HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Flavius Josèphe (37 à +/- 100 ap. J. Chr.), Les Antiquités judaïques, livre VI

Chapitre 12b

  Chapitre 12b

[6,12b] (5)<255> Μεταπεμψάμενος οὖν τὸν ἀρχιερέα καὶ πᾶσαν αὐτοῦ τὴν γενεὰν Σαοῦλοςτί παθὼν ἐξ ἐμοῦ, εἶπε, δεινὸν καὶ ἄχαρι τὸν Ἰεσσαίου παῖδα προσεδέξω καὶ σιτίων μὲν αὐτῷ μετέδωκας καὶ ὅπλων ὄντι τῆς ἐμῆς βασιλείας ἐπιβούλῳ, τί δὲ δὴ περὶ τῶν μελλόντων ἐχρημάτιζες; οὐ γὰρ δή σε φεύγων ἐμὲ καὶ μισῶν τὸν ἐμὸν <256> οἶκον ἐλάνθανεν.” δ' ἀρχιερεὺς οὐκ ἐπ' ἄρνησιν ἐτράπη τῶν γεγονότων, ἀλλὰ μετὰ παρρησίας ταῦτα παρασχεῖν ὡμολόγει οὐχὶ Δαυίδῃ χαριζόμενος, ἀλλ' αὐτῷ: “πολέμιον γὰρ σὸν οὐκ εἰδέναι ἔφασκε, πιστὸν δὲ ἐν τοῖς μάλιστα δοῦλον καὶ χιλίαρχον καὶ τὸ τούτων μεῖζον γαμβρόν τε ἤδη καὶ συγγενῆ. <257> ταῦτα δ' οὐκ ἐχθροῖς παρέχειν τοὺς ἀνθρώπους, ἀλλὰ τοῖς εὐνοίᾳ καὶ τιμῇ τῇ πρὸς αὐτοὺς ἀρίστοις. προφητεῦσαι δὲ οὐ νῦν πρῶτον αὐτῷ, πολλάκις δὲ καὶ ἄλλοτε τοῦτο πεποιηκέναι: φήσαντι δὲ ὑπὸ σοῦ πεμφθῆναι κατὰ πολλὴν σπουδὴν ἐπὶ πρᾶξιν τῷ μηδὲν παρασχεῖν ὧν ἐπεζήτει σοὶ μᾶλλον ἀντιλέγειν ἐκείνῳ περὶ αὐτῶν ἐλογιζόμην. <258> διὸ μηδὲν πονηρὸν κατ' ἐμοῦ φρονήσῃς μηδὲ πρὸς νῦν ἀκούεις Δαυίδην ἐγχειρεῖν πρὸς ταῦτα τὴν τότε μου δοκοῦσαν φιλανθρωπίαν ὑποπτεύσῃς: φίλῳ γὰρ καὶ γαμβρῷ σῷ καὶ χιλιάρχῳ παρέσχον, οὐ πολεμίῳ.” (6)<259> Ταῦτα λέγων ἀρχιερεὺς οὐκ ἔπεισε τὸν Σαοῦλον: δεινὸς γὰρ φόβος μηδ' ἀληθεῖ πιστεύειν ἀπολογίᾳ: κελεύει δὲ τοῖς ὁπλίταις περιστᾶσιν αὐτὸν ἀποκτεῖναι. μὴ θαρρούντων δ' ἐκείνων ἅψασθαι τοῦ ἀρχιερέως, ἀλλὰ τὸ θεῖον εὐλαβουμένων μᾶλλον τὸ παρακοῦσαι τοῦ βασιλέως, τῷ Σύρῳ Δωήγῳ προστάσσει τὸν φόνον. <260> καὶ παραλαβὼν ὁμοίους αὑτῷ πονηροὺς ἐκεῖνος ἀποκτείνει τὸν Ἀβιμέλεχον καὶ τὴν γενεὰν αὐτοῦ: ἦσαν δὲ πάντες ὡσεὶ πέντε καὶ τριακόσιοι. πέμψας δὲ Σαοῦλος καὶ εἰς τὴν πόλιν τῶν ἱερέων Ναβὰν πάντας τε αὐτοὺς ἀπέκτεινεν οὐ γυναικῶν οὐ νηπίων οὐδ' ἄλλης ἡλικίας φεισάμενος, αὐτὴν δὲ ἐνέπρησε. <261> διασώζεται δὲ παῖς <εἷς> Ἀβιμελέχου Ἀβιάθαρος ὄνομα. ταῦτα μέντοι συνέβη, καθὼς προεφήτευσεν θεὸς τῷ ἀρχιερεῖ Ἠλὶ διὰ τὰς τῶν υἱῶν αὐτοῦ δύο παρανομίας εἰπὼν διαφθαρήσεσθαι τοὺς ἐγγόνους. (7)<262> Σαοῦλος δὲ βασιλεὺς ὠμὸν οὕτως ἔργον διαπραξάμενος καὶ γενεὰν ὅλην ἀρχιερατικῆς ἀποσφάξας τιμῆς καὶ μήτ' ἐπὶ νηπίοις λαβὼν οἶκτον μήτ' ἐπὶ γέρουσιν αἰδῶ, καταβαλὼν δὲ καὶ τὴν πόλιν, ἣν πατρίδα καὶ τροφὸν τῶν ἱερέων καὶ προφητῶν αὐτόθι τὸ θεῖον ἐπελέξατο καὶ μόνην εἰς τὸ τοιούτους φέρειν ἄνδρας ἀπέδειξε, μαθεῖν ἅπασι παρέσχε καὶ κατανοῆσαι τὸν ἀνθρώπινον τρόπον, <263> ὅτι μέχρις οὗ μέν εἰσιν ἰδιῶταί τινες καὶ ταπεινοὶ τῷ μὴ δύνασθαι χρῆσθαι τῇ φύσει μηδὲ τολμᾶν ὅσα θέλουσιν ἐπιεικεῖς εἰσι καὶ μέτριοι καὶ μόνον διώκουσι τὸ δίκαιον, καὶ πρὸς αὐτῷ τὴν πᾶσαν εὔνοιάν <τε> καὶ σπουδὴν ἔχουσι τότε, καὶ περὶ τοῦ θείου πεπιστεύκασιν, ὅτι πᾶσι τοῖς γινομένοις ἐν τῷ βίῳ πάρεστι καὶ οὐ τὰ ἔργα μόνον ὁρᾷ τὰ πραττόμενα, ἀλλὰ καὶ τὰς διανοίας ἤδη σαφῶς οἶδεν, ἀφ' ὧν μέλλει ταῦτα ἔσεσθαι: <264> ὅταν δὲ εἰς ἐξουσίαν παρέλθωσι καὶ δυναστείαν, τότε πάντ' ἐκεῖνα μετεκδυσάμενοι καὶ ὥσπερ ἐπὶ σκηνῆς προσωπεῖα τὰ ἤθη καὶ τοὺς τρόπους ἀποθέμενοι μεταλαμβάνουσι τόλμαν ἀπόνοιαν καταφρόνησιν ἀνθρωπίνων τε καὶ θείων, <265> καὶ ὅτε μάλιστα δεῖ τῆς εὐσεβείας αὐτοῖς καὶ τῆς δικαιοσύνης ἔγγιστα τοῦ φθονεῖσθαι γεγενημένοις καὶ πᾶσι φανεροῖς ἐφ' οἷς ἂν νοήσωσιν πράξωσι καθεστῶσι, τόθ' ὡς οὐκέτι βλέποντος αὐτοὺς τοῦ θεοῦ διὰ τὴν ἐξουσίαν δεδιότος οὕτως ἐμπαροινοῦσι τοῖς πράγμασιν. <266> δ' ἂν φοβηθῶσιν ἀκούσαντες μισῶσι θελήσαντες στέρξωσιν ἀλόγως, ταῦτα κύρια καὶ βέβαια καὶ ἀληθῆ καὶ ἀνθρώποις ἀρεστὰ καὶ τῷ θεῷ δοκοῦσι, τῶν δὲ μελλόντων λόγος αὐτοῖς οὐδὲ εἷς: <267> ἀλλὰ τιμῶσι μὲν <τοὺς> πολλὰ ταλαιπωρήσαντας, τιμήσαντες δὲ φθονοῦσι, καὶ παραγαγόντες εἰς ἐπιφάνειαν οὐ ταύτης ἀφαιροῦνται μόνον τοὺς τετυχηκότας, ἀλλὰ διὰ ταύτην καὶ τοῦ ζῆν ἐπὶ πονηραῖς αἰτίαις καὶ δι' ὑπερβολὴν αὐτῶν ἀπιθάνοις: κολάζουσι δ' οὐκ ἐπ' ἔργοις δίκης ἀξίοις, ἀλλ' ἐπὶ διαβολαῖς καὶ κατηγορίαις ἀβασανίστοις, οὐδ' ὅσους ἔδει τοῦτο παθεῖν, ἀλλ' ὅσους ἀποκτεῖναι δύνανται. <268> τοῦτο Σαοῦλος ἡμῖν Κείσου παῖς, πρῶτος μετὰ τὴν ἀριστοκρατίαν <καὶ> τὴν ἐπὶ τοῖς κριταῖς πολιτείαν Ἑβραίων βασιλεύσας, φανερὸν πεποίηκε τριακοσίους ἀποκτείνας ἱερέας καὶ προφήτας ἐκ τῆς πρὸς Ἀβιμέλεχον ὑποψίας, ἐπικαταβαλὼν δὲ αὐτοῖς καὶ τὴν πόλιν καὶ τὸν ἐν τρόπῳ τινὶ ναὸν σπουδάσας ἱερέων καὶ προφητῶν ἔρημον καταστῆσαι τοσούτους μὲν ἀνελών, μεῖναι δ' ἐάσας οὐδὲ τὴν πατρίδα αὐτῶν πρὸς τὸ καὶ μετ' ἐκείνους ἄλλους γενέσθαι. (8)<269> δ' Ἀβιάθαρος τοῦ Ἀβιμελέχου παῖς μόνος δυνηθεὶς ἐκ τοῦ γένους τῶν ὑπὸ τοῦ Σαούλου φονευθέντων ἱερέων φυγὼν πρὸς Δαυίδην τὴν τῶν οἰκείων αὐτοῦ συμφορὰν ἐδήλωσε καὶ τὴν τοῦ πατρὸς ἀναίρεσιν. <270> δ' οὐκ ἀγνοεῖν ἔφη ταῦτα περὶ αὐτοὺς ἐσόμενα ἰδὼν τὸν Δώηγον: ὑπονοῆσαι γὰρ διαβληθήσεσθαι πρὸς αὐτοῦ τὸν ἀρχιερέα τῷ βασιλεῖ, καὶ τῆς ἀτυχίας ταύτης αὐτοῖς αὑτὸν ᾐτιᾶτο. μένειν δ' αὐτόθι καὶ σὺν αὐτῷ διατρίβειν ὡς οὐκ ἐν ἄλλῳ τόπῳ λησόμενον οὕτως ἠξίου. [6,12b] 5. Saül mande aussitôt le grand-prêtre et toute sa race : « Quel mal t’ai-je fait, lui dit-il, quelle injustice as-tu éprouvée de ma part pour avoir accueilli le fils de Jessée, lui avoir donné des vivres et des armes, à lui qui conspire contre ma couronne ? Et pourquoi aussi lui as-tu fait des révélations sur l’avenir ? Certes tu ne pouvais ignorer qu’il me fuyait et qu’il déteste toute ma maison. » Le grand-prêtre n’essaya pas de nier les faits ; il convint franchement de tout ce qu’il avait accordé à David, mais assura l’avoir fait par amitié pour le roi et non pour David : « J’ignorais, dit-il, qu’il fut ton ennemi ; je le croyais ton serviteur fidèle, s’il en fut, ton chiliarque, et, qui plus est, ton gendre et ton parent. Ces dignités, on ne les accorde pas d’ordinaire à des ennemis, mais à ceux qui vous témoignent le plus de dévouement et d’égards. Quant à mes oracles, ce n’est pas la première fois que je les lui ai rendus, je l’ai déjà fait maintes fois ailleurs. Enfin, comme il assurait avoir été envoyé par toi en toute diligence pour certaine affaire, si je lui avais refusé ce qu’il réclamait, j’aurais cru t’offenser plus que David même. Aussi, ne pense aucun mal de moi et ne va pas, à cause de ce que tu apprends actuellement des entreprises de David. suspecter la bienveillance que j’ai cru devoir lui témoigner naguère : j’en faisais hommage à ton ami, à ton gendre, au chiliarque, et non à ton ennemi. » 6. Ces paroles du grand-prêtre ne convainquirent pas Saül, car la peur est assez puissante pour rendre suspect même un plaidoyer sincère ; il ordonne donc aux hommes d’armes de le saisir et de le mettre à mort avec toute sa race. Comme les gardes n’osaient pas porter la main sur le grand-prêtre et redoutaient plus d’offenser la divinité que de désobéir au roi, il charge Doëg le Syrien d’exécuter ce meurtre ; ce dernier, avec quelques autres misérables de son espèce, massacre Achimélech et sa parenté, en tout environ trois cent cinq personnes. Saül envoya également des gens dans la ville des prêtres, à Nabà, fit périr tous ceux qui s’y trouvaient sans épargner ni femmes, ni enfants, ni aucun âge, et incendier la ville. Un seul enfant s’échappa, un fils d’Achimélech, nommé Abiathar(os). Ces événements s’accomplirent selon ce que Dieu avait prédit au grand-prêtre Éli, quand il lui déclara qu’en raison des impiétés de ses deux fils, sa postérité serait détruite. 7. Le roi Saül, en exécutant un acte aussi cruel, en immolant toute la famille des grands-prêtres, sans pitié pour les petits enfants, sans respect pour la vieillesse, allant jusqu’à ruiner la ville que la divinité même avait élue comme résidence et pépinière du sacerdoce et des prophètes et désignée comme seule capable de produire de tels hommes, Saül par là fait connaître et comprendre à tous le véritable caractère des hommes. Tant que la médiocrité de leur condition les empêche de se livrer à leurs instincts et d’oser tout ce qu’ils désirent, ils se montrent doux et mesurés, ne poursuivent que la justice et y appliquent toute leur pensée et tous leurs efforts. Alors aussi, à l’égard de la divinité, ils sont convaincus qu’elle préside à tous les événements de la vie et que non seulement elle voit tous les actes qu’on accomplit, mais pénètre aussi parfaitement les pensées d’où procèdent ces actes. Mais dès qu’ils arrivent au pouvoir et à la souveraineté, dépouillant toutes ces attitudes et jetant bas, comme autant de masques de théâtre, les convenances et les usages, ils révèlent, en échange, l’audace, l’insolence, le mépris des choses divines et humaines. Et au moment où la piété et la droiture leur seraient le plus nécessaires, à eux qui sont à portée de l’envie et dont les pensées et les actes sont exposés à tous les yeux, alors, comme s’ils pensaient que Dieu ne les voit plus ou redoute leur puissance, voilà la conduite démente où ils se livrent. Toutes leurs terreurs excitées par un simple propos, toutes leurs haines gratuites, toutes leurs prédilections inconsidérées, ils y attachent un caractère d’autorité, de certitude et de vérité, et les croient agréables à Dieu et aux hommes ; quant à l’avenir, ils ne s’en mettent point en peine. Ils honorent tout d’abord les grands services, et, après les avoir honorés, les jalousent ; après avoir promu des gens à de hautes distinctions, ils les privent, non seulement de leur récompense, mais de la vie même sous de misérables prétextes que leur seule extravagance rend invraisemblables. S’ils punissent, ce n’est pas pour des actes dignes de répression, mais sur la foi de calomnies, d’accusations sans contrôle, et le châtiment s’abat non sur ceux qui le méritent, mais sur ceux qu’ils peuvent mettre à mort. C’est de quoi nous donne un merveilleux exemple la conduite de Saül, fils de Kis, le premier qui ait été roi sur les Hébreux après le gouvernement aristocratique et celui des Juges, lui qui mit à mort trois cents prêtres et prophètes, sur un simple soupçon contre Achimélech, lui qui détruisit aussi leur ville et chercha par cette boucherie à vider ce qu’on peut appeler le temple à la fois de prêtres et de prophètes, ne laissant même pas subsister leur patrie pour qu’elle pût en produire d autres après eux. 8. Abiathar, le fils d’Achimélech, qui, seul de la race de prêtres massacrés par Saül avait pu s’échapper, s’en alla trouver David, et lui raconta la catastrophe des siens et la mort de son père. David répondit qu’il avait prévu ce qui devait arriver, dès qu’il avait aperçu Doëg ; il s’était douté, en effet, que cet homme calomnierait le grand-prêtre auprès du roi et il s’accusait lui-même de leur malheur. Cependant il pria Abiathar de demeurer là et de vivre avec lui, car nulle part ailleurs il ne serait aussi bien en sûreté.


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Dernière mise à jour : 6/03/2009