[41] (Version A) Ἀλώπηξ κολουρός.
Ἀλώπηξ ὑπό τινος πάγης τὴν οὐρὰν ἀποκοπεῖσα, ἐπειδὴ δι' αἰσχύνην
ἀβίωτον ἡγεῖτο τὸν βίον ἔχειν, ἔγνω δεῖν καὶ τὰς ἄλλας ἀλώπεκας εἰς
τὸ αὐτὸ προαγαγεῖν, ἵνα τῷ κοινῷ πάθει τὸ ἴδιον ἐλάττωμα
συγκρύψῃ. Καὶ δὴ ἁπάσας ἀθροίσασα παρῄνει αὐταῖς τὰς αὐρὰς
ἀποκόπτειν, λέγουσα ὡς οὐκ ἀπρεπὲς μόνον τοῦτο, ἀλλὰ καὶ
περισσόν τι αὐταῖς βάρος προσήρτηται. Τούτων δέ τις ὑποτυχοῦσα
ἔφη· Ὦ αὕτη, ἀλλ' εἰ μή σοι τοῦτο συνέφερεν, οὐκ ἂν ἡμῖν τοῦτο
συνεβούλευσας. Οὗτος ὁ λόγος ἁρμόττει πρὸς ἐκείνους οἳ τὰς
συμβουλίας ποιοῦνται τοῖς πέλας οὐ δι' εὔνοιαν, ἀλλὰ διὰ τὸ ἑαυτοῖς
συμφέρον.
(Version B)
Ἀλώπηξ κολουρός.
Ἀλώπηξ ἐν παγίδι ληφθεῖσα καί ἀποκοπείσης τῆς οὐρᾶς διαδρᾶσα,
ἀβίωτον ὑπ' αἰσχύνης ἡγεῖτο τὸν βίον. Ἔγνω οὖν καὶ τὰς ἄλλας
ἀλώπεκας τοῦτ' αὐτὸ νουθετῆσαι ὡς ἂν τῷ κοινῷ πάθει τὸ ἴδιον
συγκαλύψειεν αἶσχος. Καὶ δὴ πάσας ἀθροίσασα παρῄνει τὰς οὐρὰς
ἀποκόπτειν, ὡς οὐκ ἀπρεπὲς μόνον τοῦτο τὸ μέλος ὄν, ἀλλὰ καὶ
περιττὸν βάρος προσηρτημένον. Ὑπολαβοῦσα δὲ τις αὐτῶν εἶπεν· Ὠ
αὕτη, ἀλλ' εἰ οὔ σοι τοῦτο συνέφερεν, οὐκ ἂν ἡμῖν αὐτὸ
συνεβούλευες.
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οἱ πονηροὶ τῶν ἀνθρώπων οὐ δι' εὔνοιαν τὰς πρὸς
τοὺς πέλας ποιοῦνται συμβουλίας, διὰ δὲ τὸ αὐτοῖς συμφέρον.
| [41] LE RENARD ÉCOURTÉ
Un renard, ayant eu la queue coupée par un piège, en était si honteux qu'il
jugeait sa vie impossible ; aussi résolut-il d'engager les autres renards à
s'écourter de même, afin de cacher dans la mutilation commune son infirmité
personnelle. En conséquence il les assembla tous et les engagea à se couper la
queue, disant que c'était non seulement un enlaidissement, mais encore un poids
inutile que cet appendice. Mais un des renards prenant la parole dit : « Hé !
camarade, si ce n'était pas ton intérêt, tu ne nous aurais pas donné ce conseil. »
Cette fable convient à ceux qui donnent des conseils à leur prochain, non par
bienveillance, mais par intérêt personnel.
(Version B - traduction DDC) :
Un renard pris dans un piège avait eu la queue coupée en s’en échappant. Jugeant que la honte lui rendait la vie insupportable, il résolut d’inspirer la même mutilation aux autres renards pour noyer dans cette expérience commune sa propre honte. Les ayant tous réunis, il les engageait à se couper la queue en décrivant ce membre non seulement comme malséant, mais comme un poids superflu à traîner. L’un d’eux lui objecta : « Dis donc toi, si n’y allait pas de ton intérêt, tu ne nous conseillerais pas la même chose» !
La fable démontre que les gens pervers ne donnent pas de conseils à leurs proches par bienveillance, mais pour leur propre intérêt.
Commentaire DDC :
Les deux versions sont très proches, la seconde décrivant davantage la séquence du renard pris au piège et sa décision d’influencer ses congénères.
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