HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VIII

Chapitre 2, par. 2

  Chapitre 2, par. 2

[8,2,2] (2)<26> Ταύταις δὲ ταῖς ἡμέραις κρίσις ἐπ' αὐτὸν ἤχθη δυσχερής, ἧς τὸ τέλος εὑρεῖν ἦν ἐπίπονον: τὸ δὲ πρᾶγμα περὶ οὗ συνέβαινεν εἶναι τὴν δίκην ἀναγκαῖον ἡγησάμην δηλῶσαι, ἵνα τοῖς ἐντυγχάνουσι τό τε δύσκολον τῆς κρίσεως γνώριμον ὑπάρξῃ, καὶ τοιούτων μεταξὺ πραγμάτων γενόμενοι λάβωσιν ὥσπερ ἐξ εἰκόνος τῆς τοῦ βασιλέως ἀγχινοίας τὸ ῥᾳδίως ἀποφαίνεσθαι περὶ τῶν ζητουμένων δυνηθῆναι. <27> δύο γυναῖκες ἑταῖραι τὸν βίον ἧκον ἐπ' αὐτόν, ὧν ἀδικεῖσθαι δοκοῦσα πρώτη λέγειν ἤρξατο: “οἰκῶ μέν, εἶπεν, βασιλεῦ, μετὰ ταύτης ἐν ἑνὶ δωματίῳ, συνέβη δ' ἀμφοτέραις ἡμῖν ἐπὶ μιᾶς ἡμέρας ἀποτεκεῖν κατὰ τὴν αὐτὴν ὥραν ἄρρενα παιδία. <28> τρίτης δὲ ἡμέρας διελθούσης ἐπικοιμηθεῖσα τῷ αὑτῆς παιδίῳ αὕτη τοῦτο μὲν ἀποκτείνει, βαστάσασα δὲ τοὐμὸν ἐκ τῶν γονάτων πρὸς αὑτὴν μεταφέρει καὶ τὸ νεκρὸν ἐμοῦ κοιμωμένης εἰς τὰς ἀγκάλας μου τίθησι. <29> πρωὶ δὲ θηλὴν ὀρέξαι βουλομένη τῷ παιδίῳ τὸ μὲν ἐμὸν οὐχ εὗρον, τὸ δὲ ταύτης νεκρὸν ὁρῶ μοι παρακείμενον: ἀκριβῶς γὰρ κατανοήσασα τοῦτο ἐπέγνων: ὅθεν ἀπαιτῶ τὸν ἐμὸν υἱὸν καὶ οὐκ ἀπολαμβάνουσα καταπέφευγα, δέσποτα, ἐπὶ τὴν παρὰ σοῦ βοήθειαν: τῷ γὰρ εἶναι μόνας καὶ μηδένα τὸν ἐλέγξαι δυνάμενον φοβεῖσθαι <30> καταφρονοῦσα ἰσχυρῶς ἀρνουμένη παραμένει.” ταῦτ' εἰπούσης βασιλεὺς ἀνέκρινε τὴν ἑτέραν, τί τοῖς εἰρημένοις ἀντιλέγειν ἔχει. τῆς δὲ ἀρνουμένης τοῦτο πεποιηκέναι, τὸ δὲ παιδίον ζῆν τὸ αὑτῆς λεγούσης, τὸ δὲ τῆς ἀντιδίκου τεθνηκέναι, μηδενὸς ἐπινοοῦντος τὴν κρίσιν ἀλλ' ὥσπερ ἐπ' αἰνίγματι περὶ τὴν εὕρεσιν αὐτοῦ πάντων τῇ διανοίᾳ τετυφλωμένων μόνος βασιλεὺς ἐπενόησέ τι τοιοῦτον: <31> κελεύσας κομισθῆναι καὶ τὸ νεκρὸν καὶ τὸ ζῶν παιδίον μεταπέμπεταί τινα τῶν σωματοφυλάκων καὶ σπασάμενον ἐκέλευσε τὴν μάχαιραν ἀμφότερα διχοτομῆσαι τὰ παιδία, ὅπως ἑκάτεραι λάβωσιν ἀνὰ ἥμισυ τοῦ τε ζῶντος καὶ τοῦ τετελευτηκότος. <32> ἐπὶ τούτῳ πᾶς μὲν λαὸς λανθάνων ἐχλεύαζεν ὡς μειράκιον τὸν βασιλέα, μεταξὺ δὲ τῆς μὲν ἀπαιτούσης καὶ ἀληθοῦς μητρὸς ἀνακραγούσης τοῦτο μὴ ποιεῖν ἀλλὰ παραδιδόναι τῇ ἑτέρᾳ τὸ παιδίον ὡς ἐκείνης, ἀρκεῖσθαι γὰρ τῷ ζῆν αὐτὸ καὶ βλέπειν μόνον κἂν ἀλλότριον δοκῇ, τῆς δ' ἑτέρας ἑτοίμως ἐχούσης διαιρούμενον ἰδεῖν τὸ παιδίον καὶ προσέτι βασανισθῆναι καὶ αὐτὴν ἀξιούσης, <33> βασιλεὺς ἐπιγνοὺς τὰς ἑκατέρων φωνὰς ἀπὸ τῆς ἀληθείας γεγενημένας τῇ μὲν ἀνακραγούσῃ τὸ παιδίον προσέκρινε, μητέρα γὰρ αὐτὴν ἀληθῶς εἶναι, τῆς δὲ ἄλλης κατέγνω πονηρίαν τό τε ἴδιον ἀποκτεινάσης καὶ τὸ τῆς φίλης σπουδαζούσης ἀπολλύμενον θεάσασθαι. <34> τοῦτο μέγα δεῖγμα καὶ τεκμήριον τῆς τοῦ βασιλέως φρονήσεως καὶ σοφίας ἐνόμιζε τὸ πλῆθος, κἀξ ἐκείνης τὸ λοιπὸν τῆς ἡμέρας ὡς θείαν ἔχοντι διάνοιαν αὐτῷ προσεῖχον. [8,2,2] 2. En ce temps-là, on lui apporta un procès épineux, dont il était malaisé de trouver la solution. Je crois devoir exposer le litige, afin que les lecteurs se rendent compte de la difficulté du cas et que, venant à se trouver dans de semblables conjonctures, ils puissent s’inspirer de la sagacité du roi pour trancher plus facilement les questions qui leur seront soumises. Deux femmes, courtisanes de leur métier, vinrent en sa présence : une d’elles, qui se disait victime d’une injustice, prit la parole la première : « Je demeure, ô roi, dit-elle, dans la même chambre que cette femme ; or, il nous est arrivé à toutes deux de mettre au monde le même jour, à la même heure, un enfant mâle. Le surlendemain, cette femme, s’étant endormie sur son enfant, l’étouffe ; elle prend alors le mien de mon sein, l’emporte, et pose le cadavre du sien dans mes bras durant mon sommeil. Au matin, voulant donner le sein à mon enfant, je ne le trouve point, et je m’aperçois que c’est le cadavre du sien qui est couché près de moi ; car je le reconnus après un examen attentif. Sur quoi je lui réclame mon fils, et, n’ayant pu l’obtenir, je me réfugie, seigneur, sous ta protection. Car du fait que nous étions seules et qu’elle n’appréhende point que nul témoin puisse la confondre, elle prend de l’assurance et s’obstine à nier de toute sa force. » Quand elle eut ainsi parlé, le roi demanda à l’autre femme ce qu’elle avait à répliquer. Celle-ci nia tout le fait et soutint que c’était son enfant qui vivait et celui de son adversaire qui était mort. Comme personne ne trouvait d’issue et qu’on restait là comme devant une énigme dont le mot échappait à des esprits aveuglés, seul le roi eut une idée. Il fait apporter l’enfant mort et le vivant, mande un de ses gardes du corps et lui ordonne de tirer son glaive et de couper en deux les corps des deux enfants afin que chacune des mères eut la moitié du vivant et la moitié du mort<18>. Là-dessus, tout le peuple de se moquer tout bas d’un roi aussi puéril. Mais voici que la plaignante, qui était la vraie mère, s’écria qu’il n’en fallait pas user de la sorte, mais qu’on livrât l’enfant à l’autre femme comme si c’était vraiment le sien : tout ce qu’elle demande, c’est qu’il vive et qu’elle puisse le voir, dût-il passer pour l’enfant d’une autre. L’autre femme, au contraire. se tenait prête à voir trancher l’enfant en deux et désirait en outre que sa rivale subit la torture. Le roi, ayant reconnu que la parole de chacune d’elles révélait ses véritables sentiments, adjugea l’enfant à celle qui avait poussé le cri, — comme étant vraiment la mère, — et condamna la scélératesse de l’autre, qui non contente d’avoir tué son propre enfant, souhaitait de voir périr celui de sa compagne. Le peuple vit là une grande marque et un témoignage éclatant de la grandeur et de la sagesse du roi ; et de ce jour ils commencèrent à l’écouter comme s’il était rempli de l’esprit de Dieu.


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Dernière mise à jour : 28/08/2009