[43] (Version A) Ἀλώπηξ πρὸς μορμολύκειον.
Ἀλώπηξ εἰς οἰκίαν ἐλθοῦσα ὑποκριτοῦ καὶ ἕκαστα τῶν αὐτοῦ σκευῶν
διερευνωμένη, εὗρε καὶ κεφαλὴν μορμολυκείου εὐφυῶς
κατεσκευασμένην, ἣν καὶ ἀναλαβοῦσα ταῖς χερσὶν ἔφη· Ὢ οἵα
κεφαλή, καὶ ἔγκεφαλον οὐκ ἔχει. Ὁ μῦθος πρὸς ἄνδρας
μεγαλοπρεπεῖς μὲν τῷ σώματι, κατὰ ψυχὴν δὲ ἀλογίστους.
(Version B)
Ἀλώπηξ πρὸς μορμολύκειον.
Ἀλώπηξ εἰσελθοῦσα εἰς πλάστου ἐργαστήριον καὶ ἕκαστον τῶν
ἐνόντων διερευνῶσα, ὡς περιέτυχε τραγῳδοῦ προσωπείῳ, τοῦτο
ἐπάρασα εἶπεν· Οἵα κεφαλὴ ἐγκέφαλον οὐκ ἔχει.
Πρὸς ἄνδρα μεγαλοπρεπῆ μὲν σώματι, κατὰ ψυχὴν δὲ ἀλόγιστον ὁ
λόγος εὔκαιρος.
| [43] LE RENARD ET LE MASQUE
Un renard s'étant glissé dans la maison d'un acteur, fouilla successivement
toutes ses hardes, et trouva, entre autres objets, une tête de masque
artistement travaillée. Il la prit dans ses pattes et dit : « Oh ! quelle tête !
mais elle n'a pas de cervelle. »
Cette fable convient aux hommes magnifiques de corps, mais pauvres de jugement.
(Version B - traduction DDC) :
Un renard était entré dans l’atelier d’un statuaire et y fouinait à la recherche de tout ce qui s’y trouvait, quand il découvrit un masque de tragédien et le souleva. «Pareille tête n’a pas de cervelle !» dit-il.
Le récit s’applique parfaitement à un homme qui en impose par son bel aspect tout en étant incapable de réfléchir.
Commentaire DDC :
La traduction littérale du titre de la fable devrait être «Le Renard devant l’épouvantail », ce qui nous renvoie à la version A où le renard curieux découvre un masque d’épouvantail chez un acteur. Outre le changement de décor dans la B, son auteur fait à nouveau l’impasse sur les détails, notamment la brève mais éloquente description du masque, dont la beauté suscite précisément l’exclamation du renard et annonce la morale.
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