[15,15] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕʹ.
Ὁποίαν δόξαν ἐπάγοντα οἱ Στωϊκοὶ περὶ θεοῦ καὶ περὶ συστάσεως τοῦ παντός.
ΑΠΟ ΤΗΣ ΕΠΙΤΟΜΗΣ ΑΡΕΙΟΥ ΔΙΔΥΜΟΥ.
« Ὅλον δὲ τὸν κόσμον σὺν τοῖς ἑαυτοῦ μέρεσι προσαγορεύουσι θεόν· τοῦτον δὲ
ἕνα μόνον εἶναί φασι καὶ πεπερασμένον καὶ ζῷον καὶ ἀΐδιον καὶ θεόν. Ἐν γὰρ
τούτῳ πάντα περιέχεσθαι τὰ σώματα, κενὸν δὲ μηδὲν ὑπάρχειν ἐν αὐτῷ. Τὸ γὰρ
ἐκ πάσης τῆς οὐσίας ποιὸν προσαγορεύεσθαι (κόσμον καὶ) τὸ κατὰ τὴν
διακόσμησιν τὴν τοιαύτην καὶ διάταξιν ἔχον. Διὸ κατὰ μὲν τὴν προτέραν
ἀπόδοσιν ἀΐδιον τὸν κόσμον εἶναί φασι, κατὰ δὲ τὴν διακόσμησιν γενητὸν καὶ
μεταβλητὸν κατὰ περιόδους ἀπείρους γεγονυίας τε καὶ ἐσομένας. Καὶ τὸ μὲν
ἐκ τῆς πάσης οὐσίας ποιὸν κόσμον ἀΐδιον εἶναι καὶ θεόν· λέγεσθαι δὲ κόσμον
σύστημα ἐξ οὐρανοῦ καὶ ἀέρος καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ τῶν ἐν αὐτοῖς
φύσεων· λέγεσθαι δὲ κόσμον καὶ τὸ οἰκητήριον θεῶν καὶ ἀνθρώπων (καὶ) (τὸν
ἐκ θεῶν καὶ ἀνθρώπων) καὶ τῶν ἕνεκα τούτων γενομένων συνεστῶτα. Ὃν γὰρ
τρόπον πόλις λέγεται διχῶς, τό τε οἰκητήριον καὶ τὸ ἐκ τῶν ἐνοικούντων σὺν
τοῖς πολίταις σύστημα, οὕτως καὶ ὁ κόσμος οἱονεὶ πόλις ἐστὶν ἐκ θεῶν καὶ
ἀνθρώπων συνεστῶσα, τῶν μὲν θεῶν τὴν ἡγεμονίαν ἐχόντων, τῶν δὲ ἀνθρώπων
ὑποτεταγμένων. Κοινωνίαν δ´ ὑπάρχειν πρὸς ἀλλήλους διὰ τὸ λόγου μετέχειν,
ὅς ἐστι φύσει νόμος· τὰ δ´ ἄλλα πάντα γεγονέναι τούτων ἕνεκα. Οἷς
ἀκολούθως νομιστέον προνοεῖν τῶν ἀνθρώπων τὸν τὰ ὅλα διοικοῦντα θεόν,
εὐεργετικὸν ὄντα καὶ χρηστὸν καὶ φιλάνθρωπον δίκαιόν τε καὶ πάσας ἔχοντα
τὰς ἀρετάς. Διὸ δὴ καὶ Ζεὺς λέγεται ὁ κόσμος, ἐπειδὴ τοῦ ζῆν αἴτιος ἡμῖν
ἐστι. Καθ´ ὅσον δὲ εἰρομένῳ λόγῳ πάντα διοικεῖ ἀπαραβάτως ἐξ ἀϊδίου
προσονομάζεσθαι Εἱμαρμένην· Ἀδράστειαν δὲ, ὅτι οὐδὲν ἔστιν αὐτὸν
ἀποδιδράσκειν· Πρόνοιαν δ´ ὅτι πρὸς τὸ χρήσιμον οἰκονομεῖ ἕκαστα.
Ἡγεμονικὸν δὲ τοῦ κόσμου Κλεάνθει μὲν ἤρεσε τὸν ἥλιον εἶναι διὰ τὸ
μέγιστον τῶν ἄστρων ὑπάρχειν καὶ πλεῖστα συμβάλλεσθαι πρὸς τὴν τῶν ὅλων
διοίκησιν, ἡμέραν καὶ ἐνιαυτὸν ποιοῦντα καὶ τὰς ἄλλας ὥρας. Τισὶ δὲ τῶν
ἀπὸ τῆς αἱρέσεως ἔδοξε γῆν τὸ ἡγεμονικὸν εἶναι τοῦ κόσμου, Χρυσίππῳ δὲ τὸν
αἰθέρα τὸν καθαρώτατον καὶ εἰλικρινέστατον, ἅτε πάντων εὐκινητότατον ὄντα
καὶ τὴν ὅλην περιάγοντα τοῦ κόσμου φοράν. »
Ταῦτα μὲν ἡμῖν ἀπὸ τῆς Ἐπιτομῆς Ἀρείου Διδύμου προκείσθω· πρὸς δὲ τὴν περὶ
θεοῦ τῶν Στωϊκῶν δόξαν ἀπαρκεῖ παραθέσθαι τὰς Πορφυρίου λέξεις ἐν τοῖς
πρὸς Βόηθον ἀντιγραφεῖσιν αὐτῷ Περὶ ψυχῆς τοῦτον ἐχούσας τὸν τρόπον·
| [15,15] CHAPITRE XV.
QUELLE EST L'OPlNION QUE LES STOÏCIENS ONT CONÇUE DE DIEU ET DE LA CONSTITUTION DE L'UNIVERS. EXTRAIT DE L'ABRÉGÉ D'ARIUS DIDYME.
« Ils saluent du nom de Dieu l'univers entier avec toutes ses parties :
ils disent que le monde est unique, qu'il est borné, qu'il est animé,
qu'il est éternel, qu'il est Dieu. C'est en lui que se trouvent renfermés
tous les corps; il n'y a point de vide dans son étendue.
« Ce qui a tiré le monde de la matière universelle se nomme Dieu, qui,
après l'arrangement que nous lui voyons, en conserve la direction. C'est
pourquoi, suivant la première définition, ils disent que le monde est
éternel; il ne devient naissant et changeant que dans l'acception de
l'ordre établi et suivant des révolutions infinies, passées et futures.
« Ainsi ce qui a tiré de la matière universelle le monde est éternel et
s'appelle Dieu. On appelle simplement monde l'ensemble du ciel, de l'air,
de la terre et de la mer, ainsi que des productions naturelles qui y sont
renfermées. On nomme encore monde la demeure des dieux et des hommes et de
ce qui a été créé pour eux. Comme le mot ville a deux acceptions,
l'habitation des citoyens, et l'agglomération de ceux qui habitent avec
les citoyens : ainsi le monde est comme une ville formée de la réunion des
Dieux et des hommes, dans laquelle les Dieux ont l'autorité et les hommes
leur sont soumis. Il y a société entre eux par l'intermédiaire du langage
qui est la loi de la nature. Tout le reste n'a d'existence que dans
l'intérêt de ceux-ci ; et, en conséquence, on doit penser que Dieu, qui
gouverne tout ce monde, exerce une providence à l'égard des hommes dont il
est le bienfaiteur, l'ami par excellence, qu'il est juste et qu'il réunit
toutes les vertus. Voici pourquoi le monde se nomme g-Zeus; c'est parce
qu'il est cause de notre vie g-apo g-toi -zehn. De même que, par la raison
des conséquences g-eiromenoh g-logo, il est nommé Destin, g-Eimarmeneh, parce
que, de toute éternité, il gouverne toutes choses, sans que rien puisse
lui résister. On le nomme encore g-Adrasteia (Adrastée), parce que rien ne
peut lui échapper (g-apo g-tou g-didraskein). On le nomme Providence, parce
qu'il gouverne tout pour le mieux.
« Cléanthe a choisi le soleil pour le suprême directeur g-Hehgemonikon de
l'univers, parce qu'il est le plus grand des astres, parce qu'il apporte
le principal concours à l'ordre de l'univers, attendu qu'on lui doit la
succession du jour et de la nuit et celle des saisons de l'année. Il a
semblé, au contraire, à quelques philosophes de cette même secte, que
c'était à la terre qu'on devait concéder cette suprématie de l'univers.
Chrysippe la plaçait dans l'éther comme le plus pur, le plus diaphane, le
plus mobile des éléments, qui dirige le mouvement constant du système du
monde. »
Je bornerai là l'extrait que je me proposais de donner d'Arius Didyme.
Quant à la notion de Dieu dans les idées des Stoïciens, il suffira de
citer ce qu'en dit Porphyre dans le livre opposé à celui de Boéthus sur
l'âme. Voici ses propres paroles :
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