[8,11,2] (2)<274> Ἱεροβόαμος δ' οὐδενὸς τούτων φροντίσας πολλὴν ἀθροίσας στρατιὰν ἐπὶ τὸν
Ῥοβοάμου παῖδα τῶν δύο φυλῶν τὴν βασιλείαν τοῦ πατρὸς διαδεξάμενον Ἀβίαν
ἐξεστράτευσε πολεμήσων: κατεφρόνει γὰρ αὐτοῦ διὰ τὴν ἡλικίαν. ὁ δὲ ἀκούσας τὴν
ἔφοδον τὴν Ἱεροβοάμου πρὸς αὐτὴν οὐ κατεπλάγη, γενόμενος δ' ἐπάνω καὶ τῆς
νεότητος τῷ φρονήματι καὶ τῆς ἐλπίδος τοῦ πολεμίου στρατιὰν ἐπιλέξας ἐκ τῶν δύο
φυλῶν ἀπήντησε τῷ Ἱεροβοάμῳ εἰς τόπον τινὰ καλούμενον ὄρος Σαμαρῶν καὶ
στρατοπεδευσάμενος ἐγγὺς αὐτοῦ τὰ πρὸς τὴν μάχην εὐτρέπιζεν. <275> ἦν δ' ἡ
δύναμις αὐτοῦ μυριάδες τεσσαράκοντα, ἡ δὲ τοῦ Ἱεροβοάμου στρατιὰ διπλασίων
ἐκείνης. ὡς δὲ τὰ στρατεύματα πρὸς τὰ ἔργα καὶ τοὺς κινδύνους ἀντιπαρετάσσετο
καὶ συμβαλεῖν ἔμελλε, στὰς ἐφ' ὑψηλοῦ τινος Ἀβίας τόπου καὶ τῇ χειρὶ κατασείσας
τὸ πλῆθος καὶ τὸν Ἱεροβόαμον ἀκοῦσαι πρῶτον αὐτοῦ μεθ' ἡσυχίας ἠξίωσε. <276>
γενομένης δὲ σιωπῆς ἤρξατο λέγειν: “ὅτι μὲν τὴν ἡγεμονίαν ὁ θεὸς Δαυίδῃ καὶ τοῖς
ἐκγόνοις αὐτοῦ κατένευσεν εἰς ἅπαντα χρόνον, οὐδ' ὑμεῖς ἀγνοεῖτε, θαυμάζω δέ,
πῶς ἀποστάντες τοὐμοῦ πατρὸς τῷ δούλῳ Ἱεροβοάμῳ προσέθεσθε καὶ μετ' ἐκείνου
πάρεστε νῦν ἐπὶ τοὺς ὑπὸ τοῦ θεοῦ βασιλεύειν κεκριμένους πολεμήσοντες καὶ τὴν
ἀρχὴν ἀφαιρησόμενοι τὴν ὑπάρχουσαν: τὴν μὲν γὰρ πλείω μέχρι νῦν Ἱεροβόαμος
ἀδίκως ἔχει. <277> ἀλλ' οὐκ οἶμαι καὶ ταύτης αὐτὸν ἀπολαύσειν ἐπὶ πλείονα
χρόνον, ἀλλὰ δοὺς καὶ τοῦ παρεληλυθότος δίκην τῷ θεῷ παύσεται τῆς παρανομίας καὶ
τῶν ὕβρεων, ἃς οὐ διαλέλοιπεν εἰς αὐτὸν ὑβρίζων καὶ ταὐτὰ ποιεῖν ὑμᾶς
ἀναπεπεικώς, οἳ μηδὲν ἀδικηθέντες ὑπὸ τοῦ πατρός, ἀλλ' ὅτι μὴ πρὸς ἡδονὴν
ἐκκλησιάζων ὡμίλησεν ἀνθρώπων πονηρῶν συμβουλίᾳ πεισθείς, ἐγκατελίπετε τῷ δοκεῖν
ὑπ' ὀργῆς ἐκεῖνον, ταῖς δ' ἀληθείαις αὑτοὺς ἀπὸ τοῦ θεοῦ καὶ τῶν ἐκείνου νόμων
ἀπεσπάσατε. <278> καίτοι συνεγνωκέναι καλῶς εἶχεν ὑμᾶς οὐ λόγων μόνον δυσκόλων
ἀνδρὶ νέῳ καὶ δημαγωγίας ἀπείρῳ, ἀλλ' εἰ καὶ πρός τι δυσχερὲς ἡ νεότης αὐτὸν καὶ
ἡ ἀμαθία τῶν πραττομένων ἐξῆγεν ἔργον, διά τε Σολόμωνα τὸν πατέρα καὶ τὰς
εὐεργεσίας τὰς ἐκείνου: παραίτησιν γὰρ εἶναι δεῖ τῆς τῶν ἐγγόνων ἁμαρτίας τὰς
τῶν πατέρων εὐποιίας. <279> ὑμεῖς δ' οὐδὲν τούτων ἐλογίσασθε οὔτε τότ' οὔτε νῦν,
ἀλλ' ἧκε στρατὸς ἐφ' ἡμᾶς τοσοῦτος: τίνι καὶ πεπιστευκὼς περὶ τῆς νίκης; ἦ ταῖς
χρυσαῖς δαμάλεσι καὶ τοῖς ἐπὶ τῶν ὀρῶν βωμοῖς, ἃ δείγματα τῆς ἀσεβείας ἐστὶν
ὑμῶν ἀλλ' οὐχὶ τῆς θρησκείας; ἢ τὸ πλῆθος ὑμᾶς εὐέλπιδας ἀπεργάζεται τὴν
ἡμετέραν στρατιὰν ὑπερβάλλον; <280> ἀλλ' οὐδ' ἥτις ἰσχὺς μυριάδων στρατοῦ μετ'
ἀδικημάτων πολεμοῦντος: ἐν γὰρ μόνῳ τῷ δικαίῳ καὶ πρὸς τὸ θεῖον εὐσεβεῖ τὴν
βεβαιοτάτην ἐλπίδα τοῦ κρατεῖν τῶν ἐναντίων ἀποκεῖσθαι συμβέβηκεν, ἥτις ἐστὶ
παρ' ἡμῖν τετηρηκόσιν ἀπ' ἀρχῆς τὰ νόμιμα καὶ τὸν ἴδιον θεὸν σεβομένοις, ὃν οὐ
χεῖρες ἐποίησαν ἐξ ὕλης φθαρτῆς οὐδ' ἐπίνοια πονηροῦ βασιλέως ἐπὶ τῇ τῶν ὄχλων
ἀπάτῃ κατεσκεύασεν, ἀλλ' ὃς ἔργον ἐστὶν αὑτοῦ καὶ ἀρχὴ καὶ τέλος τῶν ἁπάντων.
<281> συμβουλεύω τοιγαροῦν ὑμῖν ἔτι καὶ νῦν μεταγνῶναι καὶ λαβόντας ἀμείνω
λογισμὸν παύσασθαι τοῦ πολεμεῖν καὶ τὰ πάτρια καὶ τὸ προαγαγὸν ὑμᾶς ἐπὶ τοσοῦτον
μέγεθος εὐδαιμονίας γνωρίσαι.”
| [8,11,2] 2. Jéroboam, sans se soucier de toutes ces
menaces, rassembla une grande armée et
partit en guerre contre Abias, fils de Roboam, qui
avait succédé à son père comme roi des deux
tribus : il méprisait, en effet, un adversaire aussi
jeune. Mais Abias, informé de l’invasion de
Jéroboam, loin de s’en effrayer, montra un
courage au-dessus de son âge et de l’attente de
l’ennemi. Il leva une armée dans les deus tribus et
vint au-devant de Jéroboam en un endroit appelé
le mont Sémaron<277>. Là il établit son camp tout
près de l’ennemi et fit ses préparatifs de combat.
Ses forces se montaient à quatre cent mille
hommes ; l’armée de Jéroboam en comptait deux
fois autant. Cependant, comme les deux armées
rangées face à face s’apprêtaient à l’action et aux
dangers et allaient se choquer, Abias se posta
debout sur un lieu élevé et, d’un signe de la main,
demanda au peuple et à Jéroboam de l’écouter
d’abord tranquillement. Le silence établi, il
commença à parler ainsi : « Que Dieu ait octroyé
pour toujours le commandement à David et à ses
descendants, vous mêmes ne l’ignorez pas, mais
je m’étonne de voir que, détachés de mon père,
vous vous soyez donnés à un esclave comme
Jéroboam, et que vous veniez ici maintenant
combattre ceux à qui Dieu attribua la royauté et
pour leur arracher l’empire qui leur reste : car la
part la plus grande en est, contre toute justice,
détenue jusque maintenant par Jéroboam. Or, je
ne pense pas qu’il continue d’en jouir longtemps.
Dieu, en le châtiant même pour le passé, saura
mettre fin à son impiété et aux offenses qu’il n’a
cessé de commettre envers lui et qu’il vous a
entraînés à imiter, alors que mon père ne vous
avait fait tort en rien, mais vous avait simplement
froissés par des paroles prononcées dans une
assemblée sous l’influence de conseillers pervers
; c’est pour cela qu’en apparence vous l’avez
abandonné, lui, par colère, tandis qu’en réalité
vous vous êtes détachés de Dieu et de ses lois.
Pourtant il eût été juste de votre part de pardonner
à un homme jeune, et inexpérimenté dans le
gouvernement d’un peuple, non seulement des
propos désagréables, mais même quelque acte
fâcheux qu’il aurait pu commettre par l’effet de sa
jeunesse et de son ignorance des affaires : vous
auriez dû agir ainsi par égard pour son père
Salomon et pour les bienfaits dont celui-ci vous a
comblés : car il convient que la faute des enfants
soit rachetée par les mérites des pères. Mais
vous n’avez songé à rien de tout cela, ni naguère,
ni maintenant, et vous voilà toute une grande
armée marchant contre nous. Cependant, qu’est-ce
qui vous donne foi en la victoire ? Sont-ce les
génisses d’or et les autels établis sur les hauteurs,
qui sont des preuves de votre impiété et non de
votre dévotion ? Ou est-ce votre armée,
supérieure en nombre à la nôtre, qui vous donne
bon espoir ? Mais la force des myriades n’est rien
quand une armée combat pour une cause
scélérate : c’est dans la justice seule et la piété
envers la divinité que peut résider l’espérance
vraiment certaine de vaincre ses adversaires, et
cette espérance, elle est chez nous qui avons
observé dès l’origine les institutions légales et
révérons notre Dieu propre, non un Dieu façonné
à la main d’une matière fragile, ni inventé par un
roi criminel dans le dessein de tromper le peuple,
mais un Dieu qui s’est créé lui-même, et qui est le
commencement et la fin de toutes choses. Je vous
conjure donc, même à cette heure, de vous
repentir et de suivre un plus judicieux avis en
renonçant à la lutte et en vous ralliant aux
institutions nationales et aux principes qui vous
ont conduits à un si haut degré de prospérité. »
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