[42] (Version A) Ἀλώπηξ μηδέποτε θεασαμένη λέοντα.
Ἀλώπηξ μηδέποτε θεασαμένη λέοντα, ἐπειδὴ κατά τινα συντυχίαν
ὑπήντησε, τὸ μὲν πρῶτον ἰδοῦσα οὕτως διεταράχθη ὡς μικροῦ καὶ
ἀποθανεῖν. Ἐκ δευτέρου δὲ αὐτῷ περιτυχοῦσα ἐφοβήθη μέν, ἀλλ' οὐχ
οὕτως ὡς τὸ πρότερον. Ἐκ τρίτου δὲ θεασαμένη οὕτω κατεθάρρησεν
ὡς καὶ προσελθοῦσα αὐτῷ διελέχθη.
Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι ἡ συνήθεια καὶ τὰ φοβερὰ τῶν πραγμάτων
καταπραΰνει.
(Version B)
Ἁλώπηξ μηδέποτε θεασαμένη λέοντα.
Ἀλώπηξ μήπω θεασαμένη λέοντα, ἐπειδὴ κατά τινα τύχην αὐτῷ
συνήντησε, τὸ μὲν πρῶτον οὕτως ἐφοβήθη ὡς μικροῦ καὶ ἀποθανεῖν.
Ἔπειτα τὸ δεύτερον θεασαμένη, ἐφοβήθη μέν, οὐ μὴν ὡς τὸ
πρότερον. Ἐκ τρίτου δὲ τοῦτον θεασαμένη οὕτως αὐτοῦ
κατεθάρσησεν ὡς καὶ
προσελθοῦσα διαλεχθῆναι.
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι ἡ συνήθεια καὶ τὰ φοβερὰ τῶν πραγμάτων
εὐπρόσιτα ποιεῖ.
| [42] LE RENARD QUI N'AVAIT JAMAIS VU DE LION
Un renard n'avait jamais vu de lion. Or le hasard le mit un jour en face de ce
fauve. Comme il le voyait pour la première fois, il eut une telle trayeur qu'il
faillit en mourir. L'ayant rencontré une deuxième fois, il eut peur encore, mais
pas autant que la première fois. Mais à la troisième fois qu'il le vit, il
s'enhardit jusqu'à s'en approcher et à causer avec lui.
Cette fable montre que l'accoutumance adoucit même les choses effrayantes.
(Version B - traduction DDC) :
Lorsqu’un renard qui n’avait jamais vu de lion, par hasard en croisa un, il eut cette première fois si peur qu’il se sentit à deux doigts de mourir. Lorsqu’il le croisa une deuxième fois, il eut peur, mais certes pas autant que la première. Le croisant une troisième fois, il résista si bien à sa peur qu’il s’avança vers lui pour engager la conversation.
La fable démontre que l’accoutumance rend accessibles les situations effrayantes.
Commentaire DDC :
La différence entre les deux versions se marque par l’appauvrissement du style dans la version B.
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