[1,5] (23) Ἅτε δὴ τοίνυν οὐδεμιᾶς προκαταβεβλημένης ἀναγραφῆς, ἣ καὶ τοὺς μαθεῖν
βουλομένους διδάξειν ἔμελλεν καὶ τοὺς ψευδομένους ἐλέγξειν, ἡ πολλὴ πρὸς
ἀλλήλους ἐγένετο διαφωνία τοῖς συγγραφεῦσι. (24) Δευτέραν δὲ πρὸς ταύτῃ
θετέον ἐκείνην αἰτίαν· οἱ γὰρ ἐπὶ τὸ γράφειν ὁρμήσαντες οὐ περὶ τὴν
ἀλήθειαν ἐσπούδασαν, καίτοι τοῦτο πρόχειρόν ἐστιν ἀεὶ τὸ ἐπάγγελμα, λόγων
δὲ δύναμιν (25) ἐπεδείκνυντο, καὶ καθ' ὅντινα τρόπον ἐν τούτῳ
παρευδοκιμήσειν τοὺς ἄλλους ὑπελάμβανον, κατὰ τοῦτον ἡρμόζοντο τινὲς μὲν
ἐπὶ τὸ μυθολογεῖν τραπόμενοι, τινὲς δὲ πρὸς χάριν ἢ τὰς πόλεις ἢ τοὺς
βασιλέας ἐπαινοῦντες· ἄλλοι δὲ ἐπὶ τὸ κατηγορεῖν τῶν πράξεων ἢ τῶν
γεγραφότων ἐχώρησαν ἐνευδοκιμήσειν τούτῳ νομίζοντες. (26) Ὅλως δὲ τὸ
πάντων ἐναντιώτατον ἱστορίᾳ πράττοντες διατελοῦσι· τῆς μὲν γὰρ ἀληθοῦς
ἐστι τεκμήριον ἱστορίας, εἰ περὶ τῶν αὐτῶν ἅπαντες ταὐτὰ καὶ λέγοιεν καὶ
γράφοιεν. Οἱ δ' εἰ ταῦτα γράψειαν ἑτέρως, οὕτως ἐνόμιζον αὐτοὶ φανεῖσθαι
πάντων ἀληθέστατοι. (27) Λόγων μὲν οὖν ἕνεκα καὶ τῆς ἐν τούτοις δεινότητος
δεῖ παραχωρεῖν ἡμᾶς τοῖς συγγραφεῦσι τοῖς Ἑλληνικοῖς, οὐ μὴν καὶ τῆς περὶ
τῶν ἀρχαίων ἀληθοῦς ἱστορίας καὶ μάλιστά γε τῆς περὶ τῶν ἑκάστοις
ἐπιχωρίων.
| [1,5] V. Ils font oeuvre littéraire plutôt que scientifique.
23 Ainsi, c'est l'absence, à la base de l'histoire, de toutes annales
antérieures, propres à éclairer les hommes désireux de s'instruire et à
confondre l'erreur, qui explique les nombreuses divergences des
historiens. 24 En second lieu il faut ajouter à celle-là une cause
importante. Ceux qui ont entrepris d'écrire ne se sont point attachés à
chercher la vérité, malgré la profession qui revient toujours sous leur
plume, mais ils ont fait montre de leur talent d'écrivain ; 25 et si par
un moyen quelconque ils pensaient pouvoir en cela surpasser la réputation
des autres, ils s'y pliaient, les uns se livrant aux récits mythiques, les
autres, par flatterie, à l'éloge des cités et des rois. D'autres encore
s'adonnèrent à la critique des événements et des historiens, dans la
pensée d'établir ainsi leur réputation. 26 Bref, rien n'est plus opposé à
l'histoire que la méthode dont ils usent continuellement. Car la preuve de
la vérité historique serait la concordance sur les mêmes points des dires
et des écrits de tous ; et, au contraire, chacun d'eux, en donnant des
mêmes faits une version différente, espérait paraître par là le plus
véridique de tous. 27 Ainsi pour l'éloquence et le talent littéraire nous
devons céder le pas aux historiens grecs, mais non point aussi pour la
vérité historique en ce qui concerne l'antiquité, et principalement quand
il s'agit de l'histoire nationale de chaque pays.
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