— formulant contre soi la plus effroyable des imprécations : de se voir rejeté par l'Esprit lui-même, s'il ne vénérait pas l'Esprit avec le Père et le Fils, comme étant de la même substance et digne des mêmes honneurs. <2> Et si l'on veut bien me permettre de m'associer à lui, même dans de pareilles matières, je vais révéler une chose ignorée jusqu'à présent de la plupart: dans la gêne où les circonstances nous mettaient, il confia les tempéraments à lui-même, et le franc-parler à nous, que personne ne devait juger ni chasser de la patrie et qu'on estimait pour notre obscurité, en sorte que grâce à l'un et à l'autre notre évangile pût être puissant. <3> Si j'ai donné ces détails, ce n'est pas pour défendre la réputation de Basile : il est au-dessus de ses détracteurs, quels qu'ils soient, cet homme ; mais c'est pour éviter qu'on ne considère comme règle de la piété les mots isolés trouvés dans ses écrits et qu'on ne sente sa foi faiblir, et qu'on ne donne comme un argument en faveur de sa propre perversité la théologie de celui-là, qui était l'œuvre des circonstances en même temps que de l'Esprit ; et qu'au contraire, appréciant la portée de ce qui avait été écrit et le but qui l'avait fait écrire, davantage on se sente attiré vers la vérité et on ferme la bouche aux impies. <4> Certes puisse-je avoir, moi et tous ceux qui me sont chers, sa théologie ! J'ai tant de confiance dans l'intégrité de mon héros dans cette affaire, qu'ici encore je fais cause commune avec lui à la face de tout le monde ; qu'on mette à son compte ce qui est à moi, à mon compte ce qui est à lui, devant Dieu et ce qu'il y a de plus sage parmi les hommes. <5> Nous n'irons pas soutenir en effet que les évangélistes se sont contredits mutuellement, parce que les uns se sont appliqués plutôt à l'humanité du Christ, et que les autres ont abordé sa divinité ; parce que les uns ont débuté par ce qui est à notre portée, les autres par ce qui nous dépasse : ainsi ils se partageaient la prédication dans l'intérêt, je pense, de ceux qui l'accueillaient ; ainsi les formait l'Esprit qui était en eux.
[70] LXX. <1> Φέρε δή, πολλῶν ἐν τοῖς πάλαι καὶ νῦν γεγονότων ἀνδρῶν ἐπ' εὐσεβείᾳ γνωρίμων, νομοθετῶν, στρατηγῶν, προφητῶν, διδασκάλων, τῶν ἀνδρικῶν μέχρις αἵματος, παρ' ἐκείνους τὰ ἡμέτερα θεωρήσαντες, κἀντεῦθεν τὸν ἄνδρα γνωρίσωμεν. <2> Ἀδὰμ ἠξιώθη Θεοῦ χειρὸς καὶ παραδείσου τρυφῆς καὶ πρώτης νομοθεσίας· ἀλλ', εἰ μή τι λέγω βλάσφημον αἰδοῖ τοῦ προπάτορος, τὴν ἐντολὴν οὐκ ἐφύλαξεν· δὲ καὶ ἐδέξατο ταύτην καὶ διεσώσατο καὶ τῷ ξύλῳ τῆς γνώσεως οὐκ ἐβλάβη καὶ τὴν φλογίνην ῥομφαίαν παρελθών, εὖ οἶδα, τοῦ παραδείσου τετύχηκεν. <3> Ἐνὼς ἤλπισε πρῶτος ἐπικαλεῖσθαι τὸν Κύριον· δὲ καὶ ἐπικέκληται καὶ τοῖς ἄλλοις ἐκήρυξεν, τοῦ ἐπικαλεῖσθαι πολὺ τιμιώτερον. Ἐνὼχ μετετέθη, μικρᾶς εὐσεβείας, ἔτι γὰρ ἐν σκιαῖς ἦν πίστις, ἆθλον εὑράμενος τὴν μετάθεσιν, καὶ τοῦ ἑξῆς βίου τὸν κίνδυνον διαπέφευγε· τοῦ δὲ ὅλος βίος μετάθεσις ἦν, τελείως ἐν βίῳ τελείῳ δοκιμασθέντος. <4> Νῶε κιβωτὸν ἐπιστεύθη, καὶ κόσμου δευτέρου σπέρματα ξύλῳ μικρῷ πιστευθέντα καὶ καθ' ὑδάτων σωζόμενα· δὲ κατακλυσμὸν ἀσεβείας διέφυγε καὶ κιβωτὸν σωτηρίας τὴν ἑαυτοῦ πεποίη ται πόλιν, κούφως τῶν αἱρετικῶν ὑπερπλέουσαν, ἐξ οὗ κόσμον ὅλον ἀνεκαλέσατο. [70] LXX. <1> Mais poursuivons. Puisqu'il y a eu dans l'antiquité et aujourd'hui des hommes remarquables pour la piété, législateurs, stratèges, prophètes, docteurs, courageux jusqu'au sang, c'est par comparaison avec eux que nous envisagerons notre sujet, et par là nous apprendrons à connaître Basile. <2> Adam eut la faveur de la main de Dieu, des délices du paradis et de la première législation ; mais, pour ne rien dire d'outrageant au respect dû au premier père, il ne garda pas le commandement (Gen., i, 27 suiv.) ; celui-ci l'a reçu, l'a observé, n'eut pas à souffrir de l'arbre de la science, et après avoir échappé au glaive flamboyant, je le sais bien, il est entré en possession du paradis, <3> Enos le premier espéra invoquer le Seigneur (Gen., iv, 26) ; celui-ci l'invoqua, et en plus il le prêcha aux autres, ce qui est bien plus méritoire que de l'invoquer. Enoch fut transporté, ayant pour une piété médiocre, car la foi était encore dans des ombres, obtenu comme récompense d'être transporté, et il échappa au danger d'une prolongation de vie (Gen., v, 21 suiv.); celui-ci, sa vie ne fut tout entière qu'un transport, car dans une vie parfaite il a parfaitement soutenu l'épreuve. <4> Noé se vit confier une arche avec les semences d'un deuxième monde, confiées à un faible bois et sauvées des eaux (Gen., vi, 13 suiv.) ; celui-ci échappa à un déluge d'impiété et se fil une arche de salut, de sa ville qui navigua légèrement par-dessus les hérésies : grâce à quoi il ranima un monde entier.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009