[288] Οὐρὰ καὶ μέλη ὄφεως.
Δράκοντος ἡ οὐρὰ τῇ κεφαλῇ ἐστασίασεν, ἀξιοῦσα ἡγεῖσθαι παρὰ
μέρος καὶ μὴ διὰ πάντος ἀκολουθεῖν ἐκείνῃ. Λαβοῦσα δὲ τὴν
ἡγεμονίαν ἑαυτήντε κακῶς ἀπήλλαττε ἀνοίᾳ πορευομένη καὶ τὴν
κεφαλὴν κατέξαινε τυφλοῖς καὶ κωφοῖς μέρεσιν ἀναγκαζομένην
παρὰ φύσιν ἕπεσθαι.
Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι οἱ πρὸς χάριν ἅπαντα πολιτευόμενοι τοιαῦτα
πάσχουσι.
| [288] LA QUEUE ET LE CORPS DU SERPENT
Un jour la queue du serpent eut la prétention de conduire et de marcher la
première. Les autres organes lui dirent : «Comment nous conduiras-tu, toi qui
n'a pas d'yeux ni de nez, comme les autres animaux ?» Mais ils ne la
persuadèrent pas, et à la fin le bon sens eut le dessous. La queue commanda et
conduisit, tirant à l'aveugle tout le corps, tant qu'enfin elle tomba dans un
trou plein de pierres, où le serpent se meurtrit l'échine et tout le corps.
Alors elle s'adressa, flatteuse et suppliante, à la tète : «Sauve-nous, s'il te
plaît, maîtresse ; car j'ai eu tort d'entrer en lutte avec toi.»
Cette fable confond les hommes rusés et pervers qui se révoltent contre leurs
maîtres.
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