HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 51-52

  Chapitre 51-52

[51] LI. <1> Ἐπειδὴ ταῦτα εἰπεῖν καὶ ἀκοῦσαι τὸν ὕπαρχον, καὶ τὴν ἔνστασιν μαθεῖν τοῦ ἀνδρὸς οὕτως ἀκατάπληκτον καὶ ἀήττητον, τὸν μὲν ἔξω πέμψαι καὶ μεταστήσασθαι, οὐκ ἔτι μετὰ τῆς αὐτῆς ἀπειλῆς, ἀλλά τινος αἰδοῦς καὶ ὑποχωρήσεως. Αὐτὸν δὲ τῷ βασιλεῖ προσελθόντα ὡς εἶχε τάχους· <2> «Ἡττήμεθα, βασιλεῦ, εἰπεῖν, τοῦ τῆσδε προβεβλημένου τῆς Ἐκκλησίας. Κρείττων ἀπειλῶν ἀνήρ, λόγων στερρότερος, πειθοῦς ἰσχυρότερος. Ἄλλον δεῖ τινα πειρᾶν τῶν ἀγενεστέρων, τοῦτον δὲ βιάζεσθαι φανερῶς, μὴ προσδοκᾶν εἴξειν ταῖς ἀπειλαῖς.» <3> Ἐφ' οἷς ἑαυτοῦ καταγνόντα τὸν βασιλέα, καὶ τῶν ἐγκωμίων τοῦ ἀνδρὸς ἡττηθέντα, θαυμάζει γὰρ ἀνδρὸς ἀρετὴν καὶ πολέμιος, μήτε βιάζεσθαι κελεῦσαι, καὶ ταὐτὸν τῷ σιδήρῳ παθεῖν, ὃς μαλάσσεται μὲν τῷ πυρί, μένει δὲ ὅμως σίδηρος· καὶ τρέψαντα εἰς θαῦμα τὴν ἀπειλήν, τὴν μὲν κοινωνίαν οὐ δέξασθαι, τὴν μετάθεσιν αἰσχυνόμενον, ζητεῖν δὲ ἀπολογίαν, τις εὐπρεπεστάτη· δηλώσει δὲ καὶ ταύτην λόγος. [51] LI. <1> Quand le préfet eut dit et entendu ces paroles et qu'il se fut rendu compte que la résistance du héros était à ce point inaccessible à l'intimidation et à la défaite, il l'envoya dehors et le congédia, non plus avec les mêmes menaces, mais avec une sorte de respect et de déférence. Puis en personne, il alla trouver l'empereur en toute hâte : <2> « Nous voilà vaincus, empereur, par le chef de cette Église-ci. Il est supérieur aux menaces, cet homme, sourd aux raisonnements, invincible à la persuasion. C'est à un autre qu'il faut s'en prendre, à quelqu'un de plus vulgaire : lui, il faut ou bien lui faire ouvertement violence ou bien désespérer de le voir céder à la menace. » <3> A ces mots, l'empereur comprit ses torts, et se trouvant désarmé par l'éloge qu'on faisait de Basile, car le courage d'un homme excite l'admiration même d'un ennemi, il ne donna point l'ordre qu'on lui fît violence. Mais il lui arriva la même chose qu'au fer, qui s'amollit au feu sans cesser d'être du fer : tout en passant de la menace à l'admiration, il refusa d'embrasser sa communion, par honte du changement ; pourtant il cherchait un moyen — le plus convenable — pour réparer : ce discours va aussi le faire connaître.
[52] LII. <1> Εἰς γὰρ τὸ ἱερὸν εἰσελθὼν μετὰ πάσης τῆς περὶ αὐτὸν δορυφορίας· ἦν δὲ ἡμέρα τῶν Ἐπιφανίων καὶ ἀθροίσιμος· καὶ τοῦ λαοῦ μέρος γενόμενος, οὕτως ἀφοσιοῦται τὴν ἕνωσιν· ἄξιον δὲ μηδὲ τοῦτο παραδραμεῖν. <2> Ἐπειδὴ γὰρ ἔνδον ἐγένετο καὶ τὴν ἀκοὴν προσβαλούσῃ τῇ ψαλμῳδίᾳ κατεβροντήθη τοῦ τε λαοῦ τὸ πέλαγος εἶδε καὶ πᾶσαν τὴν εὐκοσμίαν, ὅση τε περὶ τὸ βῆμα καὶ ὅση πλησίον, ἀγγελικὴν μᾶλλον ἀνθρωπίνην· τὸν μὲν τοῦ λαοῦ προτεταγμένον ὄρθιον, οἷον τὸν Σαμουὴλ λόγος γράφει, ἀκλινῆ καὶ τὸ σῶμα καὶ τὴν ὄψιν καὶ τὴν διάνοιαν, ὥσπερ οὐδενὸς καινοῦ γεγονότος, ἀλλ' ἐστηλωμένον, ἵν' οὕτως εἴπω, Θεῷ καὶ τῷ βήματι· τοὺς δὲ περὶ αὐτὸν ἑστηκότας ἐν φόβῳ τινὶ καὶ σεβάσματι· ἐπειδὴ ταῦτα εἶδε, καὶ πρὸς οὐδὲν παράδειγμα ἠδύνατο θεωρεῖν τὰ ὁρώμενα, ἔπαθέ τι ἀνθρώπινον, σκότου καὶ δίνης πληροῦται τὴν ὄψιν καὶ τὴν ψυχὴν ἐκ τοῦ θάμβους. Καὶ τοῦτο ἦν τοῖς πολλοῖς ἄδηλον ἔτι. <3> Ἐπεὶ δὲ τὰ δῶρα τῇ θείᾳ τραπέζῃ προσενεγκεῖν ἔδει, ὧν αὐτουργὸς ἦν, συνεπελάβετο δ' οὐδείς, ὥσπερ ἦν ἔθος, ἄδηλον ὂν εἰ προσήσεται, τηνικαῦτα τὸ πάθος γνωρίζεται. <4> Περιτρέπει γὰρ καί, εἰ μή τις τῶν ἐκ τοῦ βήματος ὑποσχὼν τὴν χεῖρα τὴν περιτροπὴν ἔστησε, κἂν κατηνέχθη πτῶμα δακρύων ἄξιον. Εἶεν. [52] LII. <1> Étant allé au temple, accompagné de toute sa garde, — c'était le jour de l'Epiphanie, et il y avait foule, — il prit place dans le peuple, ainsi il réalise l'unité : celle circonstance mérite aussi de ne pas être négligée. <2> Car lorsqu'il fut à l'intérieur, et que la psalmodie vint frapper son oreille avec un bruit de tonnerre, lorsqu'il vit cet océan de peuple, tout ce bel ordre tant autour de l'autel qu'à proximité, et qui était angélique plutôt qu'humain ; Basile d'une part, faisant face au peuple, debout, dans l'attitude où l'Écriture représente Samuel (I Reg., xix, 20), sans un mouvement dans le corps, les yeux, la pensée, comme si rien de nouveau n'était arrivé, et comme une stèle, si je puis ainsi dire, fixé à Dieu et à l'autel ; d'autre part, ceux qui l'entouraient, debout dans la crainte et le respect : à ce spectacle, dont pas un exemple ne pouvait lui donner une idée, il éprouva quelque chose d'humain ; les ténèbres et le vertige s'emparent de ses yeux et de son esprit par suite de sa stupeur; et le fait échappait encore au plus grand nombre. <3> Mais quand il lui fallut présenter à la divine table les présents qu'il avait travaillés de ses mains, et qu'il ne vit personne pour l'en décharger, comme c'était l'usage, car on ne savait pas s'ils seraient acceptés, à ce moment-là sa souffrance se fait visible. <4> II chancelle, et si un des ministres de l'autel ne lui avait prêté la main pour soutenir sa démarche vacillante, il aurait même fait une chute lamentable. Mais passons.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009