[31] (Version A) Ἀλώπηξ καὶ βάτος.
Ἀλώπηξ φραγμὸν ἀναβαίνουσα, ἐπειδὴ ὀλισθήσασα καταπίπτειν
ἔμελλεν, ἐπελάβετο πρὸς βοήθειαν βάτου. Καὶ δὴ τοὺς πόδας ἐπὶ ταῖς
ἐκείνης κέντροις αἱμάξασα καὶ ἀλγήσασα πρὸς αὐτὴν εἶπεν: "Οἴμοι:
καταφυγοῦσάν με γὰρ ἐπὶ σὲ ὡς ἐπὶ βοηθὸν σὺ χεῖρον διέθηκας. "
"Ἀλλα' ἐσφάλης, ὦ αὕτη," φησὶν ἡ βάτος, "ἐμοῦ βουληθεῖσα
ἐπιλαβέσθαι, ἥτις πάντων ἐπιλαμβάνεσθαι εἴωθα."
Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι οὕτω καὶ τῶν ἀνθρόπων μάταιοι ὅσοι βοηθοῖς
προστρέχουσιν οἷς τὸ ἀδικεῖν μᾶλλον ἔμφυτον.
(Version B)
Ἀλώπηξ καὶ βάτος.
Ἀλώπηξ φραγμὸν ἀναβαίνουσα, ἐπειδὴ ὀλισθαίνειν ἔμελλε, βάτου
ἐπελάβετο. Ξυσθεῖσα δὲ τὸ πέλμα καὶ δεινῶς διατεθεῖσα, ᾐτιᾶτο
αὐτὴν ὅτι καταφυγοῦσα ἐπ' αὐτὴν ὡς ἐπὶ βοηθὸν χείρονι αὐτῇ
ἐχρήσατο. Καὶ ἡ βάτος ὑποτυχοῦσα εἶπεν· Ἀλλ' ἐσφάλης τῶν φρενῶν,
ὦ αὕτη, ἐμοῦ ἐπιλαβέσθαι βουληθεῖσα, ἥτις αὐτὴ πάντων
ἐπιλαμβάνεσθαι εἴωθα.
Οὕτως καὶ τῶν ἀνθρώπων μάταιοί εἰσιν ὅσοι τούτοις ὡς βοηθοῖς
προσφεύγουσιν οἷς τὸ ἀδικεῖν μᾶλλόν ἐστιν ἔμφυτον.
| [31] LE RENARD ET LA RONCE
Un renard, franchissant une clôture, glissa, et se voyant sur le point de
tomber, saisit une ronce pour s'aider de son secours. Les épines de la ronce lui
ayant mis les pattes en sang, il eut mal et lui dit : « Hélas ! j'ai eu recours
à toi pour m'aider, et tu m'as mis plus mal en point. - Eh bien ! tu t'es
fourvoyé, l'ami, dit la ronce, en voulant t'accrocher à moi qui ai l'habitude
d'accrocher tout le monde. »
Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont
recours à l'aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.
(Version B - traduction DDC) :
Un renard qui avait escaladé une clôture et allait en tomber, s’accrocha à une ronce. Il eut la peau éraflée. En proie à la hargne, le voilà qui s’en prenait à la ronce de l’avoir mis plus mal en point, lui qui s’était réfugié auprès d’elle pour se faire aider. La ronce répliqua « Dis donc toi, tu t’es trompé dans tes méninges, en voulant t’accrocher à moi ! D’habitude, c’est moi qui m’accroche à tout» !
Ainsi parmi les hommes, bien sots sont ceux qui recherchent l’aide de personnes portées naturellement à nuire.
Commentaire DDC :
Si la version B recopie entièrement ou partiellement certaines phrases de son modèle, elle est plus faible sur le plan descriptif : la blessure du renard est décrite avec force détails dans la version A au point que c’est la souffrance qui déclenche-en style direct- ses lamentations. Les dégâts sont moindres dans la version B où le ressentiment mentionné en style indirect l’emporte sur la douleur. Il est piquant dans les deux récits que le renard, animal malin et rusé par excellence, passe pour un idiot.
|