[1150] ἔπος ἀλαθὲς εὗρον.
1151 ἄφρονες ὅσοι τὰς ἀρετὰς πολέμωι
1152 λόγχαισί τ´ ἀλκαίου δορὸς
1153-1154 κτᾶσθ´, ἀμαθῶς θανάτωι πόνους καταλυόμενοι.
1155-1156 εἰ γὰρ ἅμιλλα κρινεῖ νιν αἵματος, οὔποτ´ ἔρις
1157 λείψει κατ´ ἀνθρώπων πόλεις·
1158 αἳ Πριαμίδος γᾶς ἔλιπον θαλάμους,
1159 ἐξὸν διορθῶσαι λόγοις
1160 σὰν ἔριν, ὦ Ἑλένα.
1161 νῦν δ´ οἱ μὲν Ἅιδαι μέλονται κάτω,
1162 τείχεα δὲ φλογερὸς ὥστε Διὸς ἐπέσυτο φλόξ,
1163 ἐπὶ δὲ πάθεα πάθεσι φέρεις ἀθλίοις
1164 συμφοραῖς αἰλίνοις.
1165 (ΘΕΟΚΛΥΜΕΝΟΣ)
1165 ὦ χαῖρε, πατρὸς μνῆμ´· ἐπ´ ἐξόδοισι γὰρ
1166 ἔθαψα Πρωτεῦ ς´ ἕνεκ´ ἐμῆς προσρήσεως·
1167 ἀεὶ δέ ς´ ἐξιών τε κἀσιὼν δόμους
1168 Θεοκλύμενος παῖς ὅδε προσεννέπω, πάτερ.
1169 ὑμεῖς μὲν οὖν κύνας τε καὶ θηρῶν βρόχους,
1170 δμῶες, κομίζετ´ ἐς δόμους τυραννικούς.
1171 ἐγὼ δ´ ἐμαυτὸν πόλλ´ ἐλοιδόρησα δή·
1172 οὐ γάρ τι θανάτωι τοὺς κακοὺς κολάζομεν.
1173 καὶ νῦν πέπυσμαι φανερὸν Ἑλλήνων τινὰ
1174 ἐς γῆν ἀφῖχθαι καὶ λεληθέναι σκοπούς,
1175 ἤτοι κατόπτην ἢ κλοπαῖς θηρώμενον
1176 Ἑλένην· θανεῖται δ´, ἤν γε δὴ ληφθῆι μόνον.
1177 ἔα· ἀλλ´, ὡς ἔοικε, πάντα διαπεπραγμένα
1178 ηὕρηκα· τύμβου γὰρ κενὰς λιποῦς´ ἕδρας
1179 ἡ Τυνδαρὶς παῖς ἐκπεπόρθμευται χθονός.
1180 ὠή, χαλᾶτε κλῆιθρα, λύεθ´ ἱππικὰς
1181 φάτνας, ὀπαδοί, κἀκκομίζεθ´ ἅρματα,
1182 ὡς ἂν πόνου γ´ ἕκατι μὴ λάθηι με γῆς
1183 τῆσδ´ ἐκκομισθεῖς´ ἄλοχος ἧς ἐφίεμαι.
1184 ἐπίσχετ´· εἰσορῶ γὰρ οὓς διώκομεν
1185 παρόντας ἐν δόμοισι κοὐ πεφευγότας.
1186 αὕτη, τί πέπλους μέλανας ἐξήψω χροὸς
1187 λευκῶν ἀμείψας´ ἔκ τε κρατὸς εὐγενοῦς
1188 κόμας σίδηρον ἐμβαλοῦς´ ἀπέθρισας
1189 χλωροῖς τε τέγγεις δάκρυσι σὴν παρηίδα
1190 κλαίουσα; πότερον ἐννύχοις πεπεισμένη
1191 στένεις ὀνείροις ἢ φάτιν τιν´ οἴκοθεν
1192 κλυοῦσα λύπηι σὰς διέφθαρσαι φρένας;
1193 (ΕΛΕΝΗ) ὦ δέσποτ´—ἤδη γὰρ τόδ´ ὀνομάζω ς´ ἔπος—
1194 ὄλωλα· φροῦδα τἀμὰ κοὐδέν εἰμ´ ἔτι.
1195 (ΘΕΟΚΛΥΜΕΝΟΣ) ἐν τῶι δὲ κεῖσαι συμφορᾶς; τίς ἡ τύχη;
1196 (ΕΛΕΝΗ) Μενέλαος—οἴμοι, πῶς φράσω; —τέθνηκέ μοι.
1197 (ΘΕΟΚΛΥΜΕΝΟΣ) {οὐδέν τι χαίρω σοῖς λόγοις, τὰ δ´ εὐτυχῶ.}
1198 πῶς οἶσθα; μῶν σοι Θεονόη λέγει τάδε;
1199 (ΕΛΕΝΗ) κείνη τε φησὶν ὅ τε παρὼν ὅτ´ ὤλλυτο.
| [1150] la parole des dieux est seule véritable.
Insensés, vous qui, poursuivant la gloire de la valeur guerrière, espérez follement terminer par les armes les pénibles travaux des mortels, si le sang répandu doit être l'arbitre de leurs querelles, jamais la discorde ne cessera de régner au sein des cités. C'est ainsi, ô Hélène, que les armes ont ravagé la terre de Priam, quand des paroles pouvaient pacifier la querelle excitée par ton nom. Maintenant de nombreux guerriers sont devenus la proie de Pluton, et la flamme dévorante, semblable à la foudre de Jupiter, a détruit les murs d'Ilion, en répandant au loin la désolation et la ruine.
THÉOCLYMÈNE.
1165 Salut, tombeau de mon père. O Protée, j'ai voulu qu'il fût placé à l'entrée du palais afin de l'avoir à ma portée. Toujours, en entrant et en sortant, ton fils Théoclymène t'adresse ses vœux, ô mon père. Vous, fidèles serviteurs, faites rentrer dans l'intérieur du palais les chiens et les filets, instruments de notre chasse. Pour moi, je me suis déjà fait bien des reproches ; je n'inflige pas la mort aux méchants. Je viens d'apprendre qu'un Grec est entré ouvertement dans cet État, et qu'il a échappé aux gardes ; c'est sans doute quelque espion, ou il vient pour ravir furtivement Hélène ; mais il mourra s'il est pris. Mais quoi ! ne semble-t-il pas qu'il a déjà exécuté son projet ? La fille de Tyndare a quitté sa place près de ce tombeau, elle a fui loin de ce rivage... Holà ! esclaves, ouvrez les portes, faites sortir les chevaux de l'écurie, faites avancer les chars! que du moins ma négligence ne laisse pas échapper l'épouse que je désire posséder. — Arrêtez, car je vois ici celle que je cherche; elle n'était pas encore partie. Hélène, pourquoi as-tu changé en vêtements de deuil tes blancs vêtements ? pourquoi le fer a-t-il coupé ces cheveux qui ornaient ta noble tête ? pourquoi ces larmes récentes qui inondent ton visage? Un songe nocturne a-t-il attristé ton âme, ou quelque fâcheuse nouvelle te
plonge-t-elle dans la douleur?
HÉLÈNE.
O mon maître! (ce nom te convient désormais) j'ai tout perdu, je succombe à mon désespoir.
THÉOCLYMÈNE.
1195 Quel malheur t'est survenu ? quel accident t'arrive ?
HÉLÈNE.
Ménélas.... pourrai-je le dire?.... Hélas! il n'est plus.
THÉOCLYMÈNE.
Je ne veux point me réjouir d'une nouvelle qui t'afflige, et qui cependant fait mon bonheur. Mais de qui le sais-tu ? est-ce Théonoé qui te l'a dit ?
HÉLÈNE.
Elle a confirmé le triste récit de cet homme, qui l'a vu périr.
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