|
[31] XXXI. <1> Ὁ μὲν οὖν οὕτω φρονῶν καὶ μετὰ τοιαύτης ἡμῖν
ἐπιστρατεύει τῆς ἀσεβείας· οὐ γὰρ ἄλλο τι ἢ βαρβαρικὴν καταδρομὴν τοῦτο
ὑποληπτέον, καθαιροῦσαν οὐ τείχη καὶ πόλεις καὶ οἰκίας, οὐδέ τι τῶν
μικρῶν καὶ χειροποιήτων καὶ αὖθις ἀνορθουμένων, ἀλλὰ τὰς ψυχὰς αὐτὰς
κατασύρουσαν. <2> Συνεισβάλλει δὲ αὐτῷ καὶ στρατὸς ἄξιος, οἱ κακοὶ τῶν
Ἐκκλησιῶν ἡγεμόνες, οἱ πικροὶ τετράρχαι τῆς ὑπ' αὐτὸν οἰκουμένης· οἱ τὸ
μὲν ἔχοντες ἤδη τῶν Ἐκκλησιῶν, τῷ δὲ προσβάλλοντες, τὸ δὲ ἐλπίζοντες
ἐκ τῆς τοῦ βασιλέως ῥοπῆς καὶ χειρός, τῆς μὲν ἐπαγομένης, τῆς δὲ
ἀπειλουμένης, ἧκον καὶ τὴν ἡμετέραν καταστρεψόμενοι, οὐδενὶ τοσοῦτον
θαρρεῖν ἔχοντες τῶν ἁπάντων ὅσον τῇ τῶν προειρημένων μικροψυχίᾳ, καὶ
ἀπειρίᾳ τοῦ τηνικαῦτα ἡμῶν προεδρεύοντος καὶ τοῖς ἐν ἡμῖν
ἀρρωστήμασιν.
<3> Ὁ μὲν οὖν ἀγὼν πολύς· ἡ δὲ προθυμία τῶν πλείστων οὐκ ἀγεννής,
ἡ δὲ παράταξις ἀσθενής, οὐκ ἔχουσα τὸν προαγωνιστὴν καὶ τεχνίτην
ὑπέρμαχον ἐν δυνάμει λόγου καὶ Πνεύματος. Τί οὖν ἡ γενναία καὶ
μεγαλόφρων ἐκείνη ψυχὴ καὶ ὄντως φιλόχριστος; <4> Οὐ δὲ πολλῶν ἐδεήθη
λόγων πρὸς τὸ παρεῖναι καὶ συμμαχεῖν· ἀλλ' ὁμοῦ τε εἶδεν ἡμᾶς
πρεσβεύοντας, κοινὸς γὰρ ἦν ὁ ἀγὼν ἀμφοτέροις ὡς τοῦ λόγου
προβεβλημένοις, καὶ τῆς πρεσβείας ἡττήθη· καὶ διελὼν ἄριστα παρ' ἑαυτῷ
καὶ φιλοσοφώτατα τοῖς τοῦ Πνεύματος λογισμοῖς, ἄλλον μὲν εἶναι
μικροψυχίας καιρόν, εἴ τι καὶ τοιοῦτον ἔδει παθεῖν, τὸν τῆς ἀδείας· ἄλλον δὲ
μακροθυμίας, τὸν τῆς ἀνάγκης· <5> εὐθὺς τοῦ Πόντου μεθ' ἡμῶν
ἀπανίσταται καὶ ζηλοτυπεῖ τὴν ἀλήθειαν κινδυνεύουσαν καὶ γίνεται
σύμμαχος ἐθελοντὴς καὶ τῇ μητρὶ φέρων ἑαυτὸν τῇ Ἐκκλησίᾳ δίδωσιν.
| [31] XXXI. <1> Lui donc, c'est dans ces sentiments et avec une telle
impiété qu'il fait campagne contre nous : car il n'y a pas autre chose à
considérer là, qu'une incursion barbare, ayant pour but non pas la
destruction de remparts, de villes, de maisons ou de quelques menus
ouvrages faits de main d'hommes et bientôt rebâtis, mais le ravage des
âmes elles-mêmes. <2> D'autre part, on voit s'élancer avec lui une digne
armée, les mauvais chefs des Églises, les cruels tétrarques des régions à
lui soumises. Ceux-ci, déjà maîtres d'une partie des Églises, en train d'en
attaquer d'autres, et comptant pour d'autres sur l'aide et l'appui que
l'empereur leur prête ou menace de leur prêter, étaient venus pour
détruire aussi la nôtre, avec une audace qu'autorisait par-dessus tout la
pusillanimité de ceux dont j'ai parlé, l'impéritie de l'homme qui était alors à
notre tête et les infirmités qui existaient parmi nous.
<3> La lutte donc était grande ; d'un autre côté l'ardeur de la foule
n'était pas sans générosité ; mais l'ordre de bataille était faible, puisqu'il y
manquait le champion et le défenseur habile par la puissance de la parole
et de l'Esprit. Que va donc faire cette généreuse et grande âme de Basile,
vraie amante du Christ? <4> II n'eut pas besoin de grands discours pour
être là et pour aider; il ne nous eut pas plus tôt vu intervenir, car nous
étions tous deux intéressés dans la lutte à titre de défenseurs du Verbe,
qu'il céda à notre intervention, distinguant à part lui avec beaucoup d'à
propos et de sagesse, grâce aux oracles de l'Esprit, qu'il y a un temps
pour la pusillanimité, si l'on doit éprouver un sentiment de cette nature,
celui de la sécurité ; et un autre pour la longanimité, celui de la nécessité.
<5> Aussitôt il quitte le Pont avec nous, il se prend de zèle pour la vérité en
péril, et il est heureux de devenir un allié, et de lui-même il se consacre à
l'Église sa mère.
| [32] XXXII. <1> Ἆρ' οὖν προεθυμήθη μὲν οὕτως, ἠγώνισται δὲ τῆς
προθυμίας ἔλαττον; Ἢ διαγωνίζεται μὲν ἀνδρικῶς, οὐ συνετῶς δέ; Ἢ
πεπαιδευμένως μέν, ἀκινδύνως δέ; Ἢ πάντα μὲν ταῦτα τελείως καὶ ὑπὲρ
λόγον, ὑπελείπετο δέ τι τῆς μικροψυχίας ἐν ἑαυτῷ λείψανον; Οὐδαμῶς. <2>
Ἀλλ' ὁμοῦ τὰ πάντα καταλλάττεται, βουλεύεται, παρατάττεται· λύει τὰ ἐν τῷ
μέσῳ σκῶλα καὶ προσκόμματα, καὶ οἷς ἐκεῖνοι θαρροῦντες καθ' ἡμῶν
ἐστρατεύσαντο· τὸ μὲν προσλαμβάνει, τὸ δὲ κατέχει, τὸ δὲ ἀποκρούεται·
γίνε ται τοῖς μὲν τεῖχος ὀχυρὸν καὶ χαράκωμα, τοῖς δὲ πέλεκυς κόπτων
πέτραν, ἢ πῦρ ἐν ἀκάνθαις, ὅ φησιν ἡ θεία γραφή, ῥᾳδίως ἀναλίσκον τοὺς
φρυγανώδεις καὶ ὑβριστὰς τῆς θεότητος.<3> Εἰ δέ τι καὶ Βαρνάβας, ὁ ταῦτα
λέγων καὶ γράφων, Παύλῳ συνηγωνίσατο, Παύλῳ χάρις τῷ προελομένῳ
καὶ συνεργὸν ποιησαμένῳ τοῦ ἀγωνίσματος.
| [32] XXXII. <1> Mais s'il déploya pareille ardeur, est-ce qu'il fut en
combattant au-dessous de cette ardeur? ou bien s'il est vaillant pendant
tout le combat, l'est-il inconsidérément ? Et s'il s'y montre expert, y est-il
sans danger? Et s'il faisait tout cela avec une perfection supérieure aux
paroles, gardait-il dans son cœur un reste de découragement? Point du
tout. <2> Mais tout en même temps il opère sa réconciliation, il délibère,
il prépare la défense. Il écarte de la route les obstacles, les pierres de
scandale, et tout ce qui encourageait ceux-là dans leur guerre contre
nous ; il se concilie ceci, il contient cela, il éloigne cette autre chose. Il
devient pour les uns un mur solide (Jérém., I, 18) el un retranchement;
pour les autres, une hache qui taille dans le roc (ibid., xxiii, 29), ou un feu
dans les épines (Ps., cxvii, 12), comme dit la divine Écriture, qui
facilement consume cette broussaille, insolente envers la divinité. <3> Si
Barnabé, qui dit et écrit ces choses, a pris quelque part aux combats de
Paul, c'est grâce à Paul qui l'avait choisi pour l'associer au combat.
| | |