HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nazianze, Discours funèbre en l'honneur de Basile de Césarée

Chapitre 25-26

  Chapitre 25-26

[25] XXV. <1> Ὡς δ' οὖν ἐπανήκαμεν, μικρὰ τῷ κόσμῳ καὶ τῇ σκηνῇ χαρισάμενοι καὶ ὅσον τὸν τῶν πολλῶν πόθον ἀφοσιώσασθαι· οὐ γὰρ αὐτοί γε εἴχομεν θεατρικῶς οὐδ' ἐπιδεικτικῶς· τάχιστα ἐγενόμεθα ἡμῶν αὐτῶν καὶ τελοῦμεν εἰς ἄνδρας ἐξ ἀγενείων, ἀνδρικώτερον τῇ φιλοσοφίᾳ προσβαίνοντες· οὐ σὺν ἀλλήλοις μὲν ἔτι, οὐ γὰρ ἀφῆκεν φθόνος, τῷ πόθῳ δὲ σὺν ἀλλήλοις. <2> Τὸν μὲν γὰρ Καισαρέων κατέχει πόλις, ὥς τινα δεύτερον οἰκιστήν τε καὶ πολιοῦχον· ἔπειτα ἐκδημίαι τινές, ἐπειδή γε ἡμᾶς οὐκ εἶχε, τῶν ἀναγκαίων ὑπολαμβάνουσι, καὶ οὐκ ἀπὸ σκοποῦ τῆς προκειμένης φιλοσοφίας. Ἐμὲ δὲ πατέρων εὐλάβεια καὶ γηροκομία καὶ συμφορῶν ἐπανάστασις κατασχοῦσα τοῦ ἀνδρὸς ἀπήγαγεν· οὐ καλῶς μὲν ἴσως οὐδὲ δικαίως, ἀπήγαγε δ' οὖν. <3> Σκοπῶ δέ, εἰ μὴ κἀντεῦθέν μοι πᾶσα περὶ τὸν βίον ἀνωμαλία καὶ δυσκολία συνέπεσε, καὶ τὸ πρὸς τὴν φιλοσοφίαν οὐκ εὔοδον οὐδὲ τῆς ἐπιθυμίας καὶ τῆς ὑποθέσεως ἄξιον. Τὰ μὲν οὖν ἡμέτερα, ὅπη τῷ Θεῷ φίλον, ἀγέσθω· ἄγοιτο δὲ ταῖς ἐκείνου πρεσβείαις ἄμεινον. <4> Τὸν δέ, πολύ τροπος τοῦ Θεοῦ φιλανθρωπία καὶ περὶ τὸ ἡμέτερον γένος οἰκονομία, διὰ πολλῶν τῶν ἐν μέσῳ γνωρίσασα καὶ ἀεὶ λαμπρότερον ἀποδείξασα, λαμπτῆρα τῆς Ἐκκλησίας προτίθησι περιφανῆ τε καὶ περιβόητον, τοῖς ἱεροῖς τοῦ πρεσβυτερίου θρόνοις τέως ἐγκαταλέξασα, καὶ διὰ μιᾶς τῆς Καισαρέων πόλεως τῇ οἰκουμένῃ πάσῃ πυρσεύουσα. <5> Καὶ τίνα τρόπον; Οὐ σχεδιάσασα τὸν βαθμὸν οὐδὲ ὁμοῦ τε πλύνασα καὶ σοφίσασα, κατὰ τοὺς πολλοὺς τῶν νῦν τῆς προστασίας ἐφιεμένων· ἀλλὰ τάξει καὶ νόμῳ πνευματικῆς ἀναβάσεως τῆς τιμῆς ἀξιώσασα. [25] XXV. <1> Après notre retour, nous sacrifiâmes peu au monde et à son théâtre, et seulement pour satisfaire, par manière d'acquit, au désir de la foule ; car personnellement nous n'étions pas amis de l'ostentation scénique; et nous ne tardâmes point à nous appartenir, à compter parmi les hommes, d'imberbes que nous étions, et à aborder en hommes la philosophie : non plus de compagnie, car l'envie nous l'avait interdit, mais réunis par l'amour. <2> Lui, la ville de Césarée le retient comme un second fondateur et un génie tutélaire ; puis, comme il ne nous avait pas, il est pris par quelques voyages indispensables et non étrangers à ses projets de philosophie. Moi, la piété à l'égard de mes parents, le soin de leur vieillesse, une invasion d'infortunes me retinrent séparé de lui ; ce n'était pas bien peut-être, ni juste ; en tout cas, j'en fus séparé. <3> Je me demande si ce ne fut pas la cause de toutes les inégalités, de toutes les difficultés de ma vie, des obstacles qui s'opposèrent à mes goûts pour la philosophie et m'empêchèrent d'y répondre dans la mesure de mes désirs et de mes résolutions. Puissent donc nos affaires suivre la voie qui plaira à Dieu ; et puissent-elles par les prières de Basile suivre une voie meilleure ! <4> Pour lui, la bonté infiniment variée de Dieu et sa providence à l'égard de notre race, après l'avoir fait connaître grâce à diverses situations en vue et mis en évidence chaque jour avec plus d'éclat, le place à la tête de l'Église, comme un flambeau brillant et fameux aux alentours ; elle l'avait, dans l'intervalle, appelé à la chaire sacrée du sacerdoce et, par la seule ville de Césarée, elle illuminait le monde entier. <5> Et de quelle manière? Ce n'est pas en l'improvisant dans la dignité, ni en lui donnant en même temps le baptême et la sagesse, comme pour la plupart de ceux qui aujourd'hui aspirent à l'épiscopat ; mais c'est d'après l'ordre et la loi de l'ascension spirituelle qu'elle lui attribua cet honneur.
[26] XXVI. <1> Οὐκ ἐπαινῶ γὰρ ἐγὼ τὴν παρ' ἡμῖν ἀταξίαν καὶ ἀκοσμίαν, ἔστιν ὅτε καὶ ἐφ' ὧν προεδρευόντων ἐν βήμασιν· οὐ γὰρ ἁπάντων τολμήσω κατηγορεῖν, οὐδὲ δίκαιον. Ἐπαινῶ τὸν νηΐτην νόμον, ὃς τὴν κώπην πρότερον ἐγχει ρίσας τῷ νῦν κυβερνήτῃ κἀκεῖθεν ἐπὶ τὴν πρώραν ἀγαγὼν καὶ πιστεύσας τὰ ἔμπροσθεν, οὕτως ἐπὶ τῶν οἰάκων καθίζει, μετὰ τὴν πολλὴν τυφθεῖσαν θάλασσαν καὶ τὴν τῶν ἀνέμων διάσκεψιν· ὡς δὲ κἀν τοῖς πολεμικοῖς ἔχει· στρατιώτης, ταξίαρχος, στρατηγός. Αὕτη τάξις ἀρίστη καὶ λυσιτελεστάτη τοῖς ἀρχομένοις. <2> Τὸ δ' ἡμέτερον πολλοῦ ἂν ἦν ἄξιον, εἰ οὕτως εἶχε. Νῦν δὲ κινδυνεύει τὸ πάντων ἁγιώτατον τάγμα τῶν παρ' ἡμῖν πάντων εἶναι καταγελαστότα τον. Οὐ γὰρ ἐξ ἀρετῆς μᾶλλον κακουργίας προεδρία, οὐδὲ τῶν ἀξιωτέρων ἀλλὰ τῶν δυνατωτέρων οἱ θρόνοι. <3> Σαμουὴλ ἐν προφήταις, τὰ ἔμπροσθεν βλέπων· ἀλλὰ καὶ Σαούλ, ἀπόβλητος. Ῥοβοὰμ ἐν βασιλεῦσι, Σολομῶντος· ἀλλὰ καὶ Ἱεροβοάμ, δοῦλος καὶ ἀποστάτης. Καὶ ἰατρὸς μὲν οὐδεὶς οὐδὲ ζωγράφος, ὅστις οὐ φύσεις ἀρρωστημάτων ἐσκέψατο πρότερον, πολλὰ χρώματα συνε κέρασεν ἐμόρφωσεν· δὲ πρόεδρος εὑρίσκεται ῥᾳδίως μὴ πονηθείς, καὶ πρόσφατος τὴν ἀξίαν, ὁμοῦ τε σπαρεὶς καὶ ἀναδοθείς, ὡς μῦθος ποιεῖ τοὺς Γίγαντας. <4> Πλάττομεν αὐθημερὸν τοὺς ἁγίους, καὶ σοφοὺς εἶναι κελεύομεν, τοὺς οὐδὲν σοφισθέντας, οὐδὲ τοῦ βαθμοῦ προεισενεγκόντας τι, πλὴν τοῦ βούλεσθαι. Καὶ μὲν στέργει τὴν κάτω χώραν καὶ ταπεινῶς ἕστηκεν, τῆς ὑψηλῆς ἄξιος, καὶ πολλὰ μὲν τοῖς θείοις λόγοις ἐμμελετήσας, πολλὰ δὲ τῇ σαρκὶ νομοθετήσας εἰς ὑποταγὴν πνεύματος· <5> δὲ σοβαρῶς προκαθέζεται καὶ τὴν ὀφρὺν αἴρει κατὰ τῶν βελτιόνων, καὶ οὐκ ἐπιτρέμει τοῖς θρόνοις, οὐδὲ φρίσσει τὴν ὄψιν τὸν ἐγκρατῆ κάτω βλέπων· ἀλλ' ὁμοῦ τῷ κράτει, καὶ σοφώτερον ἑαυτὸν ὑπολαμβάνει, κακῶς εἰδὼς καὶ τὸ φρονεῖν ὑπὸ τῆς ἐξουσίας ἀφῃρημένος. [26] XXVI. Je ne loue pas le désordre et la licence de chez nous, même parfois chez ceux qui occupent la première place dans le sanctuaire, car je n'aurai pas l'audace de généraliser cette accusation, ce ne serait pas juste. Je loue le règlement de la marine, qui a commencé par mettre la rame aux mains de celui qui est actuellement pilote et de là le mène à la proue, lui a confié les emplois subalternes, et ne l'assied au gouvernail que quand il a battu la plupart des mers et observé les vents ; il en est aussi de même à l'armée : on est soldat, taxiarque, stratège. Cet ordre à lui seul est excellent et très avantageux pour les subordonnés. <2> Le nôtre serait bien apprécié s'il était constitué de la sorte. Mais aujourd'hui le plus saint de tous les ordres risque d'être de tous ceux de chez nous le plus ridicule : ce n'est pas tant la vertu que l'intrigue qui donne l'épiscopat ; ce n'est pas non plus aux plus dignes, mais aux plus puissants qu'appartiennent les sièges. <3> Samuel est au nombre des prophètes, lui qui voyait l'avenir; mais aussi Saul, le réprouvé. Hoboam est parmi les rois, lui fils de Salomon ; mais aussi Jéroboam, l'esclave et l'apostat. Point de médecin ni de peintre qui n'ait commencé par observer la nature des maladies ou fait usage d'un grand nombre de couleurs pour des mélanges ou des figures. Mais un évêque, on le trouve facilement, sans formation, de promotion hâtive, qu'on sème et qui lève en même temps, de la façon dont la fable crée les géants. <4> Nous fabriquons en un jour les saints, et nous voulons qu'ils soient des sages ; et ils ne savent rien de la sagesse, et ils n'ont de titre à la dignité que leur vouloir. Celui-ci se contente de la place du bas et s'y tient modestement, qui est digne de la plus haute par son zèle à s'occuper des divines Ecritures et à assujettir sa chair à la loi de l'esprit. <5> Celui-là s'asseoit avec arrogance au premier rang, lève un regard menaçant sur de plus dignes; et il ne tremble pas sur son siège, et il ne sent point son œil frémir quand il l'abaisse sur celui qui se maîtrise. Au contraire, il se figure qu'en même temps que la puissance il a aussi acquis plus de sagesse : erreur de pensée d'un homme à qui le pouvoir enlève le jugement.


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Dernière mise à jour : 23/06/2009