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Du texte à l'hypertexte

ÉSOPE, Les Fables, première partie (fables 1 à 50)

[26] LE PÊCHEUR ET LE PICAREL

  [26] LE PÊCHEUR ET LE PICAREL

[26] (Version A) Ἁλιεὺς καὶ σμαρίς. Ἁλιεὺς τὸ δίκτυον χαλάσας ἐν τῇ θαλάσσῃ ἀνήνεγκε σμαρίδα. Σμικρὰ δὲ οὖσα ἱκέτευεν αὐτὸν νῦν μὲν μὴ λαβεῖν αὐτήν, ἀλλ' ἐᾶσαι, διὰ τὸ σμικρὰν τυγχάνειν. "Ἀλλ ὅταν αὐξυνθῶ καὶ μεγάλη, φησί, γένωμαι, συλλαβεῖν με δυνήσῃ, ἐπεὶ καὶ εἰς μείζονά σοι ὠφέλειαν ἔσομαι." Καὶ ἁλιεὺς εἶπεν· "Ἀλλ' ἔγωγε ἄνους ἂν εἴην, εἰ τὸ ἐν χερσὶ παρεὶς κέρδος, κἂν σμικρὸν , τὸ προσδοκώμενον, κἂν μέγα ὑπάρχῃ, ἐλπίζοιμι." μῦθος δηλοῖ ὅτι ἀλόγιστος ἂν εἴη δι' ἐλπίδα μείζονος τὰ ἐν χερσὶν ἀφεὶς σμικρὰ ὄντα.

(Version B)
Ἁλιεὺς καὶ μαινίς. Ἁλιεὺς καθεὶς τὸ δίκτυον ἀνήνεγκε μαινίδα. Τῆς δὲ ἱκετευούσης αὐτὸν πρὸς τὸ παρὸν μεθεῖναι αὐτήν, ἐπειδὴ μικρὰ τυγχάνει, ὕστερον δὲ αὐξηθεῖσαν συλλαμβάνειν εἰς μείζονα ὠφέλειαν, ἁλιεὺς εἶπεν· Ἀλλ' ἐγὼ εὐηθέστατος ἂν εἴην, εἰ τὸ ἐν χειρὶ παρεὶς κέρδος, ἄδηλον ἐλπίδα διώκοιμι. λόγος δηλοῖ ὅτι αἱρετώτερόν ἐστι τὸ παρὸν κέρδος, κἂν μικρὸν , τὸ προσδοκώμενον, κἂν μέγα ὑπάρχῃ.

[26] LE PÊCHEUR ET LE PICAREL Un pêcheur, ayant laissé couler son filet dans la mer, en retira un picarel. Comme il était petit, le picarel supplia le pêcheur de ne point le prendre pour le moment, mais de le relâcher en considération de sa petitesse. « Mais quand j'au­rai grandi, continua-t-il, et que je serai un gros poisson, tu pourras me reprendre; aussi bien je te ferai plus de profit. — Hé mais ! répartit le pêcheur, je serais un sot de lâcher le butin que j'ai dans la main, pour compter sur le butin à venir, si grand qu'il soit. » Cette fable montre que ce serait folie de lâcher, sans espoir d'un profit plus grand, le profit qu'on a dans la main, sous prétexte qu'il est petit.

(Version B - traduction DDC) :
Un pêcheur lança son filet et ne ramena qu’un picarel. Celui-ci le supplia de le relâcher, puisque justement il était si petit, et de ne le prendre que quand il aurait grandi pour en tirer un plus grand profit. Le pêcheur lui répondit : « Mais je serais le plus grand idiot du monde si je négligeais le gain que j’ai en main pour poursuivre un espoir invisible ! » La fable démontre qu’il faut préférer le gain qui se présente, si petit soit-il, plutôt que celui qu’on escompte, même s’il est important.

Commentaire DDC :
Le récit s’est desséché en rapportant les propos du picarel en discours indirect. La réplique du pêcheur met seulement en balance un gain présent et un gain envisageable dans le futur, et non pas leur importance, autrement dit « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Dans la version A, la morale est une périphrase de la réponse du pêcheur et a pu être ressentie comme une insistance inutile par l’auteur du doublet, qui cite presque textuellement comme morale la réponse du pêcheur au picarel dans la version A. On peut établir une comparaison avec "Le Rossignol et l’épervier" (8).


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Dernière mise à jour : 4/05/2005