HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VIII

Chapitre 13, par. 8

  Chapitre 13, par. 8

[8,13,8] (8)<355> Ναβώθης δέ τις ἐξ Ἱεζαρήλου πόλεως ἀγρογείτων ὢν τοῦ βασιλέως παρακαλοῦντος αὐτὸν ἀποδόσθαι τιμῆς ὅσης βούλεται τὸν πλησίον αὐτοῦ τῶν ἰδίων ἀγρόν, ἵνα συνάψας ἓν αὐτὸ ποιήσῃ κτῆμα, εἰ δὲ μὴ βούλοιτο χρήματα λαβεῖν ἐπιτρέποντος ἐκλέξασθαι τῶν ἀγρῶν τινα τῶν ἐκείνου, τοῦτο μὲν οὔ φησι ποιήσειν, αὐτὸς δὲ τὴν ἰδίαν καρπώσεσθαι γῆν, ἣν ἐκληρονόμησε τοῦ πατρός. <356> λυπηθεὶς δ' ὡς ἐφ' ὕβρει τῷ μὴ τἀλλότρια λαβεῖν βασιλεὺς οὔτε λουτρὸν προσηνέγκατο οὔτε τροφήν, τῆς δ' Ἰεζαβέλης τῆς γυναικὸς αὐτοῦ πυνθανομένης, τι λυπεῖται καὶ μήτε λούεται μήτε ἄριστον αὑτῷ παρατίθεται μήτε δεῖπνον, διηγήσατο αὐτῇ τὴν Ναβώθου σκαιότητα καὶ ὡς χρησάμενος ἐπιεικέσι πρὸς αὐτὸν λόγοις καὶ βασιλικῆς ἐξουσίας ὑποδεεστέροις ὑβρισθείη μὴ τυχὼν ὧν ἠξίου. <357> δὲ μὴ μικροψυχεῖν ἐπὶ τούτοις παρεκάλει, παυσάμενον δὲ τῆς λύπης ἐπὶ τὴν συνήθη τρέπεσθαι τοῦ σώματος πρόνοιαν: μελήσειν γὰρ αὐτῇ περὶ τῆς Ναβώθου τιμωρίας. <358> καὶ παραχρῆμα πέμπει γράμματα πρὸς τοὺς ὑπερέχοντας τῶν Ἰσραηλιτῶν ἐκ τοῦ Ἀχάβου ὀνόματος νηστεῦσαί τε κελεύουσα καὶ ποιησαμένους ἐκκλησίαν προκαθίσαι μὲν αὐτῶν Νάβωθον, εἶναι γὰρ αὐτὸν γένους ἐπιφανοῦς, παρασκευασαμένους δὲ τρεῖς τολμηρούς τινας τοὺς καταμαρτυρήσοντας αὐτοῦ, ὡς τὸν θεόν τε εἴη βλασφημήσας καὶ τὸν βασιλέα, καταλεῦσαι καὶ τούτῳ διαχρήσασθαι τῷ τρόπῳ. <359> καὶ Νάβωθος μέν, ὡς ἔγραψεν βασίλισσα, οὕτως καταμαρτυρηθεὶς βλασφημῆσαι τὸν θεόν τε καὶ Ἄχαβον βαλλόμενος ὑπὸ τοῦ πλήθους ἀπέθανεν, ἀκούσασα δὲ ταῦτα Ἰεζάβηλα εἴσεισι πρὸς τὸν βασιλέα καὶ κληρονομεῖν τὸν Ναβώθου ἀμπελῶνα προῖκα ἐκέλευσεν. <360> δὲ Ἄχαβος ἥσθη τοῖς γεγενημένοις καὶ ἀναπηδήσας ἀπὸ τῆς κλίνης ὀψόμενος ἧκε τὸν ἀμπελῶνα τὸν Ναβώθου. ἀγανακτήσας δ' θεὸς πέμπει τὸν προφήτην Ἠλίαν εἰς τὸ Ναβώθου χωρίον Ἀχάβῳ συμβαλοῦντα καὶ περὶ τῶν πεπραγμένων ἐρησόμενον, ὅτι κτείνας τὸν ἀληθῆ δεσπότην τοῦ χωρίου κληρονομήσειεν αὐτὸς ἀδίκως. <361> ὡς δ' ἧκε πρὸς αὐτὸν εἰπόντος τοῦ βασιλέως, τι βούλεται χρήσασθαι αὐτῷ, αἰσχρὸν γὰρ ὄντα ἐπὶ ἁμαρτήματι ληφθῆναι ὑπ' αὐτοῦ, κατ' ἐκεῖνον ἔφη τὸν τόπον, ἐν τὸν Ναβώθου νεκρὸν ὑπὸ κυνῶν δαπανηθῆναι συνέβη, τό τε αὐτοῦ καὶ τὸ τῆς γυναικὸς χυθήσεσθαι αἷμα καὶ πᾶν αὐτοῦ τὸ γένος ἀπολεῖσθαι τοιαῦτα ἀσεβῆσαι τετολμηκότος καὶ παρὰ τοὺς πατρίους νόμους πολίτην ἀδίκως ἀνῃρηκότος. <362> Ἀχάβῳ δὲ λύπη τῶν πεπραγμένων εἰσῆλθε καὶ μετάμελος, καὶ σακκίον ἐνδυσάμενος γυμνοῖς τοῖς ποσὶ διῆγεν οὐχ ἁπτόμενος τροφῆς ἀνθομολογούμενός τε τὰ ἡμαρτημένα καὶ τὸν θεὸν οὕτως ἐξευμενίζων. δὲ ζῶντος μὲν αὐτοῦ πρὸς τὸν προφήτην ὑπερβαλεῖσθαι τὴν τοῦ γένους τιμωρίαν εἶπεν ἐφ' οἷς ἐπὶ τοῖς τετολμημένοις μετανοεῖ, τελέσειν δὲ τὴν ἀπειλὴν ἐπὶ τῷ υἱῷ Ἀχάβου. καὶ μὲν προφήτης ταῦτ' ἐδήλωσε τῷ βασιλεῖ. [8,13,8] 8. Cependant, il y avait un certain Naboth (Nabouthos<365>) dans la ville d’Izaros<366>, qui possédait un champ dans le voisinage du roi. Celui-ci lui demanda de lui vendre, au prix qu’il voudrait, son champ qui était proche des siens, car il désirait les joindre et n’en faire qu’un seul domaine ; que s’il ne voulait pas d’argent, il lui serait loisible de choisir en échange un des champs du roi. Naboth répondit qu’il n’en ferait rien et qu’il entendait cueillir lui-même les fruits de sa terre, celle qu’il avait héritée de son père. Tourmenté comme d’une offense de n’avoir pu s’emparer du patrimoine d’autrui, le roi s’abstint du bain et du repas. Comme Jézabel, sa femme, lui demandait le motif de son chagrin, pourquoi il refusait de se baigner, ne déjeunait ni ne dînait, il lui raconta la stupidité de Naboth, et comment, encore qu’il eût usé envers lui de paroles plus conciliantes et plus humbles qu’il ne convient à la puissance royale, il avait eu la mortification de se voir refuser l’objet de ses désirs. Jézabel l’exhorta à ne pas se montrer pusillanime en l’occurrence, à bannir son chagrin et à reprendre soin de son corps comme à l’ordinaire ; elle se chargeait, pour sa part, du châtiment de Naboth. Aussitôt elle envoie des lettres aux notables Israélites au nom d’Achab, les priant d’ordonner un jeûne et de faire une assemblée où s’assoirait au premier rang Naboth, qui était d’une famille illustre ; trois<367> hommes sans scrupules, subornés par eux, viendraient témoigner contre lui qu’il avait blasphémé Dieu et le roi ; alors on le lapiderait et on s’en déferait ainsi. Naboth, convaincu, suivant l’ordre de la reine, d’avoir blasphémé Dieu et Achab, mourut lapidé par la foule. Jézabel, à cette nouvelle, entre chez le roi et l’invite à prendre possession, sans bourse délier, de la vigne de Naboth. Achab se réjouit<368> de cette bonne fortune ; il saute hors du lit et court voir la vigne de Naboth. Mais Dieu, courroucé, envoie le prophète Élie dans le champ de Naboth pour rencontrer Achab et l’interroger pourquoi, après avoir tué le légitime propriétaire du champ, il s’en était constitué injustement l’héritier. Quand il parut devant Achab, le roi lui dit qu’il pouvait prononcer sur lui comme il l’entendrait<369>, car il avait honte d’être surpris par lui en faute. Alors Élie lui prédit que, dans le même lieu où le cadavre de Naboth a été dévoré par les chiens, son sang et celui de sa femme sera répandu, et toute sa famille périra, pour avoir osé de telles iniquités et fait périr un citoyen iniquement, contrairement aux lois de sa patrie. Achab, pénétré de douleur et de remords pour son crime, revêtit un cilice et s’en alla pieds nus, sans toucher aucune nourriture, confessant hautement ses péchés, dans l’espoir d’apaiser Dieu. Dieu dit alors au prophète que, tant qu’Achab vivrait, il ajournerait le châtiment de sa race en considération de son repentir, mais qu’il accomplirait sa menace sur le fils d’Achab. Et le prophète en informa le roi.


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Dernière mise à jour : 28/08/2009