[13] Ἆρ´ οὐκ ἔδεισας περὶ Καισαρίου, μή τι πάθῃ τῆς
προθυμίας ἀνάξιον; »Ἀλλὰ θαρσεῖτε«· μετὰ Χριστοῦ γὰρ
ἡ νίκη, τοῦ τὸν κόσμον νικήσαντος. Τὰ μὲν οὖν καθ´
ἕκαστον τῶν τότε ῥηθέντων ἢ προτεθέντων ἐκδιηγεῖσθαι
τὰ νῦν ἐγὼ μέν, εὖ ἴστε, τοῦ παντὸς ἂν ἐτιμησάμην·
καὶ γὰρ καὶ λογικάς τινας ἔστιν ἃς ἔχει στροφὰς καὶ
κομψείας ὁ λόγος, ἐμοὶ γοῦν οὐκ ἀηδεῖς εἰς μνήμην·
ἔξω δ´ ἂν εἴη παντελῶς τοῦ καιροῦ καὶ τοῦ λόγου. Ὡς
δὲ πάσας αὐτοῦ τὰς ἐν τοῖς λόγοις πλοκὰς διαλύσας,
καὶ πεῖραν ἅπασαν ἀφανῆ τε καὶ φανερὰν ὥσπερ τινὰ
παιδιὰν παρωσάμενος, μεγάλῃ καὶ λαμπρᾷ τῇ φωνῇ
τὸ Χριστιανὸς εἶναί τε καὶ μένειν ἀνεκήρυξεν, οὐδὲ
οὕτω μὲν παντελῶς ἀποπέμπεται· καὶ γὰρ δεινὸς ἔρως
εἶχε τὸν βασιλέα τῇ Καισαρίου παιδεύσει συνεῖναι καὶ
καλλωπίζεσθαι· ἡνίκα καὶ τὸ περιβόητον τοῦτο ἐν ταῖς
τῶν πάντων ἀκοαῖς ἐφθέγξατο· »Ὢ πατρὸς εὐτυχοῦς, ὢ
παίδων δυστυχῶν«· ἐπειδὴ καὶ ἡμᾶς ἠξίωσε τιμῆσαι τῇ
κοινωνίᾳ τῆς ἀτιμίας, ὧν καὶ τὴν παίδευσιν Ἀθήνῃσιν
ἔγνω καὶ τὴν εὐσέβειαν. Δευτέρᾳ δὲ εἰσόδῳ ταμιευθείς,
ἐπειδή γε κατὰ Περσῶν ἐκεῖνον ἡ δίκη καλῶς ἐξώπλισεν,
ἐπάνεισι πρὸς ἡμᾶς φυγὰς μακάριος καὶ τροπαιοῦχος
ἀναίμακτος καὶ περιφανέστερος τὴν ἀτιμίαν ἢ τὴν λαμπρότητα.
| [13] XIII. Ne crains-tu pas pour Césaire, qu'il n'ait des sentiments indignes de son
courage? « Rassurez-vous ». La victoire est avec le Christ, qui a vaincu le monde
(Jo., XVI, 33). Pour rapporter par le détail ce qui, à ce moment, fut dit et mis en
avant, aujourd'hui, sachez-le bien, je donnerais tout. Car il y a des artifices et des
subtilités de raisonnement qu'on trouve dans la discussion et que je ne me rappelle
pas sans plaisir; mais ce serait tout à fait étranger à la circonstance et au discours.
<2> Lorsque, après avoir réfuté toutes ses arguties de langage, et repoussé toutes
ses attaques ouvertes ou cachées, comme un jeu, il eut d'une voix haute et
éclatante proclamé qu'il était et demeurait chrétien, même alors il ne se voit pas
congédier définitivement. <3> Car l'empereur avait un violent désir de garder contact
avec la science de Césaire et de s'en faire une parure. C'est alors aussi qu'il fit
entendre aux oreilles de tous la parole bien connue : « O heureux père! ô
malheureux enfants! », car il daigna nous honorer aussi en nous associant à
l'outrage, nous dont il avait connu à Athènes et la science et la piété. <4> Et mis en
réserve pour une seconde entrée, après que la justice eut armé à propos celui-là
contre les Perses, Césaire revient vers nous, exilé bienheureux, triomphateur non
sanglant, plus illustre par sa disgrâce que par sa splendeur.
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