[32] (Version A) Ἀλώπηξ καὶ βότρυς.
Ἀλώπηξ λιμώττουσα, ὡς ἐθεάσατο ἀπό τινος ἀναδενδράδος βότρυας
κρεμαμένους, ἠβουλήθη αὐτῶν περιγενέσθαι καὶ οὐκ ἠδύνατο.
Ἀπαλλαττομένη δὲ πρὸς ἑαυτὴν εἶπεν· Ὄμφακές εἰσιν. Οὕτω καὶ τῶν
ἀνθρώπων ἔνιοι τῶν πραγμάτων ἐφικέσθαι μὴ δυνάμενοι δι'
ἀσθένειαν τοὺς καιροὺς αἰτιῶνται.
(Version B)
Ἀλώπηξ πρὸς ὄμφακας καὶ μῦς.
Ἀλώπηξ ἐν κρεβαττινᾷ βότρυας πεπείρους ἰδοῦσα ἤμελλε φαγεῖν
μέν, ἐν ὕψει δὲ ὄντας οὐκ ηὐπόρει φαγεῖν. Μῦς δὲ ἰδὼν ταύτην
ἐμειδίασεν εἰπών· Οὐδὲν τρώγεις. Ἡ δὲ ἀλώπηξ μὴ θέλουσα
ἡττηθῆναι παρὰ τοῦ μυὸς ἔφη· Ὄμφακές εἰσιν.
Ὅτι τοὺς πονηροὺς καὶ μὴ βουλομένους πείθεσθαι τῷ λόγῳ ὁ μῦθος
ἐλέγχει.
| [32] LE RENARD ET LES RAISINS
Un renard affamé, voyant des grappes de raisin pendre à une treille, voulut les
attraper ; mais ne pouvant y parvenir, il s'éloigna en se disant à lui-même : «
C'est du verjus. »
Pareillement certains hommes, ne pouvant mener à bien leurs affaires, à cause de
leur incapacité, en accusent les circonstances.
(Version B - traduction DDC) :
Un renard avait vu dans une corbeille suspendue des raisins mûrs et voulait en manger, mais comme ils se trouvaient assez haut, il n’arrivait pas à les manger. Une souris l’avait surpris qui lui dit en riant sous cape: « Tu ne manges rien ? Le renard ne voulant pas laisser le dernier mot à la souris « Ils sont encore verts ! » lui dit-il. La fable prouve que les méchants ne veulent pas non plus reconnaître ce qui relève du bon sens.
Commentaire DDC :
L’auteur de la version B a cru bon d’introduire une souris comme témoin. Curieusement il ne fait pas mention de la faim qui pousse le renard à manger des raisins, un mets curieux pour pareil animal et, pour renforcer l’effet de la piteuse réaction du renard, il précise que les raisins sont mûrs ! La version A présente finement le renard comme n’acceptant pas sa propre faiblesse et se trompant lui-même dans son monologue intérieur. Ici la susceptibilité du renard n’accepte pas la douce moquerie d’une souris narquoise, un être si inférieur. Il est sans doute le seul à croire à la pertinence de son argument d’autorité. Le style est assez peu soigné.
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