[8,8,4] (4)<219> Πληγέντες δ' ὑπὸ τῶν λόγων καὶ ἀλγήσαντες ὡς ἐπὶ πείρᾳ τοῖς εἰρημένοις
ἠγανάκτησαν καὶ μέγα πάντες ἐκβοήσαντες οὐκέτι οὐδὲν αὐτοῖς οὐδὲ συγγενὲς πρὸς
Δαυίδην καὶ τοὺς ἀπ' αὐτοῦ μετ' ἐκείνην ἔφασαν τὴν ἡμέραν: παραχωρεῖν δ' αὐτῷ
μόνον τὸν ναὸν ὃν ὁ πάππος αὐτοῦ κατεσκεύασεν εἰπόντες καταλείψειν ἠπείλησαν.
<220> οὕτως δ' ἔσχον πικρῶς καὶ τὴν ὀργὴν ἐτήρησαν, ὡς πέμψαντος αὐτοῦ τὸν ἐπὶ
τῶν φόρων Ἀδώραμον, ἵνα καταπραύνῃ καὶ συγγνόντας τοῖς εἰρημένοις, εἴ τι
προπετὲς καὶ δύσκολον ἦν ἐν αὐτοῖς, ποιήσῃ μαλακωτέρους, οὐχ ὑπέμειναν, ἀλλὰ
βάλλοντες αὐτὸν λίθοις ἀπέκτειναν. <221> ταῦτ' ἰδὼν Ῥοβόαμος καὶ νομίσας αὑτὸν
βεβλῆσθαι τοῖς λίθοις, οἷς τὸν ὑπηρέτην ἀπέκτεινεν αὐτοῦ τὸ πλῆθος, δείσας μὴ
καὶ ἔργῳ πάθῃ τὸ δεινὸν ἐπιβὰς εὐθὺς ἐπὶ ἅρματος ἔφυγεν εἰς Ἱεροσόλυμα. καὶ ἡ
μὲν Ἰούδα φυλὴ καὶ ἡ Βενιαμίδος χειροτονοῦσιν αὐτὸν βασιλέα, τὸ δὲ ἄλλο πλῆθος
ἀπ' ἐκείνης τῆς ἡμέρας τῶν Δαυίδου παίδων ἀποστὰν τὸν Ἱεροβόαμον ἀπέδειξε τῶν
πραγμάτων κύριον. <222> Ῥοβόαμος δὲ ὁ Σολόμωνος παῖς ἐκκλησίαν ποιήσας τῶν δύο
φυλῶν, ἃς εἶχεν ὑπηκόους, οἷός τε ἦν λαβὰν ὀκτωκαίδεκα παρ' αὐτῶν στρατοῦ
μυριάδας ἐπιλέκτους ἐξελθεῖν ἐπὶ τὸν Ἱεροβόαμον καὶ τὸν λαόν, ὅπως πολεμήσας
ἀναγκάσῃ δουλεύειν αὐτῷ. <223> κωλυθεὶς δ' ὑπὸ τοῦ θεοῦ διὰ τοῦ προφήτου
ποιήσασθαι τὴν στρατείαν, οὐ γὰρ εἶναι δίκαιον τοὺς ὁμοφύλους πολεμεῖν οὗτος
ἔλεγε καὶ ταῦτα κατὰ τὴν τοῦ θεοῦ προαίρεσιν τῆς τοῦ πλήθους ἀποστάσεως
γεγενημένης, οὐκέτ' ἐξῆλθε. <224> διηγήσομαι δὲ πρῶτον ὅσα Ἱεροβόαμος ὁ τῶν
Ἰσραηλιτῶν βασιλεὺς ἔπραξεν, εἶτα δὲ τούτων ἐχόμενα τὰ ὑπὸ Ῥοβοάμου τοῦ τῶν δύο
φυλῶν βασιλέως γεγενημένα δηλώσομεν: φυλαχθείη γὰρ ἂν οὕτως ἄχρι παντὸς τῆς
ἱστορίας τὸ εὔτακτον.
| [8,8,4] (4). Frappés au cœur par ces paroles et
consternés de ce qu’il avait dit, comme s’ils en
eussent déjà éprouvé les effets, ils s’indignèrent et
s’écrièrent tous d’une voix qu’il n’y avait plus
désormais rien de commun entre eux et David ou
ses descendants : on ne laisserait à Roboam que
le temple construit par son père, on menaça de
l’abandonner. Telle était l’irritation du peuple et si
tenace sa rancune que lorsque le roi leur eut
envoyé Adoram, le préposé aux impôts, pour les
calmer et adoucir leur mauvaise humeur, en les
priant d’excuser ce que ses paroles pouvaient
contenir d’inconsidéré et de brutal<229>, ils ne
voulurent pas l’entendre et le tuèrent à coups de
pierres. Roboam, devant un pareil spectacle, se
considéra comme visé lui-mène par les pierres qui
avaient frappé son serviteur. Craignant d’avoir en
effet à subir ce sort affreux, il sauta sur son char et
s’enfuit à Jérusalem. La tribu de Juda et celle de
Benjamin le choisissent pour roi, mais le reste du
peuple se détacha dès ce jour là des fils de David
et mit Jéroboam à sa tête. Roboam, fils de
Salomon, réunit en assemblée les deux tribus qui
lui restaient soumises, et s’apprêta à lever une
armée de cent quatre-vingt mille hommes d’élite
pour faire campagne contre Jéroboam et son
peuple et les contraindre par les armes à
l’obéissance. Mais Dieu, par l’intermédiaire du
prophète (Saméas), empêcha cette
expédition. « Il n’est pas juste, lui dit ce dernier,
de partir en guerre contre ceux de ta nation,
puisque aussi bien la défection du peuple s’est
produite selon les desseins de Dieu. » Roboam
renonça donc à son projet. Je vais maintenant
exposer<231> d’abord les actes de Jéroboam, roi
des Israélites, puis ensuite ceux de Roboam, roi
des deux tribus : ce sera le moyen de conserver
partout à toute cette histoire un plan bien ordonné.
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