[8,14,2] (2)<371> Ὁ δ' Ἄδαδος ἀκούσας ταῦτα καὶ δυσχεράνας τρίτον ἔπεμψε πρὸς Ἄχαβον τοὺς
πρέσβεις ἀπειλῶν ὑψηλότερον τῶν τειχῶν οἷς καταφρονεῖ χῶμα τούτοις ἐπεγείρειν
αὐτοῦ τὴν στρατιὰν κατὰ δράκα λαμβάνουσαν, ἐμφανίζων αὐτῷ τῆς δυνάμεως τὸ πλῆθος
καὶ καταπληττόμενος. <372> τοῦ δ' Ἀχάβου μὴ καυχᾶσθαι δεῖν ἀποκριναμένου
καθωπλισμένον ἀλλὰ τῇ μάχῃ κρείττω γενόμενον, ἐλθόντες οἱ πρέσβεις καὶ
δειπνοῦντα καταλαβόντες τὸν βασιλέα μετὰ τριάκοντα καὶ δύο βασιλέων συμμάχων
ἐδήλωσαν αὐτῷ τὴν ἀπόκρισιν: ὁ δ' εὐθέως τοῦτο προσέταξε καὶ περιχαρακοῦν τὴν
πόλιν καὶ χώματα βάλλεσθαι καὶ μηδένα τρόπον ἀπολιπεῖν πολιορκίας. <373> ἦν δ'
Ἄχαβος τούτων πραττομένων ἐν ἀγωνίᾳ δεινῇ σὺν παντὶ τῷ λαῷ: θαρρεῖ δὲ καὶ τῶν
φόβων ἀπολύεται προφήτου τινὸς αὐτῷ προσελθόντος καὶ φήσαντος αὐτῷ τὸν θεὸν
ὑπισχνεῖσθαι ποιήσειν τὰς τοσαύτας τῶν πολεμίων μυριάδας ὑποχειρίους. <374>
πυθομένῳ δέ, διὰ τίνων ἂν ἡ νίκη γένοιτο, “διὰ τῶν παίδων, εἶπε, τῶν ἡγεμόνων
ἡγουμένου σοῦ διὰ τὴν ἀπειρίαν ἐκείνων.” καλέσαντος δὲ τοὺς τῶν ἡγεμόνων υἱούς,
εὑρέθησαν δ' ὡς διακόσιοι καὶ τριακονταδύο, μαθὼν τὸν Σύρον πρὸς εὐωχίαν καὶ
ἄνεσιν τετραμμένον ἀνοίξας τὰς πύλας ἐξέπεμψε τοὺς παῖδας. <375> τῶν δὲ σκοπῶν
δηλωσάντων τοῦτο τῷ Ἀδάδῳ πέμπει τινὰς ὑπαντησομένους ἐντειλάμενος, ἂν μὲν εἰς
μάχην ὦσι προεληλυθότες, ἵνα δήσαντες ἀγάγωσι πρὸς αὐτόν, ἂν δ' εἰρηνικῶς, ὅπως
ταὐτὸ ποιῶσιν. <376> εἶχε δ' ἑτοίμην Ἄχαβος καὶ τὴν ἄλλην στρατιὰν ἐντὸς τῶν
τειχῶν. οἱ δὲ τῶν ἀρχόντων παῖδες συμβαλόντες τοῖς φύλαξι πολλοὺς αὐτῶν
ἀποκτείνουσι καὶ τοὺς ἄλλους ἄχρι τοῦ στρατοπέδου διώκουσιν. ἰδὼν δὲ τούτους
νικῶντας ὁ βασιλεὺς ἐξαφίησι καὶ τὴν ἄλλην στρατιὰν ἅπασαν. <377> ἡ δ' αἰφνιδίως
ἐπιπεσοῦσα τοῖς Σύροις ἐκράτησεν αὐτῶν, οὐ γὰρ προσεδόκων αὐτοὺς ἐπεξελεύσεσθαι,
καὶ διὰ τοῦτο γυμνοῖς καὶ μεθύουσι προσέβαλλον, ὥστε τὰς πανοπλίας ἐκ τῶν
στρατοπέδων φεύγοντας καταλιπεῖν καὶ τὸν βασιλέα σωθῆναι μόλις ἐφ' ἵππου
ποιησάμενον τὴν φυγήν. <378> Ἄχαβος δὲ πολλὴν ὁδὸν διώκων τοὺς Σύρους ἤνυσεν
ἀναιρῶν αὐτούς, διαρπάσας δὲ τὰ ἐν τῇ παρεμβολῇ, πλοῦτος δ' ἦν οὐκ ὀλίγος, ἀλλὰ
καὶ χρυσοῦ πλῆθος καὶ ἀργύρου τά τε ἅρματα τοῦ Ἀδάδου καὶ τοὺς ἵππους λαβὼν
ἀνέστρεψεν εἰς τὴν πόλιν. τοῦ δὲ προφήτου παρασκευάζεσθαι φήσαντος καὶ τὴν
δύναμιν ἑτοίμην ἔχειν, ὡς τῷ ἐπιόντι πάλιν ἔτει στρατεύσοντος ἐπ' αὐτὸν τοῦ
Σύρου, ὁ μὲν Ἄχαβος πρὸς τούτοις ἦν.
| [8,14,2] 2. Fort irrité de cette réponse. Adad envoie
pour la troisième fois ses messagers à Achab et le
menace de faire élever par son armée un
terrassement plus haut que ces remparts dont il
est si fier ; il suffirait pour cela que chacun de ses
soldats prit une poignée de terre<374> ; il marquait
ainsi l’énormité de ses forces, pensant frapper
Achab de terreur. Achab répondit qu’il ne fallait
pas se vanter pendant qu’on ceignait ses armes,
mais après la victoire<375>, et les messagers
retournèrent signifier cette réponse à leur roi,
qu’ils trouvèrent à table avec les trente-deux rois
ses alliés. Celui-ci ordonna incontinent d’entourer
la ville d’une circonvallation, de dresser des
terrassements et de ne négliger aucune méthode
de siège. Devant ces opérations, Achab se
trouvait dans une terrible anxiété avec tout le
peuple. Mais il fut rassuré et soulagé de ses
craintes par un prophète qui vint le trouver et lui
déclara que Dieu promettait de livrer entre ses
mains toutes ces myriades d’ennemis. Comme il
demandait à qui serait due la victoire : « Aux fils
de tes capitaines, répondit-il, sous ta propre
conduite, vu l’impéritie de tes adversaires<376>. » Il
réunit alors les fils des capitaines, qui se
trouvèrent ait nombre de deux cent trente-deux
environ et, sachant le Syrien en train de festoyer
et de se délasser, il ouvre les portes et fait sortir
les enfants. Cependant, les sentinelles les ayant
signalés à Adad, celui-ci envoie quelques hommes
à leur rencontre et leur commande, si ces
hommes venaient pour se battre, de les lui
amener ligotés, et s’ils avaient des intentions
pacifiques, de faire de même. Mais Achab tenait
prêt tout le reste de l’armée en dedans des
remparts. D’abord les fils des capitaines chargent
les gardes, en tuent un grand nombre et
poursuivent les autres jusqu’au camp ennemi.
Témoin de leur succès, le roi des Israélites fait
alors sortir tout le reste de l’armée. Celle-ci,
tombant à l’improviste sur les Syriens, les écrase :
en effet, ils s’attendaient si peu à cette sortie, que
le choc fut reçu par des hommes désarmés et en
état d’ivresse, si bien qu’en s’enfuyant des
campements, ils abandonnèrent leurs armures
complètes et que le roi eut peine à se sauver à
cheval. Achab chemina longtemps à la poursuite
des Syriens, les taillant en pièces. Après avoir pillé
leur camp retranché, qui n’était pas médiocrement
riche, mais renfermait quantité d’or et d’argent, il
s’empara des chars et des chevaux d’Adad et s’en
retourna dans la ville. Cependant le prophète lui
recommanda de se préparer et de tenir ses forces
prêtes parce que, l’année suivante, le Syrien
entreprendrait une nouvelle campagne contre lui.
Et Achab suivit cet avis.
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