[8] Ἀηδὼν καὶ ἱέραξ.
Ἀηδὼν ἐπί τινος ὑψηλῆς δρυὸς καθημένη κατὰ τὸ σύνηθες ᾖδεν. Ἰέραξ δὲ αὐτὴν
θεασάμενος, ὡς ἠπόρει τροφῆς, ἐπιπτὰς συνέλαβεν. Ἡ δὲ μέλλουσα ἀναιρεῖσθαι
ἐδέετο αὐτοῦ μεθεῖναι αὐτήν, λέγουσα ὡς οὐχ ἱκανή ἐστιν ἱέρακος αὐτὴ γαστέρα
πληρῶσαι: δεῖ δὲ αὐτόν, εἰ τροφῆς ἀπορεῖ, ἐπὶ τὰ μείζονα τῶν ὀρνέων τρέπεσθαι.
Καὶ ὅς ὑποτυχὼν εἶπεν: " Ἀλλ' ἔγωγε ἀπόπληκτος ἂν εἴην, εἰ τὴν ἐν χερσὶν
ἑτοίμην βορὰν παρεὶς τὰ μηδέπω φαινόμενα διώκοιμι. "
Οὕτος καὶ τῶν ἀνθρώπων ἀλόγιστοί εἰσιν οἷ δι' ἐλπίδα μειζόνων
{πραγμάτων} τὰ ἐν χερσὶν ὄντα προΐενται.
| [8] LE ROSSIGNOL ET L'ÉPERVIER
Un rossignol perché sur un chêne élevé chantait à son ordinaire. Un épervier
l'aperçut, et, comme il manquait de nourriture, il fondit sur lui et le lia. Se
voyant près de mourir, le rossignol le pria de le laisser aller, alléguant qu'il
n'était pas capable de remplir à lui seul le ventre d'un épervier, que celui-ci
devait, s'il avait besoin de nourriture, s'attaquer à des oiseaux plus gros.
L'épervier répliqua : « Mais je serais stupide, si je lâchais la pâture que je
tiens pour courir après ce qui n'est pas encore en vue. »Cette fable montre que
chez les hommes aussi, ceux-là sont déraisonnables qui dans l'espérance de plus
grands biens laissent échapper ceux qu'ils ont dans la main.
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