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[49] XLIX. <1> Τότε δὴ κινηθέντα τὸν ὕπαρχον ζέσαι τε πλέον τῷ θυμῷ καὶ
τῆς καθέδρας ἐξαναστῆναι καὶ τραχυτέροις πρὸς αὐτὸν χρήσασθαι λόγοις.
«Τί δαί; Οὐ φοβεῖ τὴν ἐξουσίαν; φησί. – Μὴ τί γένηται, μὴ δὲ τί πάθω; – Μή
τι τῶν πολλῶν ἓν ἃ τῆς ἐμῆς δυναστείας ἐστίν. – Τίνα ταῦτα; γνωριζέσθω
γὰρ ἡμῖν. – <2>Δήμευσιν, ἐξορίαν, βασάνους, θάνατον. – Εἴ τι ἄλλο, φησίν,
ἀπείλει· τούτων γὰρ οὐδὲν ἡμῶν ἅπτεται.» Καὶ τὸν εἰπεῖν· «Πῶς καὶ τίνα
τρόπον; – Ὅτι τοι, ἔφη, δημεύσει μὲν οὐχ ἁλωτὸς ὁ μηδὲν ἔχων, πλὴν εἰ
τούτων χρῄζεις τῶν τρυχίνων μου ῥακίων καὶ βιβλίων ὀλίγων, ἐν οἷς ὁ πᾶς
ἐμοὶ βίος· <3> ἐξορίαν δὲ οὐ γινώσκω, ὁ μηδενὶ τόπῳ περιγραπτὸς καὶ μήτε
ταύτην ἔχων ἐμὴν ἣν οἰκῶ νῦν, καὶ πᾶσαν ἐμὴν εἰς ἣν ἂν ῥιφῶ· μᾶλλον δὲ
τοῦ Θεοῦ πᾶσαν, οὗ πάροικος ἐγὼ καὶ παρεπίδημος· αἱ βάσανοι δὲ
τί ἂν λάβοιεν, οὐκ ὄντος σώματος; <4> Πλὴν εἰ τὴν πρώτην λέγοις πληγήν,
ταύτης γὰρ σὺ μόνης κύριος· ὁ δὲ θάνατος εὐεργέτης, καὶ γὰρ θᾶττον
πέμψει με πρὸς Θεόν, ᾧ ζῶ καὶ πολιτεύομαι καὶ τῷ πλείστῳ τέθνηκα καὶ
πρὸς ὃν ἐπείγομαι πόρρωθεν.»
| [49] XLIX. <1> Alors, en proie à l'agitation, le préfet sent la colère lui
bouillir davantage, il se lève de son siège et prenant un ton plus agressif :
« Quoi ! dit-il, tu ne redoutes pas ma puissance ? — Qu'est-ce qui pourrait
m'arriver ? que pourrais-je souffrir ? — Un seul des nombreux tourments
qui sont en mon pouvoir. — Quels sont-ils? fais-les-moi connaître. — <2> La
confiscation, l'exil, les tortures, la mort. — Si tu en as quelque autre, dit-il,
tu peux m'en menacer; car il n'y a rien là qui m'atteigne. » Et il lui dit :
« Comment ? qu'est-ce à dire ?» — « C'est que en vérité la confiscation est
sans prise sur un homme qui n'a rien ; à moins que tu ne tiennes à ces
méchants haillons que voilà et à quelques livres, ce sont là toutes mes
ressources. <3> Quant à l'exil, je n'en connais point, puisque je ne suis
circonscrit par aucun lieu ; que je n'ai pas à moi la terre où j'habite
actuellement, et que j'ai à moi toute terre où l'on pourrait me reléguer; ou
plutôt elle est toute à Dieu, de qui je suis l'hôte de passage. Les
tourments? quelle prise peuvent-ils avoir quand on n'a point de corps? <4>
A moins que tu ne veuilles parler du premier coup, c'est le seul dont tu
sois le maître. Quant à la mort, elle me sera une bienfaitrice, car elle
m'enverra plus tôt vers Dieu, pour qui je vis et suis gouverné, pour qui je
suis mort en très grande partie, et auprès de qui depuis longtemps j'ai
hâte d'arriver. »
| [50] L. <1> Τούτοις καταπλαγέντα τὸν ὕπαρχον· «Οὐδείς, φάναι, μέχρι τοῦ
νῦν οὕτως ἐμοὶ διείλεκται καὶ μετὰ τοσαύτης τῆς παρρησίας, τὸ ἑαυτοῦ
προσθεὶς ὄνομα. – Οὐδὲ γὰρ ἐπισκόπῳ ἴσως, φησίν, ἐνέτυχες, ἢ πάντως
ἂν τοῦτον διειλέχθη τὸν τρόπον, ὑπὲρ τοιούτων ἀγωνιζόμενος. <2> Τἆλλα
μὲν γὰρ ἐπιεικεῖς ἡμεῖς, ὕπαρχε, καὶ παντὸς ἄλλου ταπεινότεροι, τοῦτο τῆς
ἐντολῆς κελευούσης, καὶ μὴ ὅτι τοσούτῳ κράτει, ἀλλὰ μηδὲ τῶν τυχόντων
ἑνὶ τὴν ὀφρὺν αἴροντες· οὗ δὲ Θεὸς τὸ κινδυνευόμενον καὶ προκείμενον,
τἆλλα περιφρονοῦντες, πρὸς αὐτὸν μόνον βλέπομεν. <3> Πῦρ δὲ καὶ ξίφος
καὶ θῆρες καὶ οἱ τὰς σάρκας τέμνοντες ὄνυχες, τρυφὴ μᾶλλον ἡμῖν εἰσιν ἢ
κατάπληξις. Πρὸς ταῦτα ὕβριζε, ἀπείλει, ποίει πᾶν ὁτιοῦν ἂν ᾖ βουλομένῳ
σοι, τῆς ἐξουσίας ἀπόλαυε. Ἀκουέτω ταῦτα καὶ βασιλεύς, ὡς ἡμᾶς γε οὐχ
αἱρήσεις οὐδὲ πείσεις συνθέσθαι τῇ ἀσεβείᾳ, κἂν ἀπειλῇς χαλεπώτερα.»
| [50] L. <1> Ces paroles stupéfièrent le préfet : « Personne, jusqu'à ce jour,
n'a tenu un pareil langage et avec tant de liberté, à moi, dit-il en ajoutant
son propre nom. — C'est que ce n'est pas sur un évêque apparemment
que tu tombais, dit-il : ou bien il t'aurait parlé exactement de cette
manière, ayant les mêmes intérêts à défendre. <2> Pour le reste, nous
sommes accommodants, préfet, et plus humbles que personne d'autre,
car la loi le prescrit; et ce n'est pas seulement envers une si haute
autorité, mais même à l'égard des premiers venus que nous nous gardons
de hausser les sourcils. Mais quand c'est Dieu qui est mis en question et
de qui il s'agit, nous comptons le reste pour rien, nous ne regardons que
lui. <3> Le feu, le glaive, les bêtes féroces, les ongles qui déchirent les
chairs font plutôt nos délices que notre effroi. Après cela, injurie, menace,
fais tout ce que tu voudras, mets à profit ta puissance. Qu'on fasse savoir
aussi à l'empereur que tu ne nous feras, ni par la violence ni par la
persuasion, adhérer à l'impiété, dussent tes menaces croître en violence. »
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