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Du texte à l'hypertexte

ÉSOPE, Les Fables, troisième partie (fables 101 à 150)

[117] LA VIPÈRE ET L'HYDRE

  [117] Ἔχις καὶ ὕδρος.

[117] Ἔχις καὶ ὕδρος.
Ἔχις φοιτῶν ἐπί τινα κρήνην ἔπινεν. δὲ ἐνταῦθα οἰκῶν ὕδρος
ἐκώλυεν αὐτόν, ἀγανακτῶν ὅτι μὴ ἀρκεῖται τῇ ἰδίᾳ νομῇ, ἀλλὰ καὶ
ἐπὶ τὴν αὐτοῦ δίαιταν ἀφικνεῖται. Ἀεὶ δὲ τῆς φιλονεικίας
αὐξανομένης, συνέθεντο ὅπως εἰς μάχην ἀλλήλοις καταστῶσι καὶ
τοῦ νικῶντος τε τοῦ ὕδατος καὶ τῆς γῆς νομὴ γίνηται. Ταξαμένων
δὲ αὐτῶν προθεσμίαν, οἱ βάτραχοι διὰ μῖσος τοῦ ὕδρου
παραγενόμενοι πρὸς τὸν ἔχιν παρεθάρσυνον αὐτόν, ἐπαγγελλόμενοι
καὶ αὐτοὶ συμμαχήσειν αὐτῷ. Ἐνστάσης δὲ τῆς μάχης, μὲν ἔχις
πρὸς τὸν ὕδρον ἐπολέμει, οἱ δὲ βάτραχοι μηδὲν περαιτέρω δρᾶν
δυνάμενοι μεγάλα ἐκεκράγεισαν. Καὶ ἔχις νικήσας ᾐτιᾶτο αὐτοὺς
ὅτι γε συμμαχήσειν αὐτῷ ὑποσχόμενοι παρὰ τὴν μάχην οὐ μόνον
οὐκ ἐβοήθουν, ἀλλὰ καὶ ᾖδον. Οἱ δὲ ἔφασαν πρὸς αὐτόν· Ἀλλ' εὖ γε
ἴσθι, οὗτος, ὅτι ἡμετέρα συμμαχία οὐ διὰ χειρῶν, διὰ δέ μόνης
φωνῆς συνέστηκεν.
λόγος δηλοῖ ὅτι, ἔνθα χειρῶν χρεία ἐστίν, διὰ λόγων βοήθεια
οὐδὲν λυσιτελεῖ.
[117] LA VIPÈRE ET L'HYDRE Une vipère venait régulièrement boire à une source. Une hydre qui l'habitait voulait l'en empêcher, s'indignant que la vipère, non contente de son propre pâtis, envahit encore son domaine à elle. Comme la querelle ne faisait que s'envenimer, elles convinrent de se livrer bataille : celle qui serait victorieuse aurait la possession de la terre et de l'eau. Elles avaient fixé le jour, quand les grenouilles, par haine de l'hydre, vinrent trouver la vipère et l'enhardirent en lui promettant de se ranger de son côté. Le combat s'engagea, et la vipère luttait contre l'hydre, tandis que les grenouilles, ne pouvant faire davantage, poussaient de grands cris. La vipère ayant remporté la victoire leur adressa des reproches : elles avaient, disait-elle, promis de combattre avec elle, et. pendant la bataille, au lieu de la secourir, elles ri avaient fait que chanter. Les grenouilles répondirent : «Sache bien, camarade, que notre aide ne se donne point par les bras, mais par la voix seule.» Cette fable montre que, quand on a besoin des bras, les secours en paroles ne servent de rien.


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Dernière mise à jour : 11/05/2005