[16] (Version A) Αἶξ καὶ ὄνος.
Αἶγα καὶ ὄνον ἔτρεφέ τις. Ἡ δὲ αἶξ, φθονήσασα τῷ ὄνῳ διὰ τὸ
περισσὸν τῆς τροφῆς, ἔλεγεν ὡς ἄπειρα κολάζῃ, ποτὲ μὲν ἀλήθων,
ποτὲ δὲ ἀχθοφορῶν, καὶ συνεβούλευεν ἐπίληπτον ἑαυτὸν ποιήσαντα
καταπεσεῖν ἔν τινι βόθρῳ καὶ ἀναπαύσεως τυχεῖν. Ὁ δὲ πιστεύσας
καὶ πεσὼν συνετρίβη. Ὁ δὲ δεσπότης τὸν ἰατρὸν καλέσας ᾔτει
βοηθεῖν. Ὁ δὲ αἰγὸς πνεύμονα ἐγχυματίσαι ἔλεγεν αὐτῷ καὶ τῆς
ὑγείας τυχεῖν. Τὴν δὲ αἶγα θύσαντες τὸν ὄνον ἰάτρευον. Ὁτι ὅστις
καθ' ἑτέρου δόλια μηχανᾶται ἑαυτοῦ γίνεται τῶν κακῶν ἀρχηγός.
(Version B)
Αἲξ καὶ ὄνος.
Αἶγα καὶ ὄνον ἔτρεφέ τις. Ἡ δὲ αἲξ, φθονήσασα τῷ ὄνῳ διὰ τὸ
περιττὸν τῆς τροφῆς, εἰρωνικῶς συνεβούλευε λέγουσα· Ἄπειρα
κολάζῃ, ποτὲ μὲν ἀλήθων, ποτὲ δ' ἀχθηφορῶν. Ἐπίληπτον οὖν
ἑαυτὸν ποιήσας τῷ βόθρῳ κρημνίσθητι. Πεισθεὶς οὖν ὁ ὄνος
ἐποίησεν ὡς ἐδιδάχθη· ὅθεν καὶ συνετρίβη. Ὁ δὲ δεσπότης
ἀμφοτέρων καλέσας τὸν ἰατρὸν βοηθεῖν τῷ ὄνῳ ἢτεῖτο. Ὁ δὲ πόμα
τούτῳ δι' αἰγὸς πνεύμονος κατασκευασθὲν κεράσαι ὠρίσατο καὶ
οὕτω τῆς ὑγείας τυχεῖν. Θύσαντες τοίνυν τὴν ἀθλίαν καὶ
αὐτεπίβουλον αἶγα, τὸν ὄνον ἰάτρευον.
Ὅστις καθ' ἑτέρου δόλον μηχανᾶται ἑαυτοῦ ἐστι τῶν κακῶν
αὐτουργός.
| [16] LA CHÈVRE ET L'ÂNE
Un homme nourrissait une chèvre et un âne. Or la chèvre devint envieuse de
l'âne, parce qu'il était trop bien nourri. Et elle lui dit : « Entre la meule à
tourner et les fardeaux à porter, ta vie est un tourment sans fin, » et elle lui
conseillait de simuler l'épilepsie, et de se laisser tomber dans un trou pour
avoir du repos. Il suivit le conseil, se laissa tomber et se froissa tout le
corps. Son maître ayant fait venir le vétérinaire, lui demanda un remède pour le
blessé. Le vétérinaire lui prescrivit d'infuser le poumon d'une chèvre ; ce
remède lui rendrait la santé. En conséquence on immola la chèvre pour guérir l'âne.
Quiconque machine des fourberies contre autrui devient le premier artisan
de son malheur.
(Version B - traduction DDC)
Quelqu’un élevait une chèvre et un âne. La chèvre se prit à envier l’âne qui était nourri si abondamment. Or comme si de rien n’était, elle lui prodiguait des conseils: « Tu subis d’interminables vexations ! Quand tu ne fais pas tourner la meule, c’est pour porter des charges ! Feins l’épilepsie et laisse-toi tomber dans la crevasse »! Se laissant convaincre, l’âne suivit alors ses instructions et se retrouvait tout disloqué ! Le propriétaire des deux bêtes appela le médecin en le priant de soigner l’âne.
Ce médecin prescrivit de mélanger une potion préparée à base de poumon de chèvre. Ainsi l’âne recouvrirait la santé. C’est donc en sacrifiant la malheureuse chèvre, auteur de sa propre perte, qu’on soignait l’âne !
Quiconque ourdit une ruse contre autrui, provoque lui-même ses propres maux.
Commentaire DDC :
Les deux versions sont assez proches, la seconde reprenant textuellement des membres de phrases de la première, mais le récit est plus sec et plus pauvre en vocabulaire.
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