[8,13,2] (2)<319> Προφήτης δέ τις τοῦ μεγάλου θεοῦ ἐκ πόλεως Θεσσεβώνης τῆς Γαλααδίτιδος
χώρας προσελθὼν Ἀχάβῳ προλέγειν αὐτῷ τὸν θεὸν ἔφασκε μήθ' ὕσειν αὐτὸν ἐν
ἐκείνοις τοῖς ἔτεσι μήτε δρόσον καταπέμψειν εἰς τὴν χώραν, εἰ μὴ φανέντος αὐτοῦ.
καὶ τούτοις ἐπομόσας ἀνεχώρησεν εἰς τὰ πρὸς νότον μέρη ποιούμενος παρὰ χειμάρρῳ
τινὶ τὴν διατριβήν, ἐξ οὗ καὶ τὸ ποτὸν εἶχε: τὴν γὰρ τροφὴν αὐτῷ καθ' ἡμέραν
κόρακες προσέφερον. <320> ἀναξηρανθέντος δὲ τοῦ ποταμοῦ δι' ἀνομβρίαν εἰς
Σαριφθὰν πόλιν οὐκ ἄπωθεν τῆς Σιδῶνος καὶ Τύρου, μεταξὺ γὰρ κεῖται, παραγίνεται
τοῦ θεοῦ κελεύσαντος: εὑρήσειν γὰρ ἐκεῖ γυναῖκα χήραν, ἥτις αὐτῷ παρέξει τροφάς.
<321> ὢν δ' οὐ πόρρω τῆς πύλης ὁρᾷ γυναῖκα χερνῆτιν ξυλιζομένην: τοῦ δὲ θεοῦ
δηλώσαντος ταύτην εἶναι τὴν μέλλουσαν αὐτὸν διατρέφειν προσελθὼν ἠσπάσατο καὶ
κομίσαι ὕδωρ παρεκάλεσεν, ὅπως πίῃ, καὶ πορευομένης μετακαλεσάμενος καὶ ἄρτον
ἐνεγκεῖν ἐκέλευσε. <322> τῆς δ' ὀμοσάσης μηδὲν ἔχειν ἢ μίαν ἀλεύρου δράκα καὶ
ὀλίγον ἐλαίου, πορεύεσθαι δὲ συνειλεχυῖαν τὰ ξύλα, ἵνα φυράσασα ποιήσῃ αὑτῇ καὶ
τῷ τέκνῳ ἄρτον, μεθ' ὃν ἀπολεῖσθαι λιμῷ δαπανηθέντα μηκέτι μηδενὸς ὄντος ἔλεγεν,
“ἀλλὰ θαρσοῦσα, εἶπεν, ἄπιθι καὶ τὰ κρείττω προσδοκῶσα, καὶ ποιήσασα πρῶτον ἐμοὶ
βραχὺ κόμισον: προλέγω γάρ σοι μηδέποτ' ἐπιλείψειν ἀλεύρων ἐκεῖνο τὸ ἄγγος μηδ'
ἐλαίου τὸ κεράμιον, μέχρις οὗ ἂν ὕσῃ ὁ θεός.” <323> ταῦτ' εἰπόντος τοῦ προφήτου
παραγενομένη πρὸς αὑτὴν ἐποίησε τὰ εἰρημένα καὶ αὐτή τε ἔσχε καὶ τῷ τέκνῳ
χορηγεῖ τὴν διατροφὴν καὶ τῷ προφήτῃ, ἐπέλιπε δ' οὐδὲν αὐτοὺς τούτων, ἄχρις οὗ
καὶ ὁ αὐχμὸς ἐπαύσατο. <324> μέμνηται δὲ τῆς ἀνομβρίας ταύτης καὶ Μένανδρος ἐν
ταῖς Ἰθωβάλου τοῦ Τυρίων βασιλέως πράξεσι λέγων οὕτως: “ἀβροχία τ' ἐπ' αὐτοῦ
ἐγένετο ἀπὸ τοῦ Ὑπερβερεταίου μηνὸς ἕως τοῦ ἐχομένου ἔτους Ὑπερβερεταίου,
ἱΚετείαν δ' αὐτοῦ ποιησαμένου κεραυνοὺς ἱκανοὺς βεβληκέναι. οὗτος πόλιν Βότρυν
ἔκτισε τὴν ἐπὶ Φοινίκῃ καὶ Αὖζαν τὴν ἐν Λιβύῃ.” καὶ ταῦτα μὲν δηλῶν τὴν ἐπ'
Ἀχάβου γενομένην ἀνομβρίαν, κατὰ γὰρ τοῦτον καὶ Ἰθώβαλος ἐβασίλευε Τυρίων, ὁ
Μένανδρος ἀναγέγραφεν.
| [8,13,2] 2. Un prophète du Dieu suprême, de la
ville de Thesbône en Galaditide, vint près
d’Achab et lui révéla que Dieu lui avait annoncé
qu’il ne ferait pas pleuvoir durant ces années-là et
n’enverrait pas de rosée sur la terre jusqu’à ce
que son prophète reparût<334>. Ayant confirmé
ces paroles par serment, il se retira vers le sud et
établit sa demeure près d’un torrent qui lui
fournissait à boire ; quant à la nourriture, chaque
jour des corbeaux la lui apportaient. Mais comme
le cours d’eau vint à se tarir, faute de pluie, il se
rendit dans la ville de Sarephtha<335> non loin de
Sidon et de Tyr, entre lesquelles elle est située :
Dieu le lui ordonnait, ajoutant qu’il trouverait là une
veuve qui lui donnerait à manger. Parvenu à peu
de distance de la porte, il aperçoit une ouvrière
occupée à recueillir du bois. Dieu lui ayant marqué
que c’était cette femme qui allait le nourrir, il
s’approcha d’elle, la salua et lui demanda de l’eau
à boire ; puis, comme elle s’en allait, il la rappela
et la pria de lui rapporter aussi du pain. La femme
jura qu’elle n’avait rien chez elle qu’une poignée
de farine et un peu d’huile et qu’elle allait,
après avoir ramassé du bois, pétrir cette farine et
en faire du pain pour elle et son enfant ;
après quoi, ce pain épuisé, disait-elle, ils
mourraient de faim, n’ayant plus aucune
ressource. — « Reprends courage, dit alors le
prophète, retourne chez toi et attends-toi à un sort
meilleur, mais fais-moi d’abord un petit mets pour
moi et apporte-le. Car je te prédis que ni ce vase
de farine ni cette fiole d’huile ne s’épuiseront
jamais pour toi, jusqu’à ce que Dieu ait fait
pleuvoir. » Il dit, et la femme, revenue chez elle, fit
ce qui lui avait été prescrit, et elle eut de quoi
manger pour elle et de quoi nourrir son enfant et le
prophète ; rien ne leur fit défaut jusqu’à ce que la
sécheresse eût cessé. Ce manque de pluie est
aussi mentionné par Ménandre dans les Annales
d’Ithobal, roi des Tyriens, en ces termes : « Une
sécheresse eut lieu sous lui depuis le mois
Hyperbérétaios jusqu’au mois Hyperbérétaios de
l’année suivante, mais, sur ses supplications, de
violents coups de tonnerre se produisirent. Ce roi
fonda la ville de Botrys en Phénicie et celle d’Auza
en Libye. » Tels sont les détails donnés par
Ménandre sur la sécheresse qui eut lieu sous
Achab, car Ithobal, roi des Tyriens, fut le
contemporain de ce roi.
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