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Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VIII

Chapitre 8, par. 3

  Chapitre 8, par. 3

[8,8,3] (3)<215> Συγκαλέσας δὲ τοὺς πατρῴους φίλους ἐσκοπεῖτο μετ' αὐτῶν, ποδαπὴν δεῖ ποιήσασθαι τὴν ἀπόκρισιν πρὸς τὸ πλῆθος. οἱ δ' ἅπερ εἰκὸς τοὺς εὔνους καὶ φύσιν ὄχλων εἰδότας παρῄνουν αὐτῷ φιλοφρόνως ὁμιλῆσαι τῷ λαῷ καὶ δημοτικώτερον κατὰ βασιλείας ὄγκον: χειρώσεσθαι γὰρ οὕτως εἰς εὔνοιαν αὐτὸν φύσει τῶν ὑπηκόων ἀγαπώντων τὸ προσηνὲς καὶ παρὰ μικρὸν ἰσότιμον τῶν βασιλέων. <216> δ' ἀγαθὴν οὕτως καὶ συμφέρουσαν ἴσως πρὸς τὸ πᾶν, εἰ δὲ μή, πρός γε τὸν τότε καιρὸν ὅτ' ἔδει γενέσθαι βασιλέα γνώμην ἀπεστράφη τοῦ θεοῦ ποιήσαντος οἶμαι κατακριθῆναι τὸ συμφέρον ὑπ' αὐτοῦ: καλέσας δὲ μειράκια τὰ συντεθραμμένα καὶ τὴν τῶν πρεσβυτέρων αὐτοῖς συμβουλίαν εἰπών, τί δοκεῖ ποιεῖν αὐτοῖς ἐκέλευσε λέγειν. <217> τὰ δέ, οὔτε γὰρ νεότης οὔτε θεὸς ἠφίει νοεῖν τὰ κρείττω, παρῄνεσαν ἀποκρίνασθαι τῷ λαῷ τὸν βραχύτατον αὐτοῦ δάκτυλον τῆς τοῦ πατρὸς ὀσφύος εἶναι παχύτερον καί, εἰ σκληροῦ λίαν ἐπειράθησαν ἐκείνου, πολὺ μᾶλλον αὐτοῦ λήψεσθαι πεῖραν δυσκόλου: καὶ εἰ μάστιξιν αὐτοὺς ἐκεῖνος ἐνουθέτει, σκορπίοις τοῦτο ποιήσειν αὐτὸν προσδοκᾶν. <218> τούτοις ἡσθεὶς βασιλεὺς καὶ δόξας προσήκειν τῷ τῆς ἀρχῆς ἀξιώματι τὴν ἀπόκρισιν, ὡς συνῆλθεν ἀκουσόμενον τὸ πλῆθος τῇ τρίτῃ τῶν ἡμερῶν, μετεώρου τοῦ λαοῦ παντὸς ὄντος καὶ λέγοντος ἀκοῦσαί τι τοῦ βασιλέως ἐσπουδακότος, οἰομένου δέ τι καὶ φιλάνθρωπον, τὴν τῶν μειρακίων αὐτοῖς συμβουλίαν παρεὶς τὴν τῶν φίλων ἀπεκρίνατο. ταῦτα δ' ἐπράττετο κατὰ τὴν τοῦ θεοῦ βούλησιν, ἵνα λάβῃ τέλος προεφήτευσεν Ἀχίας. [8,8,3] (3). Ayant convoqué les amis de son père, il consulta avec eux sur la réponse à faire au peuple. Ceux-ci, comme il convenait à des gens bienveillants et connaissant l’âme des foules, lui conseillèrent de parler au peuple avec affabilité et d’une manière plus familière que ne le comporte le faste royal : c’était le moyen de s’en concilier les bonnes grâces, les sujets étant enclins d’instinct à aimer les rois qui montraient de la condescendance et s’abaissaient jusqu’à eux. Roboam repoussa cet avis, si excellent qu’il fût et malgré le profit qu’il en eût tiré peut-être pour toute sa vie, en tout cas à ce moment où il s’agissait de prendre le pouvoir. J’imagine que c’était Dieu qui le poussait ainsi à condamner ce qui pouvait lui être utile. Il fit venir les jeunes gens qui avaient été élevés avec lui, leur communiqua le conseil donné par les anciens et les invita à dire leur sentiment sur la conduite à tenir. Ceux-ci, que leur jeunesse et la volonté de Dieu empêchèrent de penser juste, engagèrent Roboam à répondre au peuple que le plus petit<225> de ses doigts était plus épais que n’avaient été les reins<226> de son père ; que s’ils avaient éprouvé la sévérité de Salomon, ils allaient trouver en lui une humeur beaucoup plus rude encore ; et que si son père les morigénait avec des fouets, il fallait s’attendre qu’il le fit, lui, avec des scorpions<227>. Le roi fut enchanté de ces conseils et estima qu’une telle réponse convenait à la dignité royale. Aussi, quand le peuple se fut assemblé pour l’écouter, au troisième jour, devant la foule en suspens, l’oreille ouverte aux paroles du roi et les imaginant bienveillantes, Roboam leur donna pour réponse l’avis des jeunes gens, dédaignant celui de ses amis. Une telle attitude lui était dictée par la volonté divine afin que s’accomplit ce qu’Achias avait prophétisé.


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Dernière mise à jour : 28/08/2009