[12] Ἀλλ´, ἵνα μικρὸν προσδιατρίψω τῷ λόγῳ, κατατρυφήσω
τοῦ διηγήματος, ὡς οἱ παρόντες τοῦ θεάματος,
εἰσῄει μὲν ὁ γεννάδας ἐκεῖνος, τῷ τοῦ Χριστοῦ
σημείῳ φραξάμενος, καὶ τὸν μέγαν Λόγον ἑαυτοῦ
προβαλλόμενος, πρὸς τὸν πολὺν ἐν ὅπλοις καὶ μέγαν ἐν
λόγων δεινότητι· οὐδὲν δὲ καταπλαγεὶς πρὸς τὴν ὄψιν
οὐδὲ θωπείᾳ τι καταβαλὼν τοῦ φρονήματος, ἀθλητὴς
ἕτοιμος ἦν καὶ λόγῳ καὶ ἔργῳ πρὸς τὸν ἐν ἀμφοτέροις
δυνατὸν ἀγωνίζεσθαι. Τὸ μὲν οὖν στάδιον τοιοῦτον,
καὶ ὁ τῆς εὐσεβείας ἀγωνιστὴς τοσοῦτος· καὶ ἀγωνοθέτης,
ἔνθεν μὲν Χριστός, τοῖς ἑαυτοῦ πάθεσι τὸν
ἀθλητὴν ἐξοπλίζων, ἐκεῖθεν δὲ δεινὸς τύραννος, τῇ τῶν
λόγων οἰκειότητι προσσαίνων καὶ τῷ τῆς ἐξουσίας ὄγκῳ
δεδιττόμενος· θέατρον δὲ ἀμφοτέρωθεν, τῶν τε τῇ εὐσεβείᾳ
λειπομένων ἔτι καὶ τῶν ὑπ´ ἐκείνου συνηρπασμένων,
ὅπη νεύσῃ τὰ κατ´ αὐτοὺς ἀποσκοπούντων, ὅστις νικήσειε
πλείω τὴν ἀγωνίαν ἐχόντων ἢ περὶ οὓς τὸ θέατρον.
| [12] XII. Mais je veux insister un peu sur ce trait, je veux jouir du récit, comme ceux
qui étaient présents jouirent du spectacle. Il s'avançait le héros, armé du signe du
Christ, ayant le grand Verbe pour se protéger contre un adversaire riche en armes,
grand par l'habileté de l'éloquence. <2> Mais sans se sentir frappé devant ce
spectacle, sans que la flatterie lui fît rien rabattre de son orgueil, il était prêt en
athlète à lutter par la parole et par l'action contre un homme puissant dans l'une et
dans l'autre. <3> Telle était l'arène, et tel le champion de la piété. Et comme
agonothète, il y avait d'une part le Christ, armant son athlète de ses propres
souffrances, de l'autre un tyran redoutable, caressant par l'affabilité de ses paroles
et épouvantant par l'immensité de sa puissance ; <4> pour spectateurs, d'un côté et
de l'autre, ceux qui restaient encore à la piété et ceux qui s'étaient laissé entraîner
par lui, attentifs à regarder de quel côté pencherait leur sort et plus inquiets de
connaître le vainqueur que ceux qu'entouraient les spectateurs.
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