HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 29-30

  Chapitre 29-30

[29] XXIX. <1> Τί οὖν γεννάδας ἐκεῖνος καὶ τοῦ εἰρηνικοῦ μαθητής; Οὔτε γὰρ ἀντιτείνειν εἶχε πρὸς τοὺς ὑβριστὰς τοὺς σπουδαστάς, οὔτε πρὸς αὐτοῦ τὸ μάχεσθαι, δια σπᾶν τὸ σῶμα τῆς Ἐκκλησίας, καὶ ἄλλως πολεμουμένης καὶ σφαλερῶς διακειμένης ὑπὸ τῆς τότε τῶν αἱρετικῶν δυναστείας. <2> Καὶ ἅμα συμβούλοις ἡμῖν περὶ τούτου χρησάμενος καὶ παραινέταις γνησίοις, φυγὰς ἐνθένδε σὺν ἡμῖν πρὸς τὸν Πόντον μεταχωρεῖ, καὶ τοῖς ἐκεῖσε φροντιστηρίοις ἐπιστατεῖ· αὐτοῖς τε καθιστᾷ τι μνήμης ἄξιον καὶ τὴν ἔρημον ἀσπάζεται μετὰ Ἠλίου καὶ Ἰωάννου, τῶν πάνυ φιλοσόφων, τοῦτο λυσιτελεῖν αὐτῷ μᾶλλον ἡγούμενος τι διανοηθῆναι περὶ τῶν παρόντων τῆς ἑαυτοῦ φιλοσοφίας ἀνάξιον καὶ διαφθείρειν ἐν ζάλῃ τὴν ἐν γαλήνῃ τῶν λογισ μῶν κυβέρνησιν. <3> Καίπερ δὲ οὕτω φιλοσόφου καὶ θαυμασίας οὔσης τῆς ἀναχωρήσεως, κρείττω καὶ θαυμασιωτέραν εὑρήσομεν τὴν ἐπάνοδον· ἔσχε γὰρ οὕτως. [29] XXIX. <1> Que fit donc ce cœur généreux, ce disciple du Pacifique? Il ne pouvait pas résister à ses détracteurs ou à ses partisans ; il ne lui convenait pas davantage de lutter, ou de déchirer le corps de l'Église, attaquée déjà et mise en péril par la puissance dont jouissait alors l'hérésie. <2> Après avoir tout ensemble pris l'avis sur ce point de nous et de quelques conseillers sincères, il part d'ici en fugitif avec nous pour se transporter dans le Pont, et il prend la direction des monastères qui se trouvent là. Il établit pour eux des statuts mémorables et il embrasse la solitude avec Elie et Jean, ces parfaits philosophes, estimant que ce parti lui était plus avantageux que de s'arrêter au sujet des événements actuels à des pensées indignes de sa philosophie, et de perdre dans la tempête l'empire que, dans le calme, il exerçait sur sa raison. <3> Mais si philosophique et si admirable qu'ait été son départ, nous allons trouver son retour plus puissant et plus admirable. Voici comment il se fit.
[30] XXX. <1> Ἐν τούτοις ὄντων ἡμῶν, ἐξαίφνης ἐφίσταται νέφος χαλάζης πλῆρες καὶ τετριγὸς ὀλέθριον, πᾶσαν ἐκτρίψαν ἐκκλησίαν, καθ' ἧς ἐρράγη καὶ ὅσην ἐπέλαβε· βασιλεὺς φιλοχρυσότατος καὶ μισοχριστότατος, καὶ δύο τὰ μέγιστα ταῦτα νοσῶν, ἀπληστίαν καὶ βλασφημίαν· <2> μετὰ τὸν διώκτην διώκτης, καὶ μετὰ τὸν ἀποστάτην οὐκ ἀποστάτης μέν, οὐδὲν δὲ ἀμείνων Χριστιανοῖς, μᾶλλον δὲ Χριστιανῶν τῷ εὐσεβεστάτῳ μέρει καὶ καθαρωτάτῳ καὶ προσκυνητῇ τῆς Τριάδος, ἣν δὴ μόνην εὐσέβειαν ἐγὼ καλῶ καὶ δόξαν σωτήριον. <3> Οὐ γὰρ θεότητα ταλαντεύομεν, οὐδὲ τὴν μίαν καὶ ἀπρόσιτον φύσιν ἀποξενοῦμεν ἑαυτῆς ἐκφύλοις ἀλλοτριότησιν, οὐδὲ κακῷ τὸ κακὸν ἰώμεθα, τὴν ἄθεον Σαβελλίου συναίρεσιν ἀσεβεστέρᾳ διαιρέσει καὶ κατα τομῇ λύοντες· ἣν Ἄρειος νοσήσας, τῆς μανίας ἐπώνυμος, τὸ πολὺ τῆς Ἐκκλησίας διέσεισε καὶ διέφθειρεν, οὔτε τὸν Πατέρα τιμήσας, καὶ ἀτιμάσας τὰ ἐξ αὐτοῦ διὰ τῶν ἀνίσων βαθμῶν τῆς θεότητος. <4> Ἀλλὰ μίαν μὲν δόξαν Πατρὸς γινώσκομεν, τὴν ὁμοτιμίαν τοῦ Μονογενοῦς· μίαν δὲ Υἱοῦ, τὴν τοῦ Πνεύματος. Καὶ τι ἂν τῶν τριῶν κάτω θῶμεν, τὸ πᾶν καθαιρεῖν νομίζομεν· τρία μὲν ταῖς ἰδιότησιν, ἓν δὲ τῇ θεότητι σέβοντες καὶ γινώσκοντες. <5> Ὧν οὐδὲν ἐννοῶν ἐκεῖνος οὐδὲ ἄνω βλέπειν δυνάμενος, ἀλλ' ὑπὸ τῶν ἀγόντων αὐτὸν ταπεινούμενος, συνταπεινοῦν ἐτόλμησεν ἑαυτῷ καὶ φύσιν θεότητος· καὶ κτίσμα γίνεται πονηρόν, εἰς δουλείαν κατάγων τὴν δεσποτείαν καὶ μετὰ τῆς κτίσεως τιθεὶς τὴν ἄκτιστον φύσιν καὶ ὑπέρχρονον. [30] XXX. <1> Nous en étions là, quand tout à coup s'élève un nuage, chargé de grêle, avec un vacarme de mort, après avoir dévasté toutes les églises sur lesquelles il était venu éclater et s'abattre : l'empereur, très ami de l'or et très ennemi du Christ, en proie aux deux très grandes maladies que voici, la cupidité et le blasphème : <2> persécuteur après le persécuteur, et après l'apostat, non pas apostat, mais n'en valant pas mieux pour des chrétiens, ou plutôt pour cette portion des chrétiens la plus pieuse et la plus pure, adoratrice de la Triade, que moi j'appelle la seule piété et le dogme sauveur. <3> Car nous ne pesons pas la divinité ; et, la nature une et inaccessible, nous ne la rendons pas étrangère à elle-même par d'étranges incompatibilités: nous ne guérissons pas le mal par un mal en réfutant la confusion athée de Sabellius par une distinction, un dépècement plus impie : maladie dont fut atteint Arius, qui donna son nom à cette folie, et qui lui fit porter le trouble et la ruine dans la plus grande partie de l'Eglise ; sans honorer le Père, il déshonore ce qui procède de Lui, par les degrés inégaux dans la divinité. <4> Nous, au contraire, nous ne reconnaissons au Père qu'une seule gloire, son égalité d'honneur avec son Fils unique ; et une seule gloire au Fils, son égalité d'honneur avec l'Esprit. Et rabaisser quoi que ce soit des trois, nous croyons que c'est détruire le tout; nous vénérons et reconnaissons trois par les propriétés, un par la divinité. <5> Lui, ne concevant rien à cela, incapable d'élever ses regards, et humilié par ceux qui le menaient, eut l'audace de faire participer la nature divine à sa propre humiliation : il devient une créature perverse, qui ravale la puissance jusqu'à la servitude, et met au rang des créatures la nature incréée et supérieure au temps.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009