HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIVRE LXXIII (fragments)

Chapitre 10

  Chapitre 10

[73,10] ἰδόντες δ´ οὖν οἱ στρατιῶται τὸ μὲν πρῶτον ᾐδέσθησαν, πλὴν ἑνός, καὶ τούς τε ὀφθαλμοὺς ἐς τὸ δάπεδον ἤρεισαν καὶ τὰ ξίφη ἐς τοὺς κουλεοὺς ἐναπέθεντο· ἐπεὶ δὲ ἐκεῖνος προπηδήσας εἶπέ τε ὅτι "τοῦτό σοι τὸ ξίφος οἱ στρατιῶται πεπόμφασι", καὶ προσπεσὼν εὐθὺς ἔπληξεν αὐτόν, οὐκ ἐπέσχον ἀλλὰ τόν τε αὐτοκράτορά σφων κατέκοψαν καὶ τὸν Ἔκλεκτον. μόνος γὰρ δὴ οὗτος οὔτ´ ἐγκατέλιπεν αὐτὸν καὶ ἐπήμυνεν αὐτῷ ὅσον ἠδυνήθη, ὥστε καὶ τρῶσαί τινας· ὅθεν ἐγὼ καὶ πρὸ τοῦ ἄνδρα αὐτὸν ἀγαθὸν γεγονέναι νομίζων, τότε δὴ καὶ πάνυ ἐθαύμασα. ἀποτεμόντες δὲ οἱ στρατιῶται τὴν κεφαλὴν τοῦ Περτίνακος περί τε δόρυ περιέπειραν, τῷ ἔργῳ ἐλλαμπρυνόμενοι. οὕτω μὲν Περτίναξ ἐπιχειρήσας ἐν ὀλίγῳ πάντα ἀνακαλέσασθαι ἐτελεύτησεν, οὐδὲ ἔγνω, καίπερ ἐμπειρότατος πραγμάτων ὤν, ὅτι ἀδύνατόν ἐστιν ἀθρόα τινὰ ἀσφαλῶς ἐπανορθοῦσθαι, ἀλλ´ εἴπερ τι ἄλλο, καὶ πολιτικὴ κατάστασις καὶ χρόνου καὶ σοφίας χρῄζει. ἐβίω δὲ ἔτη ἑπτὰ καὶ ἑξήκοντα τεσσάρων μηνῶν καὶ τριῶν ἡμερῶν δέοντα, ἦρξε δὲ ἡμέρας ὀγδοήκοντα καὶ ἑπτά. [73,10] 10. A la vue du prince, les soldats furent d'abord saisis de respect, à l'exception d'un seul ; ils baissèrent les yeux à terre et remirent les épées au fourreau ; mais, aussitôt que cet homme, s'élancant contre Pertinax, lui eut dit : "Voilà une épée que les soldats t'envoient," et que, se précipitant à l'instant sur lui, il l'eut frappé, alors les autres ne se continrent pas et ils percèrent de coups leur empereur et Eclectus. Seul, en effet, Eclectus n'abandonna pas Pertinax ; il le défendit autant qu'il fut en son pouvoir, à tel point qu'il blessa plusieurs des assassins ; aussi, l'ayant toujours tenu auparavant pour un homme de bien, j'ai conçu, de ce moment, une vive admiration pour lui. Les soldats, après avoir coupé la tête de Pertinax, la mirent an bout d'une lance, glorieux de cet exploit. C'est ainsi que mourut Pertinax, pour avoir entrepris de tout réformer en peu de temps ; malgré sa grande expérience des affaires, il n'avait pas compris qu'il est impossible de corriger en une fois de nombreux abus sans s'exposer à des dangers, et que la constitution d'un Etat, plus qu'aucune autre chose, exige du temps et de la prudence. Il vécut soixante-sept ans moins quatre mois trois jours, et régna soixante-sept jours.


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Dernière mise à jour : 6/11/2008