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| [33] XXXIII. <1> Οἱ μὲν οὖν οὕτως ἀπῆλθον ἄπρακτοι, καὶ κακοὶ κακῶς 
τότε πρῶτον αἰσχυνθέντες καὶ ἡττηθέντες, καὶ μαθόντες μὴ ῥᾳδίως 
Καππαδοκῶν καταφρονεῖν, εἰ καὶ πάν των ἀνθρώπων· ὧν οὐδὲν οὕτως 
ἴδιον, ὡς τὸ τῆς πίστεως ἀρραγὲς καὶ πρὸς τὴν Τριάδα πιστὸν καὶ γνήσιον· 
παρ' ἧς καὶ τὸ ἡνῶσθαι καὶ τὸ ἰσχύειν αὐτοῖς, ἃ βοηθοῦσι βοηθουμένοις, 
μᾶλλον δὲ πολλῷ κρείττω καὶ ἰσχυρότερα. <2>  Τῷ δέ τι δεύτερον ἔργον καὶ 
σπούδασμα γίνεται, θεραπεύειν τὸν πρόεδρον, λύειν τὴν ὑποψίαν, πείθειν 
πάντας ἀνθρώπους ὡς ἃ μὲν λελύπητο πεῖρά τις ἦν τοῦ πονηροῦ καὶ πάλη 
ταῖς εἰς τὸ καλὸν ὁμονοίαις βασκαίνοντος· αὐτὸς δὲ ᾔδει νόμους εὐπειθείας 
καὶ πνευματικῆς τάξεως. <3>  Διὰ τοῦτο παρῆν, ἐσόφιζεν, ὑπήκουεν, 
ἐνουθέτει, πάντα ἦν αὐτῷ, σύμβουλος ἀγαθός, παραστάτης δεξιός, τῶν 
θείωνἐξηγητής, τῶν πρακτέων καθηγητής, γήρως βακτηρία, πίστεως 
ἔρεισμα, τῶν ἔνδον ὁ πιστότατος, τῶν ἐκτὸς ὁ πρακτικώτατος· ἑνὶ λόγῳ, 
τοσοῦτος εἰς εὔνοιαν ὅσος εἰς ἔχθραν τὸ πρὶν ἐνομίζετο. <4> Ἐντεῦθεν αὐτῷ 
περιῆν καὶ τὸ κράτος τῆς Ἐκκλησίας, εἰ καὶ τῆς καθέδρας εἶχε τὰ δεύτερα· 
τὴν γὰρ εὔνοιαν εἰσφέρων, τὴν ἐξουσίαν ἀντελάμβανε· καὶ ἦν θαυμαστή τις 
ἡ συμφωνία καὶ ἡ πλοκὴ τοῦ δύνασθαι. Ὁ μὲν τὸν λαὸν ἦγεν, ὁ δὲ τὸν 
ἄγοντα· καὶ οἷον λεοντοκόμος τις ἦν, τέχνῃ τιθασσεύων τὸν 
δυναστεύοντα· <5>  καὶ γὰρ ἐδεῖτο, νεωστὶ μὲν ἐπὶ τὴν καθέδραν τεθείς, ἔτι δὲ 
τῆς κοσμικῆς ὕλης τι πνέων, οὔπω δὲ κατηρτισμένος ἐν τοῖς τοῦ 
Πνεύματος, πολλοῦ δὲ τοῦ κλύδωνος περιζέοντος καὶ τῶν ἐπικειμένων τῆς 
Ἐκκλησίας ἐχθρῶν, τοῦ χειραγωγοῦντος καὶ ὑπερείδοντος. Διὰ τοῦτο καὶ 
τὴν συμμαχίαν ἠγάπα, καὶ κρατοῦντος ἐκείνου κρατεῖν αὐτὸς ὑπελάμβανε. 
 | [33] XXXIII. <1> Eux donc partirent ainsi sans succès, et misérables ils 
essuyèrent misérablement, alors pour la première fois, la honte d'une 
défaite, et ils apprirent qu'il n'était point facile de mépriser les 
Cappadociens, lors même qu'il le serait de mépriser tous les hommes ; 
car il n'y a rien qui leur soit propre comme la solidité de leur croyance et la 
sincérité de leur foi dans la Triade, de qui leur vient et l'union et la force, 
qui les aide comme ils l'aident, et encore avec plus d'efficacité et de force. 
<2> Mais un second sujet de travail et de zèle s'offre à lui, c'est de donner 
ses soins à l'évêque, dissiper les soupçons, persuader à tous les hommes 
que les chagrins qu'il avait essuyés étaient une tentation et une attaque 
du malin, jaloux d'une entente en vue du bien, et qu'il connaissait quant à 
lui les lois de l'obéissance et de la hiérarchie spirituelle. <3> C'est pourquoi il 
était là, conseillait, écoutait, avertissait, il était tout pour lui : bon 
conseiller, auxiliaire habile, interprète des choses divines, directeur de 
conduite, bâton de vieillesse,  soutien de la foi, le plus fidèle au-dedans, 
le plus actif au-dehors, en un mot, aussi plein de bienveillance 
qu'on lui supposait auparavant d'antipathie. <4> Le résultat, c'est qu'il fut 
investi même du gouvernement de l'Église, bien qu'il n'occupât que le 
second rang du siège : pour la bienveillance qu'il apportait, il recevait en 
retour l'autorité; et c'était chose admirable que cette harmonie et cette 
union dans le pouvoir. L'un conduisait le peuple; l'autre, le conducteur; il 
était comme un dompteur de lion, ayant l'art d'apprivoiser le maître. <5> Et il 
avait besoin, — étant nouvellement promu à son siège, respirant encore 
un peu de l'air du monde et peu au courant des choses de l'Esprit, au sein 
de la tempête violemment déchaînée et sous les menaces des ennemis 
de l'Église, — d'une main directrice et d'un soutien. C'est pourquoi il 
chérissait celte alliance ; et tandis que celui-là commandait, il croyait 
commander lui-même. 
 |  | [34] XXXIV. <1> Τῆς δὲ περὶ τὴν Ἐκκλησίαν τοῦ ἀνδρὸς κηδε μονίας καὶ 
προστασίας, πολλὰ μὲν καὶ ἄλλα γνωρίσματα· παρρησία πρὸς ἄρχοντας 
τούς τε ἄλλους καὶ τοὺς δυνατωτάτους τῆς πόλεως· διαφορῶν λύσεις οὐκ 
ἀπιστούμεναι, ἀλλ' ὑπὸ τῆς ἐκείνου φωνῆς τυπούμεναι, νόμῳ τῷ τρόπῳ 
χρώμεναι· <2>  προστασίαι τῶν δεομένων, αἱ μὲν πλείους πνευματικαί, οὐκ 
ὀλίγαι δὲ καὶ σωματικαί· καὶ γὰρ καὶ τοῦτο πολλάκις εἰς ψυχὴν φέρει δι' 
εὐνοίας δουλούμενον· πτωχοτροφίαι, ξενοδοχίαι, παρθενοκομίαι· 
νομοθεσίαι μοναστῶν, ἔγγραφοί τε καὶ ἄγραφοι· εὐχῶν διατάξεις, 
εὐκοσμίαι τοῦ βήματος, τὰ ἄλλα οἷς ἂν ὁ ἀληθῶς ἄνθρωπος τοῦ Θεοῦ καὶ 
μετὰ Θεοῦ τεταγμένος λαὸν ὠφελήσειεν· ἓν δέ, ὃ μέγιστόν τε καὶ 
γνωριμώτατον. 
<3>  Λιμὸς ἦν, καὶ τῶν πώποτε μνημονευομένων ὁ χαλεπώτατος. 
Ἔκαμνε δὲ ἡ πόλις, ἐπικουρία δ' ἦν οὐδαμόθεν, οὐδέ τι φάρμακον τῆς 
κακώσεως. Αἱ μὲν γὰρ παραλίαι τὰς τοιαύτας ἐνδείας οὐ χαλεπῶς 
ἀναφέρουσι, διδοῦσαι τὰ παρ' ἑαυτῶν καὶ τὰ παρὰ τῆς θαλάσσης 
δεχόμεναι· τοῖς δ' ἠπειρώταις ἡμῖν καὶ τὸ περιττεῦον ἀνόνητον, καὶ τὸ 
ἐνδέον ἀνεπινόητον, οὐκ ἔχουσιν ὅπως ἢ διαθώμεθά τι τῶν ὄντων ἢ τῶν 
οὐκ ὄντων εἰσκομισώμεθα. <4>  Καὶ ὃ χαλεπώτατόν ἐστιν ἐν τοῖς τοιούτοις, ἡ 
τῶν ἐχόντων ἀναλγησία καὶ ἀπληστία. Τηροῦσι γὰρ τοὺς καιροὺς καὶ 
καταπραγματεύονται τῆς ἐνδείας καὶ γεωργοῦσι τὰς συμφοράς· οὔτε, τῷ 
Κυρίῳ δανείζειν τὸν ἐλεοῦντα πτωχούς, ἀκούοντες· οὐδ' ὅτι ὁ συνέχων 
σῖτον δημοκατάρατος· οὔτ' ἄλλο οὐδὲν τῶν ἢ τοῖς φιλανθρώποις 
ἐπηγγελμένων ἢ τοῖς ἀπανθρώποις ἠπειλημμένων. <5>  Ἀλλ' εἰσὶ τοῦ 
δέοντος ἀπληστότεροι καὶ φρονοῦσι κακῶς· ἐκείνοις μὲν τὰ ἑαυτῶν, 
ἑαυτοῖς δὲ τὰ τοῦ Θεοῦ σπλάγχνα κλείοντες, οὗ καὶ μᾶλλον χρῄζοντες 
ἀγνοοῦσιν ἢ αὐτῶν ἕτεροι. Ταῦτα μὲν οἱ σιτῶναι καὶ σιτοκάπηλοι, καὶ μήτε 
τὸ συγγενὲς αἰδούμενοι, μήτε περὶ τὸ θεῖον εὐχάριστοι, παρ' οὗ τὸ ἔχειν 
αὐτοῖς, ἄλλων πιεζομένων. 
 | [34] XXXIV. <1> La sollicitude et la protection dont Basile entoure l'Eglise 
offrent beaucoup d'exemples, notamment d'indépendance envers les 
magistrats et les plus puissants de la ville; solutions de différends 
exemptes de suspicion, et qui une fois scellées de sa bouche revêtaient le 
caractère d'une loi ; <2> protection des besogneux, plus souvent spirituelle, 
souvent aussi corporelle : car c'est souvent un moyen qui fait atteindre 
l'âme et captive par la bonté; subsistance des pauvres, hospitalité envers 
les étrangers, sollicitude pour les vierges ; institutions pour les moines, 
écrites et orales ; formules de prières ; bon ordre dans le sanctuaire; tout 
ce qu'un véritable homme de Dieu et rangé du côté de Dieu pouvait 
faire pour être utile à un peuple. Mais il en est un qui est des plus grands 
et des plus connus. 
<3> Une famine régnait, de mémoire d'homme la plus épouvantable. 
La ville était malade ; de secours, il n'en venait de nulle part, non plus que 
de remède au fléau. Car si les villes maritimes supportent sans difficulté 
des disettes de ce genre, puisqu'elles livrent de leurs produits et reçoivent 
ceux qui leur viennent par mer, nous sur le continent, nous ne pouvons 
tirer profit du superflu ni nous procurer le nécessaire, n'ayant pas les 
moyens de rien vendre de ce que nous avons ou d'importer ce que nous 
n'avons pas. <4> Et le plus pénible dans de pareilles conjonctures, c'est la 
cruauté et la cupidité de ceux qui possèdent; ils guettent les occasions, 
font trafic de l'indigence et exploitent les calamités, sans entendre cette 
parole : « C'est prêter au Seigneur, que d'avoir pitié des pauvres » (Prov., 
xix, 17), ou : « Celui qui retient le blé est maudit du peuple » (Ibid., xi, 26>, 
ou toute autre des promesses faites à ceux qui sont humains, ou des 
menaces contre ceux qui sont inhumains. <5> En vérité leur cupidité 
dépasse la mesure, et leur calcul est faux. A ceux-là c'est leurs biens, 
mais à eux-mêmes c'est le cœur de Dieu qu'ils ferment, de qui ils ne 
s'aperçoivent pas qu'ils ont plus besoin que les autres n'ont besoin d'eux. 
Voilà ce que sont ces accapareurs de blé et ces revendeurs au détail : 
sans égard pour leurs frères et sans reconnaissance pour la divinité, à qui 
ils doivent de posséder quand d'autres sont dans le besoin. 
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