|
[27] XXVII. <1> Ἀλλ' οὐχ ὁ πολὺς οὕτω καὶ μέγας Βασίλειος· ἀλλ' ὥσπερ
τῶν ἄλλων ἁπάντων, οὕτω καὶ τοῦ περὶ ταῦτα κόσμου τοῖς πολλοῖς τύπος
καθίσταται. Τὰς γὰρ ἱερὰς πρότερον ὑπαναγινώσκων τῷ λαῷ βίβλους, ὁ
τούτων ἐξηγητής, καὶ ταύτην οὐκ ἀπαξιώσας τὴν τάξιν τοῦ βήματος, οὕτως
ἐν καθέδρᾳ πρεσβυτέρων, οὕτως ἐν ἐπισκόπων αἰνεῖ τὸν Κύριον, οὐ
κλέψας τὴν ἐξουσίαν οὐδ' ἁρπάσας, οὐδὲ διώξας τὴν τιμήν, ἀλλ' ὑπὸ τῆς
τιμῆς διωχθείς, οὐδ' ἀνθρωπίνην χάριν, ἀλλ' ἐκ Θεοῦ καὶ θείαν δεξάμενος.
<2> Ὁ μὲν οὖν τῆς προεδρίας λόγος ἀναμεινάτω· τῷ δὲ τῆς ὑφεδρίας
μικρόν τι προσδιατρίψωμεν. Οἷον γάρ με καὶ τοῦτο μικροῦ παρέδραμεν, ἐν
μέσῳ τῶν εἰρημένων κείμενον!
| [27] XXVII. <1> Il en est tout autrement du noble et grand Basile ; et ainsi
que partout ailleurs, il apparaît comme un exemple, pour la foule, de
l'ordre dans ces matières. En lisant les saints Livres au peuple pour
commencer, lui leur interprète, et sans trouver indigne de lui cette fonction
du sanctuaire ; de même dans la chaire des prêtres ; de même dans celle
des évêques, il glorifie le Seigneur, sans avoir demandé son autorité ni au
vol ni à la rapine; sans avoir poursuivi les honneurs, mais en se laissant
poursuivre par les honneurs ; sans avoir reçu de faveur humaine, mais
une faveur venue de Dieu et vraiment divine.
<2> Mais laissons attendre le récit de son épiscopat, pour nous attarder
quelques instants à celui de son sacerdoce. Quel événement a manqué
de m'échapper, au centre de ceux dont je vous ai parlé !
| [28] XXVIII. <1> Ἐγένετό τις πρὸς τὸν ἄνδρα διαφορὰ τῷ πρὸ τούτου
καθηγεμόνι τῆς Ἐκκλησίας· τὸ μὲν ὅθεν καὶ ὅπως σιωπᾶν ἄμεινον, πλὴν
ἐγένετο· ἀνδρὶ τἆλλα μὲν οὐκ ἀγεννεῖ καὶ θαυμαστῷ τὴν εὐσέβειαν, ὡς
ἔδειξεν ὁ τότε διωγμός, καὶ ἡ πρὸς
αὐτὸν ἔνστασις, ὅμως δέ τι παθόντι πρὸς ἐκεῖνον ἀνθρώπινον· <2> ἅπτεται
γὰρ οὐ τῶν πολλῶν μόνον, ἀλλὰ καὶ τῶν ἀρίστων ὁ Μῶμος, ὡς μόνον ἂν
εἶναι τοῦ Θεοῦ τὸ παντελῶς ἄπταιστον καὶ ἀνάλωτον πάθεσι.
<3> Κινεῖται οὖν ἐπ' αὐτὸν τῆς Ἐκκλησίας ὅσον ἔκκριτον καὶ
σοφώτερον, εἴπερ σοφώτεροι τῶν πολλῶν, οἱ κόσμου χωρίσαντες ἑαυτοὺς
καὶ τῷ Θεῷ τὸν βίον καθιερώσαντες· λέγω δὲ τοὺς καθ' ἡμᾶς Ναζιραίους
καὶ περὶ τὰ τοιαῦτα μάλιστα ἐσπουδακότας· οἳ δεινὸν ποιησάμενοι τὸ σφῶν
κράτος παριδεῖν περιυβρισμένον καὶ ἀπωσμένον, πρᾶγμα τολμῶσιν
ἐπικινδυνότατον· ἀπόστασιν ἐννοοῦσι καὶ ῥῆξιν τοῦ μεγάλου καὶ
ἀστασιάστου τῆς Ἐκκλησίας σώματος, οὐκ ὀλίγην καὶ τοῦ λαοῦ μοῖραν
παρατεμόμενοι, ὅση τε τῶν κάτω καὶ ὅση τῶν ἐπ' ἀξίας. <4> Ῥᾷστον δὲ
τοῦτο ἦν ἐκ τριῶν τῶν ἰσχυροτάτων. Ὅ τε γὰρ ἀνὴρ αἰδέσιμος, ὡς οὐκ οἶδ'
εἴ τις ἄλλος τῶν καθ' ἡμᾶς φιλοσόφων, καὶ ἱκανὸς θάρσος παρασχεῖν,
εἴπερ ἐβούλετο, τῷ συστήματι· τόν τε λυποῦντα δι' ὑπο ψίας εἶχεν ἡ πόλις
ἐκ τῆς περὶ τὴν κατάστασιν ταραχῆς. ὡς οὐκ ἔννομον οὐδὲ κανονικῶς
μᾶλλον ἢ τυραννικῶς τὴν προστασίαν δεξάμενον· καὶ παρῆσαν τῶν
δυτικῶν ἀρχιερέων τινές, μεθέλκοντες πρὸς ἑαυτοὺς τῆς Ἐκκλησίας ὅσον
ὀρθόδοξον.
| [28] XXVIII. <1> Il surgit un différend entre notre héros et son
prédécesseur dans la direction de l'Église ; quelle en fut l'origine ou les
circonstances? il vaut mieux n'en rien dire, sauf qu'il y en eut un. C'était
du reste un homme non dépourvu de noblesse et d'une piété
remarquable, ainsi que l'a démontré la persécution d'alors et l'opposition à
laquelle il fut en butte ; mais il eut à l'égard de Basile un sentiment
humain. <2> Car Momos arrive à toucher non seulement les gens du
vulgaire mais encore les meilleurs, puisqu'il ne peut appartenir qu'à Dieu
d'être tout à fait infaillible, et de ne pas donner de prise aux passions.
<3> On voit donc se soulever contre lui tout ce qu'il y a dans l'Eglise de
choisi et de plus sage, si toutefois on doit considérer comme plus sages
que la foule ceux qui se sont séparés du monde pour consacrer leur vie à
Dieu : je veux parler des Naziréens de chez nous, qui déploient beaucoup
de zèle dans les choses de ce genre. Il leur semble indigne de tolérer que
leur chef soit couvert d'outrages et mis à l'écart, et ils s'aventurent dans
une entreprise des plus dangereuses ; ils méditent de produire une
défection et un schisme dans le vaste et paisible corps de l'Église, et d'en
détacher une portion considérable du peuple, aussi bien dans la classe
inférieure que chez les personnages en dignité. <4> C'était facile pour trois
raisons très fortes : Basile était vénéré, comme ne l'est à ma
connaissance aucun philosophe de notre temps, et capable de donner de
la confiance, s'il l'avait voulu, à la l'action ; de plus, celui qui lui causait de
l'ennui, la ville le tenait en suspicion, en raison des troubles qui avaient
entouré son élection, sous prétexte que c'était d'une façon irrégulière et
moins en vertu des canons que par la violence, qu'il avait reçu le
gouvernement ; et il y avait là quelques évêques d'Occident qui attiraient
de leur côté tout ce que l'Eglise avait d'orthodoxe.
| | |