[266] Ὄνος βαστάζων ἄγαλμα.
Ὄνῳ τις ἐπιθεὶς ξόανον ἦγε· πολλοὶ δὲ προσεκύνουν τῶν
συναντώντων. Ὁ δὲ ὄνος τυφωθείς, νομίζων αὐτὸν προσκυνεῖν τοὺς
ἀγροίκους, σκιρτῶν ἤμελλε τὸν θεὸν ῥίψειν. Ἀλλὰ τοῦτον ξύλοις
παίων ὁ δεσπότης εἶπεν· Ὄνος εἶ θεὸν φέρων, ἀλλ' οὐ θεοῖς ὑπάρχεις
ὁμότιμος.
{Ὅτι} κτηνώδεις ἄνδρας, τοὺς τυφωμένους ἐπ' ἀλλοτρίαις δόξαις ὁ
μῦθος ἐλέγχει.
| [266] L'ÂNE QUI PORTE UNE STATUE DE DIEU
Un homme, ayant mis une statue de dieu sur le dos d'un âne, le conduisait à la
ville. Comme les passants se prosternaient devant la statue, l'âne, s'imaginant
que c'était lui qu'on adorait, ne se tint plus d'orgueil; il se mit à braire et
il refusa d'avancer. L'ânier, devinant sa pensée, lui dit en le frappant de son
gourdin : «Pauvre cervelle ! il ne manquait plus que cela, de voir un âne adoré
des hommes.»
Cette fable montre que ceux qui font vanité des avantages d'autrui prêtent à
rire à ceux qui les connaissent.
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