[6,13a] CAP. XIII.
(1)<271> Κατὰ δὲ τοῦτον τὸν καιρὸν ἀκούσας ὁ Δαυίδης τοὺς Παλαιστίνους
ἐμβεβληκότας εἰς τὴν Κιλλανῶν χώραν καὶ ταύτην διαρπάζοντας δίδωσιν ἑαυτὸν
στρατεύειν ἐπ' αὐτοὺς τοῦ θεοῦ διὰ τοῦ προφήτου πυθόμενος εἰ ἐπιτρέπει νίκην.
τοῦ δὲ σημαίνειν φήσαντος ἐξώρμησεν ἐπὶ τοὺς Παλαιστίνους μετὰ τῶν ἑταίρων καὶ
φόνον τε αὐτῶν πολὺν ἐξέχεε καὶ λείαν ἤλασεν. <272> καὶ παραμείνας τοῖς
Κιλλανοῖς ἕως οὗ τὰς ἅλως καὶ τὸν καρπὸν συνεῖλον ἀδεῶς Σαούλῳ τῷ βασιλεῖ
μηνύεται παρ' αὐτοῖς ὤν: τὸ γὰρ ἔργον καὶ τὸ κατόρθωμα οὐκ ἔμεινε παρ' οἷς
ἐγένετο, φήμῃ δ' ἐπίπαν εἴς τε τὰς τῶν ἄλλων ἀκοὰς καὶ πρὸς τὰς τοῦ βασιλέως
διεκομίσθη αὑτό τε συνιστάνον καὶ τὸν πεποιηκότα. <273> χαίρει δὲ Σαοῦλος
ἀκούσας ἐν Κίλλα τὸν Δαυίδην, καί “θεὸς ἤδη χερσὶ ταῖς ἐμαῖς ὑπέθετο αὐτόν,
εἰπών, ἐπεὶ καὶ συνηνάγκασεν ἐλθεῖν εἰς πόλιν τείχη καὶ πύλας καὶ μοχλοὺς
ἔχουσαν”, τῷ λαῷ παντὶ προσέταξεν ἐπὶ τὴν Κίλλαν ἐξορμῆσαι καὶ πολιορκήσαντι καὶ
ἑλόντι τὸν Δαυίδην ἀποκτεῖναι. <274> ταῦτα δὲ αἰσθόμενος ὁ Δαυίδης καὶ μαθὼν
παρὰ τοῦ θεοῦ, ὅτι μείναντα παρ' αὐτοῖς οἱ Κιλλῖται ἐκδώσουσι τῷ Σαούλῳ,
παραλαβὼν τοὺς τετρακοσίους ἀπῆρεν ἀπὸ τῆς πόλεως εἰς τὴν ἔρημον ἐπάνω τῆς
Ἐνγεδὼν λεγομένης. καὶ ὁ μὲν βασιλεὺς ἀκούσας αὐτὸν πεφευγότα παρὰ τῶν Κιλλιτῶν
ἐπαύσατο τῆς ἐπ' αὐτὸν στρατείας.
(2)<275> Δαυίδης δὲ ἐκεῖθεν ἄρας εἴς τινα τόπον Καινὴν καλουμένην τῆς Ζιφήνης
παραγίνεται, εἰς ὃν Ἰωνάθης ὁ τοῦ Σαούλου παῖς συμβαλὼν αὐτῷ καὶ κατασπασάμενος
θαρρεῖν τε καὶ χρηστὰς περὶ τῶν μελλόντων ἔχειν ἐλπίδας παρεκάλει καὶ μὴ κάμνειν
τοῖς παροῦσι: βασιλεύσειν γὰρ αὐτὸν καὶ πᾶσαν τὴν Ἑβραίων δύναμιν ἕξειν ὑφ'
ἑαυτῷ, φιλεῖν δὲ τὰ τοιαῦτα σὺν μεγάλοις ἀπαντᾶν πόνοις. <276> πάλιν δ' ὅρκους
ποιησάμενος τῆς εἰς ἅπαντα τὸν βίον πρὸς ἀλλήλους εὐνοίας καὶ πίστεως καὶ τὸν
θεὸν μάρτυρα καλέσας, ὧν ἐπηράσατο αὑτῷ παραβάντι τὰ συγκείμενα καὶ
μεταβαλλομένῳ πρὸς τἀναντία, τὸν μὲν αὐτόθι καταλείπει μικρὰ τῶν φροντίδων καὶ
τοῦ δέους ἐπικουφίσας, αὐτὸς δὲ πρὸς αὑτὸν ἐπανέρχεται. <277> οἱ δὲ Ζιφηνοὶ
χαριζόμενοι τῷ Σαούλῳ μηνύουσιν αὐτῷ παρ' αὐτοῖς διατρίβειν τὸν Δαυίδην καὶ
παραδώσειν ἔφασαν ἐπ' αὐτὸν ἐλθόντι: καταληφθέντων γὰρ τῶν τῆς Ζιφηνῆς στενῶν
οὐκ εἶναι φυγεῖν αὐτὸν πρὸς ἄλλους. <278> ὁ δὲ βασιλεὺς ἐπῄνεσεν αὐτοὺς χάριν
ἔχειν ὁμολογήσας τὸν ἐχθρὸν αὐτῷ μεμηνυκόσι, καὶ οὐκ εἰς μακρὰν ἀμείψεσθαι τῆς
εὐνοίας ὑποσχόμενος αὐτοὺς ἔπεμψε τοὺς ζητήσοντας τὸν Δαυίδην καὶ τὴν ἐρημίαν
ἐξερευνήσοντας, αὐτὸς δ' ἀκολουθήσειν ἀπεκρίνατο. <279> καὶ οἱ μὲν ἐπὶ τὴν θήραν
καὶ τὴν σύλληψιν τοῦ Δαυίδου προῆγον τὸν βασιλέα σπουδάζοντες μὴ μόνον αὐτῷ
μηνῦσαι τὸν ἐχθρὸν <αὐτῷ τὴν εὔνοιαν>, ἀλλὰ καὶ τῷ παρασχεῖν αὐτὸν εἰς ἐξουσίαν
φανερωτέραν καταστῆσαι: διήμαρτον δὲ τῆς ἀδίκου καὶ πονηρᾶς ἐπιθυμίας, οἳ μηδὲν
κινδυνεύειν ἔμελλον ἐκ τοῦ μὴ ταῦτ' ἐμφανίσαι τῷ Σαούλῳ, <280> διὰ δὲ κολακείαν
καὶ κέρδους προσδοκίαν παρὰ τοῦ βασιλέως ἄνδρα θεοφιλῆ καὶ παρὰ δίκην ζητούμενον
ἐπὶ θανάτῳ καὶ λανθάνειν δυνάμενον διέβαλλον καὶ παραδώσειν ὑπέσχοντο: γνοὺς γὰρ
ὁ Δαυίδης τὴν τῶν Ζιφηνῶν κακοήθειαν καὶ τὴν τοῦ βασιλέως ἔφοδον ἐκλείπει μὲν τὰ
στενὰ τῆς ἐκείνων χώρας, φεύγει δὲ ἐπὶ τὴν μεγάλην πέτραν τὴν οὖσαν ἐν τῇ
Σίμωνος ἐρήμῳ.
| [6,13a] — XIII —
1. <271> Sur ces entrefaites, informé que les Palestiniens avaient
fait irruption dans le pays des Killaniens et y commettaient
un grand dégât, David s’offre à marcher contre eux, après
avoir demandé à Dieu par l’intermédiaire du prophète s’il le lui
permettait. Samuel ayant répondu que Dieu promettait la
victoire, il s’élança contre les Palestiniens avec ses compagnons,
en fit un grand carnage et remporta force butin. Comme il
prolongea son séjour chez les Killites jusqu’à ce qu’ils eussent
rentré leurs blés et leurs fruits, on dénonça sa présence au roi
Saül. Car son exploit et son succès n’étaient pas restés le
secret du canton qui en avait été le théâtre : la renommée les
propagea de tous côtés et jusqu’aux oreilles du roi, en exaltant
l’acte et l’auteur. Saül se réjouit de savoir David enfermé dans
Killa. « Enfin Dieu l’a livré entre mes mains, dit-il, puisqu’il l’a
forcé à s’arrêter dans une ville pourvue de murailles, de portes
et de verrous », et il ordonna à tout le peuple de se ruer sur
Killa, d’en faire le siège, et de n’en point partir qu’on n’eût pris
et tué David. Cependant David s’était méfié de cette agression,
et Dieu l’avait averti que s’il restait chez les gens de Killa, ils le
livreraient à Saül ; il emmène donc ses quatre cents
hommes, et quitte la ville pour s’enfoncer dans le désert situé
au-dessus d’Engedaïn. Le roi, ayant appris qu’il s’était
enfui de chez les Killites, renonça à son entreprise contre lui.
2. David, parti de là, arrive en un endroit appelé Kainé (La
Nouvelle) dans la Ziphène : là, Jonathan, fils de Saül, se
rencontre avec lui, et, lui ayant donné l’accolade, l’exhorte à
prendre courage, à bien espérer pour l’avenir et à ne pas se
laisser accabler par le présent : David était appelé à régner et
à tenir sous son pouvoir toutes les forces des Hébreux, et une
si haute fortune exige volontiers de grandes épreuves. Puis,
avant renouvelé ses serments d’affection et de confiance
réciproque pour toute la vie, avant pris Dieu à témoin des
malédictions qu’il appelait sur lui-même, s’il venait à
transgresser leur alliance et à montrer des sentiments
opposés, il laisse David un peu soulagé de ses soucis et de
ses craintes et s’en retourne chez lui. Cependant les gens de
Ziph, pour faire leur cour à Saül, lui révélèrent que David
séjournait parmi eux et promirent de le livrer, si Saül marchait
contre lui ; en effet, les défilés de la Ziphène une fois occupés,
il ne pourrait plus se sauver ailleurs. Le roi loua leur fidélité,
déclarant qu’il leur savait gré d’avoir dénoncé son ennemi et
que ce service n’attendrait pas longtemps sa récompense.
Puis il envoya des hommes pour rechercher David et fouiller le
désert, assurant qu’il les suivrait bientôt lui-même. Ainsi ces
méchants poussaient le roi à poursuivre et à saisir David, et
s’empressaient, non seulement de lui dénoncer son ennemi,
mais de le livrer entre ses mains pour lui prouver leur zèle
d’une façon plus manifeste. Mais l’espoir impie de ces hommes
fut déçu, d’autant plus pervers qu’ils n’auraient couru aucun
risque en s’abstenant de faire ces révélations à Saül, et que,
par flatterie et dans l’attente d’un salaire, ils calomnièrent et
offrirent de trahir un homme cher à Dieu, dont la tête était
injustement mise à prix et qui pouvait rester caché. En effet,
David, informé des mauvais desseins des Ziphéniens et de
l’approche du roi, quitte les défilés de leur pays et se réfugie
auprès de la grande roche qui se trouve dans le désert de Simon.
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