[8,4,6] (6)<124> Ἐπεὶ δ' εἶχεν αὐτοῖς ἀποχρώντως ταῦτα καὶ μηδὲν ἐνέδει τῇ περὶ τὸν θεὸν
εὐσεβείᾳ πρὸς αὑτοὺς ἕκαστος τοῦ βασιλέως ἀπολύσαντος ἀπῄεσαν εὐχαριστήσαντες τῷ
βασιλεῖ τῆς τε περὶ αὐτοὺς προνοίας καὶ ὧν ἐπεδείξατο ἔργων, καὶ εὐξάμενοι τῷ
θεῷ παρασχεῖν αὐτοῖς εἰς πολὺν χρόνον Σολόμωνα βασιλέα τὴν πορείαν ἐποιοῦντο
μετὰ χαρᾶς καὶ παιδιᾶς ὕμνους εἰς τὸν θεὸν ᾄδοντες, ὡς ὑπὸ τῆς ἡδονῆς ἀπόνως τὴν
ὁδὸν τὴν ἐπὶ τὰ οἰκεῖα πάντας ἀνύσαι. <125> καὶ οἱ μὲν τὴν κιβωτὸν εἰς τὸν ναὸν
εἰσαγαγόντες καὶ τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος ἱστορήσαντες αὐτοῦ καὶ θυσιῶν ἐπ' αὐτῷ
μεγάλων καὶ ἑορτῶν μεταλαβόντες εἰς τὰς αὑτῶν ἕκαστοι πόλεις ὑπέστρεψαν. ὄναρ δ'
ἐπιφανὲν τῷ βασιλεῖ κατὰ τοὺς ὕπνους ἐσήμαινεν αὐτῷ τῆς εὐχῆς ἐπήκοον τὸν θεὸν
γεγονέναι, <126> καὶ ὅτι φυλάξει τε τὸν ναὸν καὶ διὰ παντὸς ἐν αὐτῷ μενεῖ τῶν
ἐκγόνων αὐτοῦ καὶ αὐτοῦ καὶ τῆς ἁπάσης πληθύος τὰ δίκαια ποιούσης, αὐτόν τε
πρῶτον ἐμμένοντα ταῖς τοῦ πατρὸς ὑποθήκαις ἔλεγεν εἰς ὕψος καὶ μέγεθος
εὐδαιμονίας ἀνοίσειν ἄπειρον καὶ βασιλεύσειν ἀεὶ τῆς χώρας τοὺς ἐκ τοῦ γένους
αὐτοῦ καὶ τῆς Ἰούδα φυλῆς: <127> προδόντα μέντοι τὰ ἐπιτηδεύματα καὶ λήθην αὐτῶν
ποιησάμενον καὶ ξενικοὺς θεοὺς θρησκεύειν μεταβαλόμενον πρόρριζον ἐκκόψειν καὶ
μήτε τοῦ γένους τι λείψανον αὐτῶν ἐάσειν μήτε τὸν τῶν Ἰσραηλιτῶν λαὸν ἀπαθῆ
παρόψεσθαι, πολέμοις δ' αὐτοὺς καὶ κακοῖς ἐξαφανίσειν μυρίοις κἀκ τῆς γῆς, ἣν
τοῖς πατράσιν αὐτῶν ἔδωκεν, <128> ἐκβαλὼν ἐπήλυδας ἀλλοτρίας καταστήσειν, τὸν δὲ
ναὸν τὸν νῦν οἰκοδομηθέντα καταπρησθησόμενον τοῖς ἐχθροῖς παραδώσειν καὶ
διαρπαγησόμενον, κατασκάψειν δὲ καὶ τὴν πόλιν χερσὶ τῶν πολεμίων καὶ ποιήσειν
μύθων ἄξια τὰ παρ' αὐτοῖς κακὰ καὶ πολλῆς δι' ὑπερβολὴν μεγέθους ἀπιστίας, <129>
ὡς τοὺς προσοίκους ἀκούοντας τὴν συμφορὰν θαυμάζειν καὶ τὴν αἰτίαν
πολυπραγμονεῖν δι' ἣν οὕτως ἐμισήθησαν Ἑβραῖοι τῷ θεῷ πρότερον εἰς δόξαν καὶ
πλοῦτον ὑπ' αὐτοῦ παραχθέντες, καὶ παρὰ τῶν ὑπολειπομένων ἀκούειν
ἐξομολογουμένων τὰς ἁμαρτίας αὐτῶν καὶ τὰς τῶν πατρίων νομίμων παραβάσεις. ταῦτα
μὲν αὐτῷ τὸν θεὸν εἰπεῖν κατὰ τοὺς ὕπνους ἀναγέγραπται.
| [8,4,6] 6. Quand ils se furent acquittés de toutes ces
solennités et que rien ne manqua plus à leur piété
envers Dieu, ils s’en retournèrent chacun chez soi,
congédiés par le roi, après l’avoir béni de sa
sollicitude à leur égard et des ouvrages qu’il avait
accomplis et prié Dieu de leur conserver
longtemps le roi Salomon. Et ils rentrèrent pleins
de joie et de rires en chantant des cantiques à
Dieu, si bien que le plaisir leur fit oublier à tous la
fatigue du chemin. Pendant que ces hommes qui
avaient introduit l’arche dans le Temple,
contemplé sa grandeur et sa beauté, pris part aux
grandioses sacrifices et aux fêtes qu’on y avait
accomplis, s’en retournaient ainsi chacun dans sa
ville, un songe que le roi eut dans son sommeil lui
révéla que Dieu avait exaucé sa prière, qu’il
protégerait le Temple et y séjournerait pour
toujours, si ses descendants et tout le peuple
agissaient avec droiture. Et lui tout le premier, s’il
demeurait fidèle aux instructions de son père,
Dieu l’élèverait à une hauteur et à une grandeur
de prospérité illimitées, et la domination du pays
resterait toujours à ceux de sa race et à la tribu de
Juda. Que si, au contraire, il désertait ces
principes et les oubliait au point de passer au culte
des dieux étrangers, il le trancherait dans sa
racine, ne permettrait pas qu’il subsistât aucun
vestige de sa famille, et ne laisserait pas non plus
le peuple des Israélites à l’abri du malheur, mais
les anéantirait dans des guerres et des fléaux
sans nombre, les chasserait du sol qu’il avait
donné à leurs pères et ferait d’eux des exilés en
pays étranger. Le Temple qui venait d’être bâti, il
le livrerait aux ennemis pour le brûler et le piller ; il
détruirait la ville de fond en comble par les mains
des ennemis et ferait de leur désastre un sujet de
fable, absolument incroyable dans son énormité.
Les voisins, à la nouvelle de la catastrophe,
frappés de stupeur, demanderaient avec curiosité
pourquoi les Hébreux s’étaient ainsi fait haïr de
Dieu après avoir d’abord été conduits par lui à la
gloire et à la fortune ; en réponse, les survivants
confesseraient leurs péchés et leur infidélité aux
lois de leurs pères. Telles sont les paroles que
Dieu, selon l’Écriture, lui adressa pendant son sommeil.
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