[8,4,3] (3)<111> Ταῦτα διαλεχθεὶς πρὸς τὸν ὄχλον ὁ βασιλεὺς ἀφορᾷ πάλιν εἰς τὸν ναὸν καὶ
τὴν δεξιὰν εἰς τὸν ὄχλον ἀνασχών “ἔργοις μέν, εἶπεν, οὐ δυνατὸν ἀνθρώποις
ἀποδοῦναι θεῷ χάριν ὑπὲρ ὧν εὖ πεπόνθασιν: ἀπροσδεὲς γὰρ τὸ θεῖον ἁπάντων καὶ
κρεῖττον τοιαύτης ἀμοιβῆς: ᾧ δὲ τῶν ἄλλων ζῴων ὑπὸ σοῦ, δέσποτα, κρείττονες
γεγόναμεν, τούτῳ τὴν σὴν εὐλογεῖν μεγαλειότητα καὶ περὶ τῶν ὑπηργμένων εἰς τὸν
ἡμέτερον οἶκον καὶ τὸν Ἑβραίων εὐχαριστεῖν ἀνάγκη. <112> τίνι γὰρ ἄλλῳ μᾶλλον
ἱλάσασθαι μηνίοντα καὶ δυσμεναίνοντα εὐμενῆ δεξιώτερόν ἐστιν ἡμῖν ἢ φωνῇ, ἣν ἐξ
ἀέρος τε ἔχομεν καὶ δι' αὐτοῦ πάλιν ἀνιοῦσαν οἴδαμεν; χάριν οὖν ἔχειν δι' αὐτῆς
ὁμολογῶ σοι περί τε τοῦ πατρὸς πρῶτον, ὃν ἐξ ἀφανοῦς εἰς τοσαύτην ἀνήγαγες
δόξαν, <113> ἔπειθ' ὑπὲρ ἐμαυτοῦ πάντα μέχρι τῆς παρούσης ἡμέρας ἃ προεῖπας
πεποιηκότι, δέομαί τε τοῦ λοιποῦ χορηγεῖν ὅσα θεῷ δύναμις ἀνθρώποις ὑπὸ σοῦ
τετιμημένοις, καὶ τὸν οἶκον τὸν ἡμέτερον αὔξειν εἰς πᾶν, ὡς καθωμολόγησας Δαυίδῃ
τῷ πατρί μου καὶ ζῶντι καὶ παρὰ τὴν τελευτήν, ὅτι παρ' ἡμῖν ἡ βασιλεία μενεῖ καὶ
τὸ ἐκείνου γένος αὐτὴν διαδοχαῖς ἀμείψει μυρίαις. ταῦτ' οὖν ἡμῖν ἐπάρκεσον καὶ
παισὶ τοῖς ἐμοῖς ἀρετὴν ᾗ σὺ χαίρεις παράσχου. <114> πρὸς δὲ τούτοις ἱκετεύω καὶ
μοῖράν τινα τοῦ σοῦ πνεύματος εἰς τὸν ναὸν ἀποικίσαι, ὡς ἂν καὶ ἐπὶ γῆς ἡμῖν
εἶναι δοκῇς. σοὶ μὲν γὰρ μικρὸν οἰκητήριον καὶ τὸ πᾶν οὐρανοῦ καὶ τῶν κατὰ
τοῦτον ὄντων κύτος, οὐχ ὅτι γε οὗτος ὁ τυχὼν ναός, ἀλλὰ φυλάσσειν τε ἀπόρθητον
ἐκ πολεμίων ὡς ἴδιον εἰς ἅπαν καὶ προνοεῖν ὡς οἰκείου κτήματος παρακαλῶ. <115>
κἂν ἁμαρτών ποτε ὁ λαὸς ἔπειτα πληγῇ τινι κακῷ διὰ τὴν ἁμαρτίαν ἐκ σοῦ γῆς
ἀκαρπίᾳ καὶ φθορᾷ λοιμικῇ ἤ τινι τούτων τῶν παθημάτων, οἷς σὺ τοὺς παραβάντας τι
τῶν ὁσίων μετέρχῃ, καὶ καταφεύγῃ πᾶς ἀθροισθεὶς ἐπὶ τὸν ναὸν ἱκετεύων σε καὶ
σωθῆναι δεόμενος, ἐπήκοος αὐτοῦ γενόμενος ὡς ἔνδον ὢν ἐλεήσῃς καὶ τῶν συμφορῶν
ἀπαλλάξῃς. <116> ταύτην δὲ οὐχ Ἑβραίοις μόνον δέομαι παρὰ σοῦ τὴν βοήθειαν εἶναι
σφαλεῖσιν, ἀλλὰ κἂν ἀπὸ περάτων τῆς οἰκουμένης τινὲς ἀφίκωνται κἂν
ὁποθενδηποτοῦν προστρεπόμενοι καὶ τυχεῖν τινος ἀγαθοῦ λιπαροῦντες, δὸς αὐτοῖς
ἐπήκοος γενόμενος. <117> οὕτως γὰρ ἂν μάθοιεν πάντες, ὅτι σὺ μὲν αὐτὸς ἐβουλήθης
παρ' ἡμῖν κατασκευασθῆναί σοι τὸν οἶκον, ἡμεῖς δ' οὐκ ἀπάνθρωποι τὴν φύσιν ἐσμὲν
οὐδ' ἀλλοτρίως πρὸς τοὺς οὐχ ὁμοφύλους ἔχομεν, ἀλλὰ πᾶσι κοινὴν τὴν ἀπὸ σοῦ
βοήθειαν καὶ τὴν τῶν ἀγαθῶν ὄνησιν ὑπάρχειν ἠθελήσαμεν.”
| [8,4,3] 3. Après ce discours adressé à la multitude,
le roi considéra à nouveau le Temple et levant la
main droite vers le ciel<129> : « Par leurs oeuvres,
dit-il, il n’est pas possible aux hommes de rendre
grâce à Dieu pour ses bienfaits : car la divinité,
n’ayant besoin de rien, est au-dessus de pareilles
marques de reconnaissance. Mais ce don, par
quoi, Seigneur, tu nous as faits supérieurs aux
autres êtres, il nous faut l’employer à célébrer ta
majesté et à te remercier de ce que tu as accompli
pour notre maison et pour le peuple des Hébreux.
Quel instrument plus propre, en effet, avons-nous
pour apaiser ton ressentiment et nous concilier ta
perpétuelle bienveillance que la parole, qui nous
vient de l’air et qui. nous le savons, s’en retourne
par l’air<130> ? Grâce à elle donc je te déclare ma
reconnaissance, d’abord pour mon père que tu as
fait passer de l’obscurité à tant de gloire, ensuite
pour moi-même, en faveur de qui tu as accompli
jusqu’à ce jour tout ce que tu avais promis : je te
supplie de m’accorder à l’avenir tout ce que Dieu
peut donner aux hommes qu’il veut honorer et
d’augmenter notre maison à travers tous les âges,
selon ce que tu as promis à mon père David de
son vivant et à sa mort, à savoir que la royauté
nous demeurerait et que sa race la transmettrait à
d’innombrables descendants. Daigne donc nous
accorder ce bienfait et donne à mes enfants la
vertu où tu te complais. En outre, je te supplie
d’envoyer dans ce Temple une parcelle de ton
esprit afin que sur terre même tu paraisses être
avec nous. Certes, c’est une infime demeure pour
toi que toute la profondeur même du ciel et de ce
qu’il renferme, à plus forte raison ce Temple
quelconque ; cependant je te prie de le protéger
contre toute dévastation des ennemis comme
étant ta propriété pour toujours et de veiller sur lui
comme sur ton bien propre. Que si un jour le
peuple vient à pécher<131>, et que, ensuite, pour
son péché, tu le frappes d’un fléau, — stérilité du
sol, ravages de la peste, ou l’un de ces maux dont
tu poursuis ceux qui ont violé une loi sainte — et
s’il se réfugie en foule dans ce Temple pour
implorer ta miséricorde et te demander le salut,
exauce-le, comme si tu y habitais, prends-le en
pitié et délivre-le de ces calamités. Cette
assistance, je ne te la demande pas seulement
pour les Hébreux qui auraient failli : si l’on vient
des extrémités de la terre<132> et de quelque côté
qu’on se tourne vers toi et qu’on sollicite de toi un
bienfait, prête l’oreille et daigne l’accorder. Ainsi
chacun saura, d’une part, que tu as souhaité toi-même
te voir ériger par nous cette maison, d’autre
part que nous ne sommes pas des êtres
insociables animés de sentiments hostiles à
l’égard de ceux qui ne sont pas de notre
peuple<133>, mais que nous avons voulu faire
participer tout le monde à ta protection et à la
jouissance de tes bienfaits. »
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