HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 13b

  Chapitre 13b

[6,13b] (3)<281> Ὥρμησεν δὲ ἐπ' ἐκείνην διώκειν Σαοῦλος: κατὰ γὰρ τὴν ὁδὸν ἀναχωρήσαντα ἐκ τῶν στενῶν μαθὼν τὸν Δαυίδην ἐπὶ τὸ ἕτερον μέρος τῆς πέτρας ἀπῆρεν. ἀντιπεριέσπασαν δὲ τὸν Σαοῦλον ἀπὸ τῆς διώξεως τοῦ Δαυίδου μέλλοντος ἤδη συλλαμβάνεσθαι Παλαιστῖνοι πάλιν ἐπὶ τὴν Ἑβραίων ἐστρατευκέναι χάραν ἀκουσθέντες: ἐπὶ γὰρ τούτους ἀνέστρεψε φύσει πολεμίους ὄντας αὐτοὺς ἀμύνασθαι κρίνας ἀναγκαιότερον, τὸν ἴδιον σπουδάζοντα λαβεῖν ἐχθρὸν ὑπεριδεῖν τὴν γῆν κακωθεῖσαν. (4)<282> Καὶ Δαυίδης μὲν οὕτως ἐκ παραλόγου τὸν κίνδυνον διαφυγὼν εἰς τὰ στενὰ τῆς Ἐνγεδηνῆς ἀφικνεῖται: Σαούλῳ δὲ ἐκβαλόντι τοὺς Παλαιστίνους ἧκον ἀπαγγέλλοντές τινες τὸν Δαυίδην ἐν τοῖς Ἐγγεδηνῆς διατρίβειν ὅροις. <283> λαβὼν δὲ τρισχιλίους ἐπιλέκτους ὁπλίτας ἐπ' αὐτὸν ἠπείγετο, καὶ γενόμενος οὐ πόρρω τῶν τόπων ὁρᾷ παρὰ τὴν ὁδὸν σπήλαιον βαθὺ καὶ κοῖλον εἰς πολὺ καὶ μῆκος ἀνεῳγὸς καὶ πλάτος, ἔνθα συνέβαινε τὸν Δαυίδην μετὰ τῶν τετρακοσίων κεκρύφθαι: ἐπειγόμενος οὖν ὑπὸ τῶν κατὰ φύσιν εἴσεισιν εἰς αὐτὸ μόνος θεαθεὶς ὑπό τινος τῶν μετὰ Δαυίδου: <284> καὶ φράσαντος τοῦ θεασαμένου πρὸς τὸν ἐχθρὸν αὐτοῦ παρὰ τοῦ θεοῦ καιρὸν ἔχειν ἀμύνης καὶ συμβουλεύοντος τοῦ Σαούλου ἀποτεμεῖν τὴν κεφαλὴν καὶ τῆς πολλῆς ἄλης αὑτὸν ἀπαλλάξαι καὶ ταλαιπωρίας, ἀναστὰς ἀναίρει μὲν τὴν κροκύδα τοῦ ἱματίου μόνον οὗ Σαοῦλος ἀμπείχετο, μετανοήσας δ' εὐθύςοὐ δίκαιον, εἶπε, φονεύειν τὸν αὑτοῦ δεσπότην, οὐδὲ τὸν ὑπὸ τοῦ θεοῦ βασιλείας ἀξιωθέντα: καὶ γὰρ εἰ πονηρὸς οὗτος εἰς ἡμᾶς, ἀλλ' οὐκ ἐμὲ δεῖ τοιοῦτον εἶναι <285> πρὸς αὐτόν.” τοῦ δὲ Σαούλου τὸ σπήλαιον ἐκλιπόντος προελθὼν Δαυίδης ἔκραγεν ἀκοῦσαι τὸν Σαοῦλον ἀξιῶν. ἐπιστραφέντος δὲ τοῦ βασιλέως προσκυνεῖ τε αὐτὸν πεσὼν ἐπὶ πρόσωπον, ὡς ἔθος, καί φησιν: “οὐ πονηροῖς, βασιλεῦ, καὶ ψευδεῖς πλάττουσι διαβολὰς παρέχοντα δεῖ τὰς ἀκοὰς χαρίζεσθαι μὲν ἐκείνοις τὸ πιστεύειν αὐτοῖς, εἰς δὲ τοὺς φιλτάτους ὑπονοίας ἔχειν, ἀλλὰ τοῖς ἔργοις σκοπεῖν τὴν ἁπάντων διάθεσιν. <286> διαβολὴ μὲν γὰρ ἀπατᾷ, σαφὴς δ' ἀπόδειξις εὐνοίας τὰ πραττόμενα: καὶ λόγος μὲν ἐπ' ἀμφότερα πέφυκεν ἀληθής τε καὶ ψευδής, τὰ δὲ ἔργα γυμνὴν ὑπ' ὄψει τὴν διάνοιαν τίθησιν. <287> ἴσθι τοίνυν ἐκ τούτων καλῶς ἔχειν με πρὸς σὲ καὶ τὸν σὸν οἶκον ἐμοὶ πιστεῦσαι δεῖ, καὶ μὴ τοῖς κατηγοροῦσιν μήτε εἰς νοῦν ἐβαλόμην μήτε δύναται γενέσθαι προσθέμενον μεταδιώκειν τὴν ἐμὴν ψυχὴν καὶ μηδὲν μήθ' ἡμέρας μήτε νυκτὸς ἔχειν διὰ φροντίδος τὴν ἐμὴν ἀναίρεσιν, ἣν ἀδίκως μεταπορεύῃ: <288> πῶς γὰρ οὐχὶ ψευδῆ περὶ ἐμοῦ δόξαν εἴληφας ὡς ἀποκτεῖναί σε θέλοντος; πῶς οὐκ ἀσεβεῖς εἰς τὸν θεὸν ἄνθρωπον τήμερον αὑτῷ τιμωρῆσαι δυνάμενον καὶ παρὰ σοῦ λαβεῖν δίκην καὶ μὴ θελήσαντα μηδὲ τῷ καιρῷ χρησάμενον, ὃν εἰ σοὶ κατ' ἐμοῦ περιέπεσεν οὐκ ἂν αὐτὸς παρῆκας, διαχρήσασθαι ποθῶν καὶ νομίζων πολέμιον; <289> ὅτε γάρ σου τὴν πτέρυγα τοῦ ἱματίου ἀπέτεμον, τότε σου καὶ τὴν κεφαλὴν ἠδυνάμην.” ἐπιδείξας δὲ τὸ ῥάκος ἰδεῖν πιστεύειν παρεῖχεν. “ἀλλ' ἐγὼ μὲν ἀπεσχόμην δικαίας ἀμύνης, φησί, σὺ δὲ μῖσος ἄδικον οὐκ αἰδῇ κατ' ἐμοῦ τρέφων. θεὸς ταῦτα δικάσειε καὶ τὸν <290> ἑκατέρου τρόπον ἡμῶν ἐλέγξειε.” Σαοῦλος δὲ ἐπὶ τῷ παραδόξῳ τῆς σωτηρίας θαυμάσας καὶ τὴν τοῦ νεανίσκου μετριότητα καὶ φύσιν ἐκπλαγεὶς ἀνῴμωξε: τὸ δ' αὐτὸ κἀκείνου ποιήσαντος αὐτὸν εἶναι δίκαιον στένειν ἀπεκρίνατο: “σὺ μὲν γάρ, φησίν, ἀγαθῶν αἴτιος ἐμοὶ γέγονας, ἐγὼ δὲ σοὶ συμφορῶν. ἐπεδείξω δὲ σήμερον τὴν ἀρχαίων ἔχοντα σαυτὸν δικαιοσύνην, οἳ τοὺς ἐχθροὺς ἐν ἐρημίᾳ λαβόντες σώζειν παρήγγελλον. <291> πέπεισμαι δὴ νῦν, ὅτι σοὶ τὴν βασιλείαν θεὸς φυλάττει καὶ περιμένει σε τὸ πάντων τῶν Ἑβραίων κράτος. δὸς δέ μοι πίστεις ἐνόρκους μή μου τὸ γένος ἐξαφανίσαι μηδ' ἐμοὶ μνησικακοῦντα τοὺς ἐμοὺς ἐγγόνους ἀπολέσαι, τηρῆσαι δέ μοι καὶ σῶσαι τὸν οἶκον.” ὀμόσας δὲ καθὼς ἠξίωκε Δαυίδης Σαοῦλον μὲν εἰς τὴν ἰδίαν ἀπέλυσε βασιλείαν, αὐτὸς δὲ μετὰ τῶν σὺν αὐτῷ εἰς τὴν Μασθηρῶν ἀνέβη στενήν. [6,13b] 3. <281> Saül l’y relance aussitôt. Ayant appris en route que David avait franchi les défilés, il se dirigea vers l’autre côté de la roche. Mais au moment où David allait être pris, Saül fut détourné de la poursuite par la nouvelle que les Palestiniens avaient derechef envahi le territoire des Hébreux ; il se retourna contre eux, estimant plus à propos de combattre l’ennemi héréditaire que de laisser dévaster son pays en pourchassant son ennemi personnel. 4. David, ainsi échappé au danger par miracle, se retire dans les gorges du pays d’Engaddi. A peine Saül eut-il chassé les Palestiniens, on vint lui annoncer que David séjournait sur les confins de l’Engadène. Alors, ayant pris trois mille hommes d’armes d’élite, il s’y dirige à marches forcées. Arrivé à proximité des lieux indiqués, il rencontre, au bord de la route, une caverne profonde et creuse, fort longue et large, où par hasard se trouvait caché David avec ses quatre cents hommes. Pressé par quelque besoin naturel, Saül pénètre seul dans la caverne. Un des compagnons de David l’aperçoit ; il dit à son chef que voilà l’occasion envoyée par Dieu de se venger de son ennemi et lui conseille de trancher la tête à Saül pour s’affranchir enfin de cette vie de vagabondages et de misères. David, se dressant debout, arrache le pan du manteau dont Saül était enveloppé, puis, s’étant aussitôt ravisé, pensa qu’il ne pouvait sans impiété assassiner son maître, l’homme que Dieu avait jugé digne de la royauté : « S’il se conduit mal envers moi, dit-il, ce n’est pas une raison pour que j’en use de même envers lui. » Quand Saül fut sorti de la caverne, David court devant l’entrée et pousse un cri, pour se faire entendre de lui. Et le roi s’étant retourné, il se prosterne devant lui, la face à terre, selon l’usage, et dit : « Ô roi, vas-tu continuer à prêter l’oreille aux méchants, aux calomniateurs, à leur faire l’honneur d’ajouter foi à leurs mensonges et à tenir en suspicion tes meilleurs amis ? C’est aux actes qu’il faut juger le caractère de chacun. La calomnie égare, les actes révèlent clairement les bons sentiments ; les paroles ont naturellement deux aspects, vérité ou mensonge, mais les faits mettent sous les regards l’intention à nu. Laisse-toi donc convaincre par ce qui vient de se passer : sois persuadé que je ne veux que du bien à toi et à ta maison, et, sans plus t’attacher à ceux qui m’accusent de desseins que je n’ai jamais conçus et qui ne peuvent pas avoir existé, cesse de persécuter ma vie et de n'avoir, jour et nuit, d’autre souci en tête que celui de ma perte, injustement méditée. Comment, en effet, ne reconnais-tu pas le mensonge de la rumeur a laquelle tu as donné créance, mon prétendu complot contre ta vie ? Comment ta conduite ne serait-elle pas un outrage envers Dieu, lorsqu’un homme qui aujourd’hui pouvait satisfaire sa rancune et tirer vengeance de toi, et qui n’a pas voulu le faire ni cherché à profiter d’une occasion que tu n’aurais pas, toi, laissé passer, si le sort l’avait livré en tes mains, lorsque cet homme-là, tu aspires à sa mort et tu le rêves toit ennemi ? Car lorsque j’ai coupé le pan de ton manteau. je pouvais aussi facilement te trancher la tête.» Et lui avant fait voir le morceau d’étoffe, en témoignage de la vérité de son discours : « Oui, dit-il, moi, j’ai renoncé à une légitime vengeance. et toi, tu ne rougis pas de nourrir contre moi une haine injustifiée. Que Dieu soit juge et prononce sur notre conduite à tous deux ! » Saül, surpris de la façon merveilleuse dont il venait d’être sauvé, frappé de la générosité et du caractère du jeune homme, poussa un soupir. Comme David en faisait autant : « C’est à moi de gémir, reprit-il, car toi, tu m’as fait du bien, tandis que je ne t’ai rendu que du mal. Tu as montré aujourd’hui que tu possédais cette droiture de nos anciens, qui ont recommandé de laisser la vie à un ennemi surpris dans la solitude. Dès maintenant je ne doute pas que Dieu te réserve la royauté et que l’empire sur tous les Hébreux sera ton partage. Mais donne-moi l’assurance par serment de ne pas anéantir ma famille, de ne pas faire périr, par rancune contre moi, mes descendants, de conserver et de sauver ma maison. » David prête le serment désiré et laisse rentrer Saül dans son royaume : quant à lui, il monte en compagnie des siens dans le défilé de Masthéra.


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Dernière mise à jour : 6/03/2009