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[47] XLVII. <1> Ἐπεὶ δὲ πάντα διεξελθών, ἐπὶ τὴν ἄσειστον καὶ
ἀνεπηρέαστον τήνδε τῶν ἐκκλησιῶν μητέρα ὡς δουλωσόμενος ὥρμησε,
καὶ τὸν λειπόμενον ἔτι μόνον ζωτικὸν σπινθῆρα τῆς ἀληθείας· τότε πρῶτον
ᾔσθετο κακῶς βουλευσάμενος. <2> Ὡς γὰρ βέλος ἰσχυροτέρῳ προσπεσὸν
ἀπεκρούσθη, καὶ ὡς κάλως ῥαγεὶς ὑπεχώρησε, τοιούτῳ τῷ προστάτῃ τῆς
Ἐκκλησίας ἐνέτυχε καὶ τοσούτῳ προβόλῳ περιρραγεὶς διελύθη. Τὰ μὲν οὖν
ἄλλα λεγόντων τε καὶ ἱστορούντων, τῶν τότε πεπειραμένων, ἔστιν ἀκούειν·
ἱστορεῖ δὲ οὐδεὶς ὅς τις οὐ τῶν ἁπάντων. <3> Ἀλλὰ τοσοῦτοι θαυμάζουσιν
ὅσοι τοὺς τότε ἀγῶνας γνωρίζουσι, τὰς προσβολάς, τὰς ὑποσχέσεις, τὰς
ἀπειλάς, τοὺς ἐκ τοῦ δικαστικοῦ τάγματος προσπεμπομένους αὐτῷ καὶ
πείθειν ἐπιχειροῦντας, τοὺς ἐκ τοῦ στρατιωτικοῦ, <4> τοὺς ἐκ τῆς
γυναικωνίτιδος, τοὺς ἐν γυναιξὶν ἄνδρας καὶ ἐν ἀνδράσι γυναῖκας, τοὺς
τοῦτο μόνον ἀνδρικοὺς τὴν ἀσέβειαν, οἳ τὸ φυσικῶς ἀσελγαίνειν οὐκ
ἔχοντες, ᾧ δύνανται μόνον, τῇ γλώσσῃ
πορνεύουσι, τὸν ἀρχιμάγειρον Ναβουζαρδάν, τὰς ἐκ τῆς τέχνης μαχαίρας
ἐπαπειλοῦντα, καὶ τῷ οἰκείῳ πυρὶ πεμπόμενον. Ὃ δὲ μάλιστά μοι τῶν
ἐκείνου θαυμάσιον καὶ οὐδὲ βουλομένῳ παρελθεῖν δυνατόν, τοῦτο δώσω
τῷ λόγῳ συνελὼν ὅσον ἐνδέχεται.
| [47] XLVII. <1> Après avoir passé partout, c'est ici, sur la mère des
églises, inaccessible aux secousses et aux menaces, qu'il s'élança pour
l'asservir, elle, étincelle et seul reste encore vivant de la vérité ; alors pour
la première fois, il s'aperçut qu'il avait mal pris ses dispositions : <2> comme
une flèche en frappant contre un corps trop résistant est rejetée en
arrière, et comme un câble en se brisant se retire, il vint contre un tel
défenseur de l'Église se heurter, et contre un roc aussi puissant se briser
et se réduire en pièces.
Pour le reste, on peut l'apprendre de la bouche et des récits de ceux
qui ont passé par les épreuves de cette époque : et il n'est absolument
personne qui n'en fasse des récits. <3> Mais on est émerveillé chaque fois
qu'on vient à connaître les luttes de cette époque, les assauts, les
promesses, les menaces ; les personnages de l'ordre judiciaire qu'on lui
délègue pour tâcher de le persuader ; les personnages de l'armée ; <4>
ceux du gynécée, hommes parmi les femmes et femmes parmi les
hommes, n'ayant de viril que leur impiété, et qui physiquement incapables
de débauche se servent pour se prostituer du seul instrument qui leur soit
possible, leur langue ; le chef des cuisiniers, Nabuzardan, qui le menace
du couteau de son état et qu'on envoyait avec son feu familier. Mais ce
qu'il y eut de plus admirable, à mon avis, dans la conduite de Basile, et
qu'il me serait impossible, même si je le voulais, de passer sous silence,
je vais vous l'exposer, aussi succinctement qu'il est possible.
| [48] XLVIII. <1> Τίς οὐκ οἶδε τὸν τηνικαῦτα ὕπαρχον, πολλῷ μὲν τῷ οἰκείῳ
θράσει καθ' ἡμῶν μάλιστα χρώμενον, ἐπειδὴ καὶ παρ' ἐκείνων ἦν τῷ
βαπτίσματι τελεσθείς, ἢ συντελεσθείς· πλείω δὲ τῶν ἀναγκαίων
ὑπηρετοῦντα τῷ ἐπιτάττοντι, καὶ διὰ τοῦ πάντα χαρίζεσθαι, τὸ κράτος
ἑαυτῷ συν τηροῦντα καὶ φυλάττοντα χρονιώτερον; <2> Τούτῳ βρέμοντι κατὰ
τῆς ἐκκλησίας καὶ λεόντειον μὲν τὸ εἶδος προβεβλημένῳ, λεόντειον δὲ
βρυχωμένῳ, καὶ μηδὲ προσιτὸν τοῖς πλείοσιν, ὁ γεννάδας ἐκεῖνος
εἰσάγεται· μᾶλλον δὲ εἴσεισιν ὥσπερ εἰς ἑορτήν, οὐκ εἰς κρίσιν καλούμενος.
Πῶς ἂν ἀξίως διηγησάμην, ἢ τὴν τοῦ ὑπάρχου θρασύτητα, ἢ τὴν τοῦ
ἀνδρὸς πρὸς αὐτὸν μετὰ συνέσεως ἔνστασιν.
<3> «Τί σοι, φησίν, ὦ οὗτος, βούλεται, τοὔνομα προσειπών, οὔπω γὰρ
ἐπίσκοπον ἠξίου καλεῖν, τὸ κατὰ τοσούτου κράτους τολμᾶν, καὶ μόνον τῶν
ἄλλων ἀπαυθαδιάζεσθαι; –Τοῦ χάριν, ὁ γεννάδας φησί, καὶ τίς ἡ ἀπόνοια;
Οὔπω γὰρ ἔχω γινώσκειν. –Ὅτι μὴ τὰ βασιλέως θρησκεύεις, φησί, τῶν
ἄλλων ἁπάντων ὑποκλιθέντων καὶ ἡττημένων. <4> –Οὐ γὰρ ταῦτα, ἔφη,
βασιλεὺς
ὁ ἐμὸς βούλεται, οὐδὲ κτίσμα τι προσκυνεῖν ἀνέχομαι, Θεοῦ τε κτίσμα
τυγχάνων καὶ θεὸς εἶναι κεκελευσμένος. – Ἡμεῖς δέ, τί σοι δοκοῦμεν; –Ἦ
οὐδέν, ἔφη, ταῦτα προστάττοντες. –Τί δαί; Οὐ μέγα σοι τὸ μεθ' ἡμῶν
τετάχθαι καὶ κοινωνοὺς ἔχειν ἡμᾶς; – <5> Ὕπαρχοι μέν, φησίν, ὑμεῖς, καὶ τῶν
ἐπιφανῶν, οὐκ ἀρνήσομαι, οὔπω δὲ Θεοῦ τιμιώτεροι. Καὶ τὸ κοινωνοὺς
ἔχειν, μέγα μέν· πῶς γὰρ οὔ; Πλάσμα Θεοῦ καὶ ὑμεῖς, ἀλλ' ὡσεί τινας
ἄλλους τῶν ὑφ' ἡμῖν τεταγμένων· οὐ γὰρ προσώποις τὸν χριστιανισμόν,
ἀλλὰ πίστει χαρακτηρίζεσθαι».
| [48] XLVIII. <1> Qui ne connaît le lieutenant d'alors, qui entre tous
déploya personnellement une grande audace contre nous, après avoir de
ces gens-là aussi reçu par le baptême sa consécration ou mieux sa
condamnation ; et qui par une excessive docilité envers son chef et une
universelle condescendance s'assurait à lui-même une longue jouissance
du pouvoir. <2> Devant cet homme, grondant contre l'église, ayant l'air d'un
lion, comme un lion grinçant des dents, et qui n'était même pas abordable
à la foule, ce héros est introduit ; ou plutôt on le voit s'avancer, comme un
homme qu'on appelle à une fête, non à un jugement. Comment pouvoir
dignement rappeler ou l'insolence du préfet, ou la sage résistance que
Basile lui opposa?
<3> « Que signifie, toi là, dit-il en ajoutant son nom, car il ne daignait
pas encore lui donner le nom d'évêque, cette hardiesse à l'égard d'un
si haut pouvoir, et chez toi seul cette arrogance ? — Pourquoi cette
question, dit le héros, et de quelle démence parles-tu ? car je n'arrive pas
encore à la connaître? — C'est que tu n'honores pas les affaires du
souverain, dit-il, alors que les autres avec ensemble s'inclinent et se
soumettent. — <4> Mais c'est que mon souverain à moi ne le veut pas ; et
que je ne puis pas me résigner à adorer une créature, étant créature de
Dieu et appelé à être un dieu. — Mais nous, que sommes-nous à tes
yeux? — En vérité vous n'êtes rien, quand vous nous donnez ces ordres-là.
— Quoi donc ? n'est-ce pas une grande chose pour toi de prendre
rang parmi nous et de nous avoir dans ta communion? — <5> Vous êtes
des officiers, et des haut placés, je ne vais pas le nier, mais vous ne
méritez d'aucune façon plus d'honneur que Dieu. Quant à vous avoir dans
ma communion, ce serait une grande chose sans doute : pourquoi pas ?
vous aussi vous êtes créatures de Dieu. Mais ce serait au même titre que
d'autres qui sont soumis à ma direction : car ce n'est pas le personnage,
c'est la foi qui fait le chrétien. »
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